Dans le vestiaire du Canadien, Carey Price est assis tout juste devant un tableau effaçable qui indique le classement de l'Association de l'Est. Au terme de la défaite de 1-0 du Canadien contre les Rangers de New York, le 16 novembre, Price avait levé les yeux vers le classement avant d'affirmer devant les journalistes: «Notre fiche est médiocre.»

Le Canadien n'a pas perdu en temps réglementaire depuis ce soir-là!

Il a inscrit huit victoires en neuf matchs, n'échappant qu'un point en tirs de barrage devant les Capitals de Washington. Résultat: le Tricolore a dépassé les Bruins de Boston au premier rang de la section Atlantique - si quelqu'un voit l'océan à partir du mont Royal, appelez-nous - et détient maintenant le deuxième rang dans l'Est.

Alors, Carey, cette fiche?

«C'est bien, mais en même temps, on ne peut pas s'en satisfaire, a répondu le gardien de 26 ans. C'est une réussite, mais on n'a encore rien gagné. Nous ne sommes pas encore à la mi-saison, alors il faut mettre les choses en perspective.»

Surtout que les joueurs s'accordent à dire que l'équipe peut mieux jouer encore. Le CH n'a pas souvent la rondelle à forces égales depuis quelques matchs et a passé beaucoup de temps à se défendre. Il s'en est tiré grâce à Price, à son premier duo de défenseurs et à ses unités spéciales.

Le titulaire du Canadien n'a pas accordé plus de deux buts dans un match à ses neuf dernières sorties. Avant les rencontres d'hier, il venait au tout premier rang des gardiens titulaires de la LNH (plus de 15 départs) avec un taux d'efficacité de ,939.

La confiance retrouvée

Après la victoire de jeudi contre les Bruins, Michel Therrien a d'ailleurs nommé ses gardiens comme la raison première des succès de l'équipe.

Certes, il ne faut pas oublier Peter Budaj, dont la fiche de 5-1-1, la moyenne de 1,80 et le taux d'efficacité de ,934 sont irréprochables. Non seulement Budaj est-il à la hauteur, mais aussi il permet à Price de jouer plus reposé. Avec 23 départs en 30 matchs de l'équipe, Price est en voie d'avoir une charge de travail moins élevée qu'à ses trois saisons précédentes.

«Le rendement de Budaj permet à Carey de ne pas jouer deux matchs en deux soirs, a rappelé Therrien. C'est un gros plus pour nous. Nos gardiens nous donnent une chance de l'emporter chaque soir.

«Lorsqu'on manque d'énergie comme c'est le cas actuellement, il faut trouver une manière de gagner. Ce ne sera pas toujours des classiques. Mais chose certaine, grâce à la manière dont nos gardiens se comportent, on peut jouer avec beaucoup de confiance. Quand on joue six matchs en neuf soirs, on a besoin d'attaquer les matchs avec confiance et croire qu'on va gagner n'importe lequel d'entre eux.»

Et c'est ce qui se produit en ce moment.

Depuis qu'il a traversé une disette offensive qui l'a fait perdre 5 rencontres sur 6, le Tricolore a répliqué avec des points dans 12 des 13 rencontres suivantes.

Oui, la saison est toujours jeune, mais on peut commencer à imaginer ce qu'une amélioration du jeu à égalité numérique pourrait ouvrir comme possibilités au Canadien. L'Association de l'Est est drôlement plus faible que celle de l'Ouest, on n'y trouve que deux équipes pouvant être qualifiées de puissances (Pittsburgh et Boston), et le Canadien les a battues toutes les deux.

Autrement dit, c'est le genre d'année où le CH - pour peu qu'il ajuste certains détails et qu'il garde la santé - pourrait très bien se faufiler.

À suivre.

«Boychuk aurait dû se préparer»

Les Bruins de Boston n'ont pas vu dans le geste de Max Pacioretty une tentative de blesser Johnny Boychuk, jeudi soir. La Ligue nationale non plus, visiblement, car elle n'a pas jugé bon de convoquer Pacioretty afin qu'il s'explique.

Stéphane Quintal, adjoint de Brendan Shanahan au service de la sécurité des joueurs de la LNH, venait de rentrer de Sotchi lorsqu'il a vu le contact qui a causé à Boychuk une blessure au bas du dos et une sortie en civière.

«À mes yeux, c'était une bataille pour la rondelle dans le coin de la patinoire, a expliqué Quintal. Boychuk aurait dû se préparer et être prêt à donner un coup d'épaule, car c'était certain qu'il y aurait un contact dans une situation comme celle-là.

«Le gars qui va dans le coin doit lui aussi avoir une certaine responsabilité.»

Boychuk a accompagné les Bruins dans l'avion à leur retour vers Boston et il doit subir des examens par résonance magnétique afin de déterminer la sévérité de sa blessure. Ça ne semble pas sérieux.

Juge aux Jeux

Mais que faisait Stéphane Quintal à Sotchi?

L'ancien défenseur du Canadien de même que l'ex-gardien Kay Whitmore représenteront la LNH durant le tournoi olympique de hockey. Ils feront partie d'un comité chargé de juger certains coups litigieux qui pourraient survenir durant les Jeux.

Valeri Kamensky, qui fait dans la KHL le même travail que Brendan Shanahan, fera aussi partie de ce comité, de même qu'un représentant de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG).

Le président de la FIHG, René Fasel, entend aussi intervenir si nécessaire.

«Les installations à Sotchi sont fantastiques, indique Quintal. Si l'on est patient, ouvert d'esprit et prêt à passer à travers toute la sécurité qu'il va y avoir, on va vivre une expérience exceptionnelle.»