En lever de rideau, face aux Sénateurs d'Ottawa, Michel Therrien a décidé de se tourner vers Travis Moen et Ryan White pour évoluer sur le quatrième trio en compagnie de Brandon Prust. C'est donc dire que Jeff Halpern et Colby Armstrong amorceront les séries sur les lignes de côté.

Pour Moen, c'est l'occasion de racheter une campagne difficile.

«Je veux jouer mon meilleur hockey en séries éliminatoires, a-t-il confié. C'est évident que je n'ai pas connu ma meilleure saison, mais tout ça pourrait changer avec de bonnes séries.»

Difficile de savoir exactement ce qui n'a pas fonctionné pour Moen cette saison. Avant qu'il ne subisse une commotion cérébrale, la saison dernière, il connaissait possiblement la meilleure campagne de sa carrière. Même s'il en est complètement remis, cette blessure pourrait-elle depuis avoir influencé sa façon de jouer?

«Je ne pense pas, a répondu l'ailier de 31 ans. Je me suis senti un peu rouillé lors des premiers matchs parce que je n'avais pas joué pendant une année complète, mais je me suis bien senti par la suite.»

Il se pourrait que son changement de rôle au sein de l'équipe ne lui ait pas plu. Moen jouait sur l'un des trois premiers trios depuis son arrivée à Montréal, mais Brandon Prust a en quelque sorte pris sa place. D'entrée de jeu, c'est sur le quatrième trio que Therrien entendait l'utiliser.

«Ce n'est jamais facile de s'ajuster lorsqu'on est habitué à jouer un certain nombre de minutes, a convenu Moen. Mais l'équipe a ajouté de nouveaux éléments comme Gallagher et Galchenyuk et ils ont très bien fait.

«Je ne suis pas du genre à me plaindre. Je vais garder un profil bas et essayer d'aider l'équipe.»

Le message a passé

Moen a bâti sur sa réputation en 2007 quand son trio avait muselé l'adversaire pour aider les Mighty Ducks d'Anaheim à remporter la Coupe Stanley. Depuis ce temps-là, Moen a pris l'habitude d'élever son jeu à chaque printemps.

L'entraîneur lui offre la chance de le faire à nouveau.

«On lui a servi un message la semaine passée et il a très bien réagi», a noté Therrien en faisant allusion aux deux matchs lors desquels il a retranché Moen.

«J'ai vraiment aimé son intensité lors du match à Toronto. On a besoin d'une présence lors des matchs plus physiques.»

Même si les Sénateurs ne sont pas les Maple Leafs, tout le monde s'attend à ce que cette série soit teintée de jeu viril.

«Même les équipes qui ne sont pas reconnues pour leur robustesse présentent un nouveau visage en séries, rappelle Moen. Tout le monde cherche à fatiguer l'adversaire en finissant ses mises en échec à chaque occasion possible. Les Sénateurs ont des gars qui aiment frapper tout ce qui bouge, alors il faudra répliquer.»

White: «Le coach a été bon pour moi»

Dans la même veine, Michel Therrien fera confiance à Ryan White pour faire contrepoids aux Chris Neil, Zack Smith et Matt Kassian.

On ne donnait pas cher de la peau de White avec le Canadien après sa plus récente incartade, un coup à la tête de Kent Huskins, des Flyers de Philadelphie, qui lui a valu une suspension de cinq rencontres.

Mais Therrien, qui l'a inséré dans la formation pour le premier match, soutient que White a appris de ses erreurs et qu'à l'image du reste de l'équipe, il saura être à la fois intense et discipliné.

«Le coach a été pas mal bon avec moi, a convenu White. J'ai juste commis une erreur. Les choses se produisent tellement vite au cours d'un match. J'essayais simplement de compléter ma mise en échec, mais je suis allé dans la mauvaise direction. Je sais ce que j'apporte à cette équipe et ce que je peux faire pour l'aider à gagner. L'entraîneur le sait aussi.

«Pour l'instant je joue bien et s'il m'utilise, c'est tout ce que je peux demander.»

White héritera pour le premier match des responsabilités défensives qui auraient pu échoir à Jeff Halpern.

«Ce n'est jamais facile pour un entraîneur de tasser du monde, surtout quand on sait qu'ils peuvent contribuer de différentes manières, a convenu Therrien à propos de Halpern et Armstrong. On y va avec cette formation-là, mais ça pourrait très bien changer au match suivant. Chacun doit réagir de façon professionnelle.»