Quand on demande à Mike Yeo, entraîneur-chef du Wild du Minnesota, s'il est surpris, comme tout le monde autour de la Ligue nationale de hockey, par les succès du Canadien - qui accumule les victoires au rythme où il accumulait les défaites pas plus tard que l'an dernier -, il esquisse un large sourire et relève sa casquette d'une main.

«Surpris? Pas du tout. Si un entraîneur-chef pouvait relancer cette équipe, c'était bien Michel Therrien. J'ai toujours admiré sa façon d'analyser les matchs, d'élaborer ses stratégies et, surtout, de s'assurer de bien les faire comprendre aux joueurs, dont il arrive à tirer le maximum», a répondu Yeo après l'entraînement matinal du Wild, hier, au United Center.

Mike Yeo n'est pas objectif. Il ne s'en cache pas une seconde. Il était l'adjoint de Michel Therrien à Scranton-Wilkes-Barre lorsque les Penguins de Pittsburgh lui ont confié leur club-école, après son congédiement par le Canadien. Lorsque les Penguins ont fait appel à Therrien pour relancer le grand club, Yeo l'a accompagné à Pittsburgh. Les deux hommes ont conjugué leurs efforts pour faire de cette jeune équipe un club champion.

Lorsqu'il a soulevé la Coupe Stanley en 2009, Mike Yeo a d'ailleurs eu une pensée pour son mentor et ami, congédié avec 25 matchs à disputer en saison régulière.

«J'ai survécu au congédiement de Michel. Au-delà de mes responsabilités financières à l'endroit de ma famille que je dois nourrir, j'étais démoli par ce congédiement. Je me sentais aussi responsable que Michel des ennuis de l'équipe et je me trouvais avec la Coupe à bout de bras. C'était injuste. J'étais convaincu qu'il obtiendrait une autre chance et je suis très heureux de voir que le Canadien lui a offert cette chance et qu'il récompense la direction avec les succès qu'il connaît», souligne Yeo.

En plus de cette conquête de la Coupe Stanley à Pittsburgh, Yeo attribue une grande part de responsabilité à Michel Therrien pour le poste d'entraîneur-chef du Wild, qu'il occupe depuis 2010.

«J'ai beaucoup appris de Michel. J'ai d'ailleurs adopté plusieurs de ses façons de faire, de ses stratégies, de ses qualités de communicateur. Si tu regardes notre équipe jouer, tu verras qu'elle imite de bien des façons les équipes dirigées par Michel.»

Yeo n'hésite d'ailleurs pas à contacter son ancien patron de temps en temps. Pas seulement pour échanger des politesses, mais aussi pour lui demander conseil.

«Michel n'a jamais profité de la reconnaissance qu'il mérite. Il est un très bon entraîneur et aussi un bon ami. Je serais bien fou de ne pas profiter de ses connaissances et de cette amitié», conclut l'entraîneur-chef du Minnesota.