Les Blues de St. Louis débarquent à Montréal avec trois attaquants recrues dans leur formation, trois joueurs dotés d'un potentiel plus qu'intéressant. Le défi de Mike Yeo est maintenant de trouver un équilibre entre le développement de ces jeunes et le besoin de gagner.

Ces trois attaquants, ce sont Jordan Kyrou, Samuel Blais et Robert Thomas. Ce soir contre le Canadien, Kyrou devrait évoluer au sein du premier trio avec les excellents Ryan O'Reilly et Vladimir Tarasenko. Blais, lui, semble destiné au quatrième trio. Et Thomas sera dans les gradins.

Du point de vue montréalais, le cas de Thomas est intéressant. D'une part, son nom a fait rêver bien des partisans du CH l'été dernier, quand les rumeurs autour de Max Pacioretty s'intensifiaient. D'autre part, il a 19 ans et est donc encore d'âge junior. Comme le Canadien avec Jesperi Kotkaniemi, les Blues devront donc surveiller le seuil des neuf matchs, au-delà duquel la première année de contrat entre en vigueur.

«Ce n'est pas facile, il a beaucoup de pression sur les épaules et il le sait, a indiqué Yeo, l'entraîneur-chef des Blues, après l'entraînement matinal de son équipe. Je pense que les joueurs comme lui sont plus préoccupés par les neuf matchs. En tant qu'entraîneur, je ne pense pas à ça.

«Je pense à son développement et aux victoires de l'équipe. C'est un bon jeune qui apprend. Il a offert son meilleur hockey lors de la première période du dernier match, mais il a régressé ensuite. Il essaie de trouver sa confiance et le moyen de connaître du succès dans une ligue où la compétition est féroce. Nous avons bon espoir qu'il y parviendra.»

À ses cinq premiers matchs, Thomas a affiché un temps d'utilisation moyen de 8 min 50 s. Les attentes étaient pourtant élevées pour lui, après une récolte de 32 points en 21 matchs lors des dernières séries dans la Ligue junior de l'Ontario (OHL).

Blais, 22 ans, a éclos l'an dernier dans la Ligue américaine avec 40 points en 42 sorties, des succès qui lui ont valu 11 matchs à St. Louis. Mais cette saison, après cinq matchs, il n'a toujours pas de point et se contente de 13 min par rencontre.

Kyrou, 20 ans, a tout détruit sur son passage en OHL l'an dernier, empilant 109 points en 56 matchs à Sarnia. Lui aussi est limité dans son utilisation (11:36), mais il jouera avec les deux meilleurs attaquants de son équipe ce soir.

«Les victoires doivent venir en premier, honnêtement, a répondu Yeo. C'est une ligue où il faut gagner, nous devons ça à nos joueurs. Cela dit, ces gars sont dans la formation parce qu'ils peuvent nous aider à gagner. Samuel, la manière dont il joue cette année, [Ivan] Barbashev, [Zach] Sanford va jouer un rôle important pour nous, Kyrou a été une belle surprise au camp, avec sa vitesse et ses habiletés. Nous avons beaucoup confiance en lui pour l'employer au sein du premier trio. 

«Il faut trouver l'équilibre. Le développement de ces joueurs est très important pour nous. C'est la LNH d'aujourd'hui; tu dois développer de jeunes joueurs. Mais il faut gagner avant tout.»

Perron, encore une fois

Le début de saison des Blues n'est pas à la hauteur des attentes. L'équipe présente une fiche de 1-2-2 et a accordé 25 buts au cours de ces cinq matchs.

C'est une déception pour tout le monde, et David Perron la vit peut-être encore plus durement. C'est qu'il revient d'une année de rêve à Vegas, au cours de laquelle il a aidé son équipe à atteindre la finale de la Coupe Stanley, contre toute attente.

Le longiligne collègue Guillaume Lepage lui a parlé de «la vie après Vegas», une expression plutôt bien choisie.

«C'est un peu dur, a admis Perron. Je reviens à St. Louis, je connais toute la ville, je connais les quartiers, où aller, les restaurants. Mais je me plaisais l'an passé à Vegas avec les Québécois, avec les entraîneurs. Le groupe avait une chimie incroyable. On n'avait jamais vécu ça avant. Mais c'est à rebâtir chaque année. C'est ce qui est impressionnant quand tu vois des équipes comme Pittsburgh qui gagnent deux années de suite. L'été a été court pour moi et je l'ai vraiment senti au début du camp.»

Sur la glace, sa nostalgie ne paraît pas trop. Le Québécois compte déjà quatre buts en cinq matchs, mais il affiche un différentiel de -4. Le voici à St. Louis pour le troisième séjour de sa carrière, un dénouement inattendu après que les Blues l'eurent laissé sans protection au repêchage d'expansion de l'an dernier.

«Il y a eu des conversations cet été. Pourquoi 4-5 joueurs protégés ne sont plus dans l'équipe et qu'ils choisissent de me ramener? J'avoue que c'est très spécial. J'ai toujours dit qu'avec ma saison d'il y a deux ans, je m'attendais à être protégé et je méritais de l'être. Mais ce ne sont pas mes décisions.»

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La formation probable des Blues ce soir



Kyrou-O'Reilly-Tarasenko

Schwartz-Schenn-Perron

Steen-Bozak-Maroon

Barbashev-Sanford-Blais

Bouwmeester-Pietrangelo

Edmundson-Parayko

Dunn-Schmaltz

Allen