Le Suisse Sven Andrighetto, choix de troisième ronde du Canadien au plus récent repêchage, entend rejoindre les Bulldogs de Hamilton dès l'automne. Non seulement ses 20 ans lui donnent-ils cette possibilité, mais selon la Tribune de Genève, le contrat de trois ans qui le liait à Genève-Servette en Ligue A de Suisse était assorti d'une clause échappatoire s'il était réclamé par une formation de la LNH.

Or, les intentions de l'attaquant des Huskies de Rouyn-Noranda sont on ne peut plus claires.

«Ç'a toujours été mon but de jouer au Canada et aller à Rouyn constituait la première étape, a dit Andrighetto le soir du repêchage. La prochaine sera d'essayer de me tailler une place avec le Canadien.»

Selon André Tourigny, qui a été directeur général et entraîneur-chef des Huskies pendant 11 ans avant d'aller rejoindre Patrick Roy au Colorado, le Tricolore a fait toute une prise en sélectionnant Andrighetto au 86e échelon.

«Je n'ai aucun doute qu'il va réussir, et il va réussir encore plus vite que les gens peuvent l'imaginer, estime le nouvel entraîneur adjoint de l'Avalanche. C'est un coup fumant de la part du Tricolore de l'avoir repêché en troisième ronde.»

Andrighetto a inscrit 31 buts et 98 points en 53 rencontres, l'an dernier, à sa deuxième campagne à Rouyn.

«Ce que j'adore de lui, c'est que c'est un professionnel, ajoute Tourigny. Il a une vitesse fantastique, il a un tir formidable et une bonne vision du jeu. Mais c'est surtout un compétiteur-né. Tout le monde parle de sa petite stature, mais son style fait en sorte qu'il peut jouer un peu partout. Il pourrait évoluer dans un troisième trio à cause de ses bons replis défensifs et de son échec-avant agressif. Il a des habiletés offensives, mais Sven Andrighetto, c'est plus que ça.»

Il fait la différence

L'attaquant de 5'10 et 175 lb avait été ignoré à sa première année d'admissibilité au repêchage, mais a opéré tout un ajustement afin d'aligner son jeu sur le modèle nord-américain.

«Sur les grandes patinoires, il pouvait davantage battre l'adversaire à un contre un, explique Tourigny. Il a réalisé en arrivant ici que de déjouer à un contre un avait ses limites. Il compétitionnait, mais il n'arrivait pas à passer.

«Cette année, il a mieux joué collectivement, il a été beaucoup moins individuel dans ses techniques et a appris à utiliser des jeux comme le passe-et-va.»

Si Tourigny ne tarit pas d'éloges pour les services qu'a rendus Andrighetto aux Huskies, tant en saison régulière qu'en séries éliminatoires, il note aussi ses performances au Championnat mondial junior.

«Il a terminé 10e pointeur du tournoi avec la Suisse, une équipe qui a participé à la ronde des médailles. C'est facile de récolter des points en ronde de relégation contre des équipes plus faibles. Or, il s'est distingué face à des adversaires de premier plan. Ce n'est pas négligeable.»

Tourigny et l'Avalanche espéraient qu'Andrighetto soit encore disponible en quatrième ronde, mais ils se doutaient bien qu'une autre formation mettrait le grappin dessus.

«Quand le jeu est serré, c'est lui qui fait la différence, résume Tourigny. Il est tellement compétitif...»