Les joueurs de hockey laissent rarement transparaître leurs émotions, du moins devant les caméras. En fait, les annonces de retraite font partie des rares moments où ces athlètes se laissent aller.

Daniel Brière, lui, a contenu ses émotions quand il s'est adressé aux médias hier, au centre d'entraînement des Flyers de Philadelphie, pour confirmer sa retraite après une carrière de 16 saisons complètes dans la Ligue nationale de hockey. Mais il cachait mal son émoi quand il s'est mis à parler de ses trois fils.

«C'est le seul moment où ça a failli partir, mais j'ai été capable de me ressaisir!», a lancé Brière, joint par La Presse quelques heures après son point de presse.

«C'était un peu "bitter-sweet". Mais c'est quand même un beau moment. C'était flatteur qu'il y ait autant de gens qui se présentent. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi gros quand j'ai annoncé ma retraite.»

De joueur à père

Si Brière a vécu de vives émotions en parlant de ses trois fils, c'est notamment parce qu'il arrivait au point où jouer son rôle de père devenait plus important que jouer son rôle d'attaquant.

«Les gars fréquentent l'école secondaire, il ne leur reste plus beaucoup de temps avant de quitter la maison, donc je veux en profiter», a dit l'homme de 37 ans.

Ses trois enfants sont âgés de 14 à 17 ans. Ils seront évidemment au coeur de ses préoccupations de nouveau retraité.

Cela dit, Brière n'entend pas rester bien loin du hockey. Déjà, hier, il a évoqué la possibilité de travailler au sein de l'organisation des Flyers, dans un rôle qui reste à déterminer. On devine que Brière n'aura qu'à faire signe à l'organisation quand il sera prêt.

Rappelons que Paul Holmgren, qui était directeur général des Flyers quand Brière a signé un contrat de huit ans en 2007, est maintenant président de l'équipe, même s'il a depuis été remplacé par Ron Hextall dans le rôle de DG.

La décision

Brière n'a évidemment pas pris sa décision sur un coup de tête. «C'était de plus en plus clair chaque semaine», estime-t-il.

Brière dit d'ailleurs avoir indiqué à son agent Pat Brisson de ne pas écouter quelque offre que ce soit pour le moment. «Je devais d'abord déterminer si j'étais prêt à reprendre l'entraînement au maximum.»

Et quand il s'est décidé, il était naturel pour lui de l'annoncer dans les pages du Droit, afin que les gens de l'Outaouais soient les premiers à l'apprendre.

«C'était par respect pour les gens du coin, explique l'ancien numéro 48. Ils m'ont donné la chance de jouer au hockey. Plusieurs bénévoles ont été là pour m'aider pendant plusieurs années. Je voulais agir avec classe avec eux.»