Un assistant-entraîneur congédié, un entraîneur en chef congédié lui aussi, un défenseur vedette qui «progresse» mais qui ne met pas les patins sur la glace, le plus gros salarié du club qui s'entraîne sur la patinoire B à Brossard... et un entraîneur unilingue anglophone qui déclenche une tempête malgré lui.

Au moins, la première moitié de saison du Canadien de Montréal aura été passionnante. Seul petit problème: les résultats n'ont pas été aussi passionnants.

À la mi-saison, le Canadien est installé au 12e rang de l'Association de l'Est, à sept points des séries et de la huitième place. Un résultat décevant, certes, mais un résultat parfaitement mérité pour un club qui, trop souvent, fait les manchettes pour les mauvaises raisons.

«Nous devons comprendre notre position au classement, et nous devons continuer à jouer comme on a joué contre Tampa Bay, a expliqué le gardien Carey Price, après la victoire de 3-1 contre le Lightning samedi soir. On fait maintenant ce qu'on ne faisait pas en début de saison, c'est-à-dire travailler fort et tous pousser dans la même direction, lancer au filet et éviter de faire dans la dentelle. Ce n'est pas fini. Il reste encore 41 matchs à disputer. Nous avons l'occasion de grimper les échelons.»

La bonne nouvelle pour Price et ses coéquipiers, c'est que les résultats de la deuxième moitié pourront difficilement être pires...

Si les joueurs montréalais en sont rendus là, à se croiser les doigts et à espérer, c'est avant tout à cause d'une première moitié de calendrier plutôt affreuse. Et à cause d'un mois d'octobre lamentable.

Car, c'est en octobre que les premières fissures sont apparues. En 11 matchs ce mois-là, le Canadien n'a pu faire mieux que quatre petites victoires, un faux départ qui a été illustré par cette seule victoire lors des huit premiers matchs. C'est d'ailleurs cette série noire qui a coûté son poste à l'assistant Perry Pearn.

Ça s'est un peu replacé par la suite, mais l'entraîneur Jacques Martin vivait sur du temps emprunté, et n'a pu survivre à une autre crise. Martin a finalement été viré le 17 décembre. Avec tout ça, le Canadien n'a que 16 victoires depuis l'ouverture de la saison.

Mais l'équipe est invaincue depuis l'arrivée de 2012... et vogue sur une modeste série de deux victoires, sa première série de victoires depuis le 13 décembre.

«C'est un bon début d'année pour nous, a expliqué le capitaine Brian Gionta samedi soir. On sait très bien que le mois de janvier aura une importance capitale sur le reste de notre saison.»

Gros clubs

Comme Gionta, Carey Price entame la deuxième moitié de saison avec optimisme.

«Parce qu'on s'est rendu compte de ce qui ne fonctionnait pas pour nous, a-t-il expliqué. Nous avons eu une réunion d'équipe récemment, et les entraîneurs nous ont rappelé ce que nous avons à faire pour avoir du succès.»

Mais le succès ne viendra pas si facilement. En janvier, le Canadien affronte une seule équipe qui a une fiche inférieure ou égale à ,500. Les autres adversaires du club ce mois-ci sont pour la plupart des puissances au classement.

«Je crois que nous avons changé au cours des dernières semaines, a tenu à dire Max Pacioretty après la victoire de samedi soir. Je crois que nous sommes une équipe différente, absolument. Les entraîneurs insistent pour qu'on utilise notre vitesse, ils insistent sur l'importance de créer des revirements. C'est ce qu'on fait dernièrement. Je crois que la différence dans notre jeu, elle est là.»

Le Canadien doit maintenant tenter de poursuivre dans cette direction, et surtout tenter de ne pas répéter les performances souvent gênantes de sa première moitié de saison. Car si la deuxième moitié de saison ressemble à la première, il n'y aura plus de hockey au Centre Bell à compter du 8 avril.