La journée de jeudi a été plutôt agréable pour Brett Kulak, un peu moins pour Victor Mete. Mais dans ce dernier cas, un petit pas en arrière lui permettra peut-être de faire de grandes avancées à court, moyen ou long terme. Et c'est ce que souhaite le Canadien de Montréal.

Alors que Kulak a patiné auprès de Shea Weber, Mete a été envoyé au Rocket de Laval quelques minutes après la fin de la séance d'entraînement de l'équipe jeudi à Brossard.

On pouvait se douter que quelque chose en ce sens se tramait lorsque l'on a vu Mete s'entraîner en compagnie de Xavier Ouellet, plutôt qu'avec un Jeff Petry ou un Jordie Benn.

Si la décision de céder Mete à Laval peut étonner, dans le contexte où il a réussi à se tailler un poste avec la formation l'année dernière à seulement 19 ans, elle surprend moins si l'on tient compte du surplus de joueurs chez le Canadien en ce moment à la ligne bleue.

Le renvoi de Mete laisse encore sept défenseurs avec le Canadien, sans compter Noah Juulsen, sur le carreau pour une période indéterminée avec une fracture au visage.

Mais au-delà du nombre, ce sont les performances de Mete sur la patinoire en défensive qui ont dicté la décision de l'état-major du Canadien. Et contrairement à l'an dernier, le Tricolore avait le luxe d'envoyer Mete peaufiner son jeu dans la Ligue américaine.

« C'est une décision prise par rapport au développement de Victor, a déclaré l'entraîneur-chef Claude Julien. Lorsqu'on regarde ce qu'il apporte offensivement, c'est extraordinaire. On aime bien son jeu offensivement, mais défensivement, il y a encore beaucoup de choses qu'il peut améliorer. S'il peut le faire, ça va augmenter le nombre de minutes qu'il va passer sur la patinoire. »

Invité à élaborer sur les aspects que le Canadien veut voir Mete améliorer, Julien a parlé de sa rapidité à récupérer la rondelle, son sens de l'anticipation, sa capacité à bien fermer le jeu et son habileté à couper les manoeuvres adverses avec son bâton.

La décision du Canadien tient aussi compte d'un calendrier moins aéré, avec 12 matchs au programme entre les 1er et 22 décembre, dont la moitié à l'étranger. De son côté, le Rocket disputera 15 de ses 20 prochaines parties à la Place Bell d'ici le 19 janvier, à commencer vendredi soir contre Lehigh Valley.

« Dans notre cas, on joue tous les deux jours, ce qui fait que c'est difficile de l'aider de ce côté-là. En allant à Laval, qui joue à domicile pendant un bon bout de temps, on va être capable de garder un oeil sur lui. Ça va lui donner encore plus de temps de glace et encore plus de temps de pratique. Victor, c'est notre futur, je dirais même que c'est notre présent », a fait savoir Julien.

Par ailleurs, il semble que le Tricolore est prêt à lui donner tout le temps nécessaire pour apporter les correctifs.

« On n'a mis aucune date en ce qui concerne son retour. On veut l'aider à s'améliorer dans son jeu sans la rondelle. En retour, ça va aider notre équipe. On ne ramènera pas un gars qui a encore de la difficulté, on veut ramener un gars qui va bien. C'est pour ça qu'on garde la date ouverte. Il faut lui donner le temps, il ne faut pas penser à le ramener tout de suite, avant même de l'avoir envoyé. On va lui donner le temps de travailler sur son jeu et on va prendre les décisions en temps et lieu. »

Kulak emballé par le défi

Si Mete a été victime d'une rétrogradation, on pourra dire que Brett Kulak s'est vu offrir une promotion express. Seulement sept jours après son rappel du Rocket, il est arrivé dans le vestiaire jeudi et a vu son nom à côté de celui de Weber.

« J'ai appris qu'il peut toujours y avoir des changements au sein d'un alignement. Nous venons de perdre quelques matchs et les entraîneurs vont tenter de modifier les choses pour essayer de créer un peu de momentum. Je ne peux pas dire que j'ai été très étonné, mais j'étais excité de voir ça », a admis Kulak, qui n'avait pas encore reçu la confirmation qu'il occuperait ce poste samedi soir contre les Rangers de New York.

« Ça signifie beaucoup à mes yeux, a ajouté Kulak. Il y a une semaine, j'étais dans les mineures et maintenant, je m'entraîne avec "Webs". Ça me pousse à vouloir travailler plus fort pour améliorer mon jeu et garder ma place à ses côtés. »

À son retour au jeu contre les Hurricanes de la Caroline, Weber a oeuvré aux côtés de David Schlemko qui, jeudi matin, s'est entraîné avec Jeff Petry.

Claude Julien ne s'en cache pas ; il en est encore au stade des expériences en vue de trouver la « perle rare » pour jouer à la gauche du capitaine du Canadien.

« On en a parlé l'autre jour, du côté gauche, on cherche vraiment la meilleure solution, a évoqué Julien. Dans le cas de Kulak, c'est un gars qui patine bien, qui bouge bien la rondelle. On espère que ça va complémenter Shea dans ce cas-là. On continue de faire des essais pour voir qui est le meilleur partenaire. On cherche les réponses et on cherche les meilleures réponses possible. »