Michel Therrien a gardé la porte grande ouverte à des changements à sa formation en vue du match de ce soir. S'il décide d'en apporter, ils risquent fort d'être en attaque.

Brandon Prust est le seul joueur du Canadien à s'être prévalu de son option lors de l'entraînement facultatif de ce matin. Il y a Michäel Bournival qui a dit constituer une décision d'avant-match pour son entraîneur. Et il y a Therrien qui a soigneusement évité les questions concernant Thomas Vanek, qui avait été relégué au quatrième trio à l'entraînement de mercredi.

En attendant, les joueurs parlent tous d'une occasion à saisir pour revenir dans cette série en se concentrant sur le match de ce soir et en ne pensant pas au-delà de ce troisième match.

« Quand on se retrouve à la traîne comme ça, on n'a pas d'autre choix que de se battre, a indiqué le défenseur Josh Gorges. Il faut se lever dans ce genre d'occasion. Ce n'est pas le moment d'être effrayé, de jouer en ayant peur de perdre et d'être sur les talons.

« Il faut se regrouper et aller à leur pourchasse. »

C'est exactement ce dont se méfient les Rangers de New York.

« Nous avons déjà été dans la situation où le Canadien se trouve présentement et l'on sait qu'on doit jouer notre meilleur match de la saison », a mentionné l'attaquant Mats Zuccarello.

Le Canadien est de retour dans le rôle de négligé, mais le fait de disputer un match à l'étranger n'est peut-être pas la tare qu'on pourrait imaginer a priori.

En saison régulière, l'équipe a affiché un dossier de 23-15-3 sur les patinoires étrangères et de 4-2 depuis le début des séries.

Qui plus est, le CH maintient depuis cinq ans une fiche de ,500 au Madison Square Garden.

« On a joué du hockey dans des endroits exigeants, et c'est de nature à nous donner confiance, a rappelé Michel Therrien. Jouer un match de finale d'Association au Madison Square Garden, c'est excitant. »

« C'est plus excitant qu'hostile comme environnement, a soutenu Dale Weise, un ancien porte-couleurs des Rangers.

« Il y a très peu d'endroits qui sont supérieurs au Madison Square Madison. »

Beaucoup de respect pour Lundqvist

Le Tricolore a dicté le ton de la rencontre pendant de longs moments, lundi soir, et table là-dessus pour la suite des choses.

« On a aimé notre façon de jouer lors du dernier match, mais on va espérer un meilleur résultat, a dit Max Pacioretty. Mais ça commence par envoyer des rondelles au filet. »

Ça paraît simple dit comme ça, mais le CH ne s'est pas donné beaucoup de chances dans le deuxième match en ratant la cible à pas moins de 22 reprises. Certes, l'équipe e récolté un total de 41 tirs, mais les hommes de Michel Therrien étaient rarement au rendez-vous pour déranger Henrik Lundqvist et récupérer les retours de lancers.

Déranger Lundqvist?

À écouter Dale Weise, ce n'est pas une mince affaire...

« C'est tellement un bon gardien, il joue de façon incroyable, a dit l'ancien des Rangers. Mais on doit continuer de faire ce qu'on fait présentement : faire écran au gardien, créer de la circulation... Leurs défenseurs font du bon travail pour éviter qu'on saisisse les retours. Il faut persister et souhaiter qu'une rondelle rebondira sur une jambe ou quelque chose comme ça. 

« Lundqvist est tellement fort mentalement, il n'y a pas grand-chose qui puisse le sortir de son match... »

Pas très encourageant tout cela.

Brassard « peu probable »

De leur côté, les Rangers ont pu compter sur le retour de Benoit Pouliot à l'entraînement matinal. L'ancien du Canadien a été plaqué sévèrement par Alexei Emelin dans le deuxième match et a bénéficié d'une journée de traitements, hier.

Alain Vigneault a assuré qu'il sera à son poste.

Pour ce qui est de Derick Brassard, Vigneault continue de dire qu'il est réévalué de façon quotidienne et a mentionné qu'il était « peu probable » qu'il soit de la partie ce soir. Rien de définitif toutefois.

Brassard est un outil offensif très utile aux Rangers, mais ceux-ci trouvent le moyen de produire sans lui. Il faut entre autres souligner la résurgence de leur attaque à cinq.

Les Blue Shirts avaient entamé les séries avec une vilaine séquence de 5 en 53 en supériorité numérique (9,4%), mais ont maintenant récolté des buts dans chacun des trois derniers matchs et en ont inscrit cinq au cours de leurs 12 dernières supériorités.

Que s'est-il passé?

« Nous sommes un peu plus détendus, a répondu Martin St-Louis. À partir du moment où l'on marque un but, on se sent subitement plus à l'aise pour faire ce qu'on veut faire. Mais ça peut repartir aussi vite que c'est arrivé. Dans le passé, on en a arraché par moments parce qu'on ne travaillait pas de façon collective.

« Mais on s'est appliqué pour relancer cet aspect-là du jeu. »

Le Canadien, pendant ce temps-là, connaît des ennuis inattendus en désavantage numérique, ayant concédé sept buts lors des 20 dernières infériorités...

Condon voyage avec le Canadien

Le gardien Mike Condon, un ancien de l'Université de Princeton que le Tricolore a signé en mai 2013, a accompagné l'équipe à New York.

Le portier de 24 ans, qui a connu une excellente saison dans la ECHL, est là par pure mesure préventive.

« Si une blessure survient à un gardien, on a le droit d'avoir un troisième gardien, a expliqué Michel Therrien. On avait le choix entre Patrick Langlois, notre préposé à l'équipement, et Mike Condon, on a décidé d'y aller avec Condon. »

Le Canadien comptait également Robert Mayer et Devan Dubnyk dans leur organisation, mais ils ne sont pas disponibles. Le premier accompagne l'équipe de la Suisse au Championnat du monde et a été placé au ballottage, hier, de manière à être libéré de son contrat. Son association avec le Canadien est terminée.

Quant à Dubnyk, il a décidé la semaine dernière de quitter les « Black Aces » et de retourner à la maison, où sa conjointe  a donné naissance à un enfant.

« Dubnyk a décidé de s'en aller chez eux, a dit Therrien. Le gars a décidé de quitter le groupe de joueurs qui continuent de pratiquer en cas de besoin, alors on n'a pas pris soin de le rappeler. »