La défense du Canadien a bien paru lors des deux premières rencontres de la saison, alors que plusieurs s'attendaient à des festins de la part des Maple Leafs de Toronto et des Penguins de Pittsburgh aux dépens de la formation montréalaise.

Le Tricolore a limité les Maple Leafs à trois buts, lors d'une défaite en prolongation de 3-2, et les Penguins à un seul, dans une victoire de 5-1. Pourtant, les Maple Leafs ont marqué un total de 10 buts à leurs deux parties suivantes, tandis que les Penguins en avaient inscrit sept à leur match précédent.

Inutile de rappeler aux membres de la brigade défensive du Canadien qu'ils se sont classés 25es sur 31 équipes au chapitre des buts alloués la saison dernière. Après tout, ils affichent une confiance renouvelée cet automne, liée à ce fameux changement d'attitude.

Même la troisième paire composée de Jordie Benn et Xavier Ouellet a bien fait, alors que ni l'un ni l'autre n'était vraiment assuré d'un poste au sein du top 6 au début du camp.

«À chaque camp, tout le monde doit se battre pour son poste, sauf peut-être les quelques joueurs étoiles, a rappelé Benn. De nos jours, il y a toujours des jeunes qui peuvent jouer et qui sont prêts à vous défier pour un poste.»

Benn a été préféré à Karl Alzner pour commencer la saison, tandis que Ouellet a gagné son poste au cours du camp. C'est maintenant à Alzner de démontrer à l'entraînement qu'il mérite de retourner dans la formation.

«C'est ça qui amène le meilleur de tout le monde, de savoir qu'il y a du monde qui ne joue pas en ce moment et qui pourrait jouer, a affirmé Ouellet au sujet de la compétition à l'interne. Tu n'as pas le choix de fournir le meilleur de toi-même si tu veux rester dans la formation.»

Ouellet a passé plusieurs saisons dans l'incertitude avec les Red Wings de Detroit, ne sachant jamais s'il allait jouer ou plutôt regarder les rencontres à partir de la galerie de presse. Âgé de 25 ans, il comprend aujourd'hui qu'il ne peut se permettre le moindre relâchement s'il tient à rester dans la formation.

«C'est de savoir que tous les jours comptent, chaque jour sur la glace - que ce soit un entraînement, un match, un entraînement matinal, a-t-il dit. Je vais toujours être prêt à m'améliorer, montrer d'une manière que je suis présent, que je veux être là.»

Benn a jusqu'ici six mises en échec et quatre tirs bloqués à son dossier, ainsi qu'un revirement provoqué. Pour sa part, Ouellet a appliqué quatre mises en échec, bloqué deux tirs et commis un revirement.

«Nous sommes assez à l'aise l'un avec l'autre, a dit Benn. Il est un bon défenseur et nous discutons beaucoup ensemble. Nous avons une bonne cohésion et j'espère que ça va continuer.»

La communication semble aussi bonne avec le nouvel entraîneur des défenseurs du Canadien, Luke Richardson. Embauché le 9 juillet avec moins de tambours et trompettes que Dominique Ducharme, ou même Joël Bouchard chez le Rocket de Laval, Richardson a tout un bagage d'expérience à offrir à ses nouveaux protégés, lui que se classe au 34e rang de l'histoire de la LNH avec 1417 matchs disputés.

«Il a beaucoup de connaissances, a souligné Benn. Il nous laisse faire notre travail pendant le match, mais il ne va pas hésiter à donner une critique ou à souligner une tendance de l'équipe adverse. Il est toujours à l'affût et c'est très bien ainsi.»

«J'aime beaucoup sa façon de communiquer, a ajouté Ouellet. Jusqu'ici, j'ai été en accord avec chacun des détails ou des techniques qu'il m'a transmis.»

Le travail des défenseurs a aussi été simplifié depuis le début de la campagne par la complicité des attaquants, plus dynamiques dans leur repli et dans la relance.

«Si nous arrivons à continuer à jouer comme ça, à pouvoir nous fier aux attaquants, c'est beaucoup plus simple pour les défenseurs», a reconnu Benn.