Danny Geoffrion n'allait pas rater l'occasion de voir son fils Blake participer à un premier match à Montréal dans l'uniforme du Canadien.

Le fils de Bernard «Boum Boum» Geoffrion, qui a lui-même évolué pour le Canadien durant la saison 1979-80, n'avait pas mis les pieds au Centre Bell depuis la cérémonie du retrait de chandail de son père, en 2006.

«Mes émotions sont très fortes en ce moment, a-t-il confié à La Presse. Ma femme et moi, nous prenions une petite bière à l'aéroport avant d'embarquer dans l'avion, hier, et elle m'a demandé ce que je pensais de tout ce qui arrive. Je me suis mis à pleurer.

«C'est vraiment incroyable. Si on ne croit pas dans le bon Dieu, je ne sais pas quoi vous dire! Alors ça doit être le gros Boum en haut, accompagné du Rocket, qui s'est arrangé pour que Blake vienne finir ce que les autres Geoffrion avaient commencé.»

Selon lui, Blake a la personnalité parfaite pour évoluer dans un marché comme Montréal.

«C'est est un gars intelligent, calme et qui a le coeur sur la main. Papa lui a souvent rappelé que les amateurs étaient ceux payaient les billets pour le voir jouer, donc qui payaient son salaire. Il lui disait: "Quand on te demande ton autographe, signe-les toutes"!»

Le nouveau venu du Tricolore a en outre compris que ses antécédents familiaux seraient un incitatif à renouer avec la langue d'origine des Geoffrion.

«Je me souviens qu'à l'université, il s'était procuré les disques de langues Rosetta Stone pour apprendre le français, raconte Danny. Je croyais qu'il se lancerait dans l'espagnol parce que ça pouvait lui être plus utile dans la vie.

«Mais il a insisté pour se procurer ceux en français en me disant: "papa, on ne sait jamais, peut-être qu'un jour je jouerai pour le Canadien. Il va falloir que je sache parler français". Ce sera donc son gros projet. Si tout va bien d'ici la fin de la saison, l'un de ses objectifs sera d'être capable de communiquer en français.»

Il aurait pu choisir le baseball

Danny Geoffrion décrit son fils comme un joueur défensif capable d'exécuter plusieurs tâches sur la patinoire et qui sera toujours à l'écoute des directives de son entraîneur.

C'est un athlète accompli qui fait non seulement carrière au hockey, mais qui aurait très bien pu opter pour le baseball.

«J'ai quatre garçons et je les ai tous coachés à un moment ou un autre, a raconté M. Geoffrion. Cependant, je ne les ai pas poussés vers le hockey.

«En arrivant à Nashville, je me disais même qu'ils se tourneraient vers le baseball, le golf et le tennis. Blake était un excellent receveur et il s'était fait approcher par des universités américaines.

«Mais mes gars sont allés à l'aréna un jour et ils m'ont demandé d'essayer le hockey. Et ça n'a pas arrêté depuis ce temps-là...»