Un phénomène s'observe dans la LNH à un peu plus de deux semaines de la date limite des transactions. Plutôt que d'échanger d'éventuels joueurs autonomes sans compensation, les équipes qui contemplent l'idée d'être «vendeuses» décident de leur accorder de nouveaux contrats.

Les Hurricanes de la Caroline ont réembauché le défenseur Tim Gleason et les rumeurs leur prêtent des intentions semblables à l'égard de l'attaquant Tuomo Ruutu.

À Columbus, le vétéran Vaclav Prospal a obtenu mardi une prolongation de contrat d'un an des Blue Jackets.

Et à Long Island, les Islanders ont annoncé officiellement, mercredi, la signature du Danois Frans Nielsen pour quatre ans à raison de 11 millions.

Ce sont autant de joueurs qui auraient pu changer de camp dans les prochains jours, mais qui ont décidé de rester là où ils sont, même si leur équipe n'aspire pas au championnat.

«C'est une tendance qui s'observe chez les joueurs parce qu'ils réalisent que de tester le marché n'est pas toujours une recette gagnante», a suggéré Pierre-Alexandre Parenteau, qui pourrait lui-même devenir joueur autonome le 1er juillet.

«Il y a toujours un risque quand tu changes d'organisation. On regarde Ville Leino, tout allait bien pour lui à Philadelphie, mais plus rien ne fonctionne depuis qu'il est à Buffalo.»

Les équipes, pour leur part, semblent gérer le plafond salarial différemment en optant pour des joueurs qu'elles connaissent et dont elles savent à quoi s'attendre.

C'est dans ce contexte que Parenteau espère imiter Nielsen et s'entendre à long terme avec les Islanders. Car à l'intérieur du vestiaire, tout le monde est convaincu que l'équipe est en ascension.

«L'avenir est rose ici, je sais que nous allons devenir une très bonne équipe et je tenais à faire partie de l'aventure», a confié Nielsen, qu'un sondage auprès des joueurs de la LNH a désigné comme l'un des dix joueurs les plus sous-estimés du circuit.



Parenteau a le gros bout du bâton


Parenteau a passé presque sept ans dans la Ligue américaine avant de percer dans le circuit Bettman. Mais voilà qu'à 27 ans, il connaît présentement les meilleurs moments de sa carrière avec sept buts et 23 points à ses 22 derniers matchs. Sur l'ensemble de la saison, ce bon ami de David Desharnais pointe au deuxième rang des marqueurs des Islanders avec 11 buts et 47 points en 52 rencontres.

Sa position est enviable, car les ailiers qui se dirigent vers une saison de 70 points ne seront pas légion sur le marché l'été prochain.

«C'est la première fois de ma vie que j'ai le gros bout du bâton, alors je ne suis pas pressé», a lancé Parenteau, qui espère quand même que son agent Allan Walsh pourra s'entendre à «très long terme» avec le DG Garth Snow.

Ce qui joue aussi en sa faveur, c'est que les Islanders, s'ils choisissent de renoncer à ses services, auraient de la difficulté à remplacer sa production. Car pour le moment, les joueurs autonomes ne se précipitent pas vers Long Island!

Les prochains matchs des Islanders pourraient dicter la suite des événements pour Parenteau, mais des signaux en provenance des autres équipes suggèrent que le marché entourant la date limite des transactions risque de ne pas être très actif.

«Il n'y a pas beaucoup d'équipes en mode vendeur», a constaté Chuck Fletcher, le DG du Wild du Minnesota, en entrevue au USA Today.

«De plus, les prix sont très élevés. Et si l'on regarde, historiquement, je crois qu'il n'y a pas 25% des échanges pour des joueurs en location ont tourné à l'avantage des équipes acheteuses.»