La dernière fois que le Canadien s'était frotté aux Kings de Los Angeles, c'était tout juste après les Jeux olympiques de Sotchi. Le Tricolore était en Californie et les Kings étaient bien loin de la tête de l'association de l'Ouest.

Assis bien tranquillement dans le vestiaire de leur complexe d'entraînement, Drew Doughty et Justin Williams n'étaient aucunement inquiets de la faible production de leur équipe. «On va marquer au bon moment», assuraient-ils. Quelques mois plus tard, les Kings remportaient leur deuxième Coupe Stanley en trois ans...

«Ce qui fait la force de cette équipe, c'est qu'en dépit des séquences, des ennuis occasionnels, ces gars-là continuent toujours de jouer de la même façon», nous confiait l'entraîneur-chef Darryl Sutter hier matin.

Aux quatre coins de la ligue, les joueurs parlent de la «culture gagnante» de leur équipe. Une expression galvaudée dont toutes les organisations ne peuvent pourtant pas se réclamer. Mais on peut dire sans se tromper que les Kings, à l'instar des Blackhawks de Chicago, s'en sont bâti une.

«Développer une culture gagnante implique de connaître du succès, mais pas nécessairement de gagner la Coupe, explique Darryl Sutter. Il y a plusieurs joueurs dans la ligue qui passent d'une organisation à l'autre et qui n'en ont jamais eu.

«L'ingrédient le plus important d'une culture gagnante, c'est le nombre de matchs en séries. Sans cela, les joueurs ne peuvent avoir de culture gagnante, car ils ignorent ce que c'est.»

Se cogner le nez en deuxième ronde des séries importe peu si, au final, l'expérience acquise est mise à profit l'année suivante.

«En vieillissant, j'ai appris que je n'entraînais qu'en fonction des séries, ajoute Sutter. Je peux bien diriger 10 000 matchs de saison "régulière", mais moi, c'est 150 matchs de séries que je veux avoir. C'est ce qui nous donne une chance de gagner.

«D'autant plus que maintenant, dès qu'on fait partie des séries, on peut espérer gagner. Il faut être en santé, il faut avoir son gardien, et il ne faut pas qu'un arbitre décide de l'issue d'un match. C'est tellement serré...»

Usure et fatigue

Au cours des trois dernières années, les Kings ont gagné deux Coupes Stanley, en plus d'atteindre la finale d'association. C'est beaucoup de hockey, sans compter les longs voyages qui frappent inévitablement les équipes de la côte Ouest.

«Le fait de jouer jusqu'à la mi-juin trois ans de suite a affecté nos camps d'entraînement, la tenue de certains de nos vétérans, etc.», dit Sutter, qui a en outre appris à gérer l'utilisation de Jonathan Quick en conséquence.

«Certains de ceux qui ont participé à ces trois saisons et qui y ont occupé un rôle significatif en ont payé le prix. C'est normal, ce sont des humains. Le plus gros défi, c'est la constance qu'ils doivent afficher soir après soir. Je comprends et respecte le fait que ce ne soit pas facile.»

Faisait-il entre autres allusion à Anze Kopitar?

Le Slovène de 27 ans est méconnaissable depuis le début de la saison, lui qui n'a récolté que 6 buts et 13 points en 26 matchs.

Même réaction débonnaire chez Kopitar que celle de ses coéquipiers au mois de mars.

«Je ne suis pas préoccupé, nous a dit Kopitar, qui a marqué jeudi soir son premier but en 11 matchs. Nous avons plusieurs joueurs qui peuvent contribuer n'importe quel soir. Personne ne produit vraiment en ce moment, mais on va pouvoir aller au-delà de cela.»

Darryl Sutter, lui, est un peu plus titillé. «Kopi devrait être un joueur d'un point par match, avance l'entraîneur. Il est encore notre attaquant le plus complet, il a tout l'arsenal qu'il faut. Mais on veut qu'il soit à l'aise avec son jeu et ses statistiques.

«Ça faisait du bien de le voir marquer à Ottawa...»

Los Angeles Richards est tombé de haut

Depuis son arrivée chez les Kings de Los Angeles en 2011, Mike Richards n'est plus que l'ombre du joueur qu'il était à Philadelphie. L'ancien capitaine des Flyers avait récolté 283 points en 315 matchs à ses quatre dernières campagnes à Philadelphie, mais il n'a pas récolté plus de 44 points en une saison depuis qu'il a atterri à Los Angeles.

En 30 rencontres cette année, il a dû se contenter de 12 points. « Je me vois comme le même joueur qu'autrefois même si je me suis peut-être éloigné de certaines choses, indique le centre de 29 ans. Je regarde des vidéos de ce que je faisais de bien dans le passé et que je ne fais plus aussi bien aujourd'hui... »

Son temps moyen d'utilisation est en chute libre, s'établissant à seulement 14 : 33 cette saison. Pourtant, l'entraîneur-chef Darryl Sutter dit que Richards fait ce qu'on attend de lui. Il continue d'être employé sur les deux unités spéciales et Sutter se tourne parfois vers lui pour protéger des avances en fin de match.

Entre les branches, on nous assure que Richards est plus rapide qu'il ne l'était l'an dernier et qu'il est de façon générale un joueur plus efficace. Mais de là à justifier cinq autres campagnes à 5,75 millions? Difficile à croire. Payer un centre de quatrième à un tel tarif est tout simplement impensable, surtout devant les défis de masse salariale qui attendent les Kings dans le détour.