Les Red Wings de Detroit ont dominé pendant tellement d'années que cela fait un peu étrange de les voir se démener pour une deuxième saison de suite simplement pour obtenir une place en séries éliminatoires.

Mais telle est la situation à Hockeytown, où les Wings doivent composer depuis le début de la saison avec nombre de blessures.

Il y a un peu plus d'une semaine, ils ont disputé un match sans les services des quatre joueurs de centre qu'ils avaient identifiés en début de saison pour pivoter leurs quatre trios.

Hier, lors d'un entraînement facultatif au Joe Louis Arena, les attaquants Pavel Datsyuk, Daniel Alfredsson et Johan Franzen ont tous trois tenté de retrouver leur synchronisme, mais seul Alfredsson entretient l'espoir de revenir au jeu contre le Canadien.

C'est sans compter Henrik Zetterberg, qui a passé pas mal de temps à l'infirmerie, et Stephen Weiss, qui y est encore.

«On a eu tellement de blessures à des joueurs-clés», constate le gardien Jonas Gustavsson, qui garde le filet pendant que le numéro un Jimmy Howard est à l'écart du jeu.

«Sur une courte période, on peut compenser, mais ça finit par nous rattraper à un certain moment. Heureusement, nos jeunes ont été très bons et nous ont permis de ne pas perdre trop de terrain.»

On dit que la nécessité est mère de l'invention. Aussi les jeunes joueurs des Wings ont-ils profité des blessures aux vétérans pour attirer l'attention de leurs patrons. Les Riley Sheahan, Tomas Tatar, Tomas Jurco et Gustav Nyquist, qui ont remporté la Coupe Calder l'an dernier avec la filiale de Grand Rapids, sont en train d'annoncer la venue d'une nouvelle génération de Red Wings.

«Ils nous permettent d'être plus rapides et ils nous ont aidés à être plus compétitifs qu'on ne l'était plus tôt cette saison, a indiqué l'entraîneur-chef Mike Babcock. On se doit de l'être parce qu'on n'a pas le même niveau de talent sur la glace.»

De l'aveu même de Babcock, les Wings ne sont pas habitués de perdre des matchs 1-0. Mais comme l'équipe n'a plus la même force de frappe, les buts se font moins nombreux. L'avantage numérique en a souffert, tout particulièrement la deuxième unité qui est pivotée par les jeunes.

«On dira qu'on a parfois l'air nerveux, mais ça reste toute une chance qui nous est offerte, et j'estime qu'on fait du bon travail en ce moment sur l'attaque massive, a indiqué Riley Sheahan. Même si on n'a pas marqué souvent, on a un bon mouvement de rondelle et on crée des chances de marquer.»

Les Wings accusent cinq points de retard sur le Canadien au classement. À l'image des Maple Leafs de Toronto et des Blue Jackets de Columbus, ils aimeraient qu'une série victorieuse puisse les aider à refermer l'écart qui les sépare des équipes qu'ils pourchassent. Car si les séries éliminatoires s'amorçaient aujourd'hui, les Wings les rateraient pour la première fois en 23 ans.

«L'an dernier, on avait trouvé le moyen de gagner plusieurs matchs en fin de saison pour se donner la poussée dont on avait besoin afin de participer aux séries, a noté Zetterberg. Ce sera la même chose cette année.»