Ce n'est pas arrivé souvent que Carey Price se présente au tournoi de golf du Canadien avec le coeur léger.

Par le passé, des histoires ont toujours fait de lui le point de mire. Des variations sur le thème de l'importance de faire ses preuves.

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Rien de tout cela cette année. L'humeur et les perspectives d'avenir de Price révèlent son calme et son bonheur d'avoir trouvé quelque chose comme une formule pour son succès.

Comme au rodéo - que le gardien de 24 ans a pratiqué moins souvent cet été - Price a finalement maté la bête. Il arrive cet automne avec des considérations beaucoup plus pragmatiques, comme celle de bien doser ses énergies afin de faire face à un calendrier éreintant.

«Soixante-douze matchs m'apparaît assez bien, a-t-il blagué en faisant référence à sa charge de travail de l'an passé. Après avoir été au bout du banc durant la fin de saison précédente, je n'ai pas eu de problème à voir autant d'action.»

Jacques Martin s'est constamment tourné vers lui, si bien qu'on peut se demander quel était le véritable niveau de confiance qu'entretenait l'entraîneur envers l'auxiliaire Alex Auld.

«Quand on joue beaucoup de matchs, il faut faire attention de ne pas vider le réservoir trop vite, a constaté Price. L'an dernier, je m'étais entraîné très fort durant l'été, mais j'ai ressenti de la fatigue aux alentours de Noël.

«Cette année, je veux m'assurer de bien gérer mes énergies.»

Il serait étonnant que Price ait un cahier de charge aussi rempli que l'an dernier. L'arrivée de Peter Budaj devrait lui permettre de bénéficier de quelques congés additionnels.

«J'imagine que Jacques (Martin) a un plan en tête et que nous allons nous asseoir avec lui avant le début de la saison pour qu'il nous en fasse part.

Un groupe tissé serré

Price juge que le Tricolore peut représenter l'une des meilleures formations de l'Association Est. Il a confiance en l'équipe sur la patinoire, mais il aime tout autant la façon dont le groupe s'est soudé.

«Notre groupe est tissé beaucoup plus serré que celui qui avec lequel j'ai joué mes deux premières saisons, a expliqué Price à ce sujet. Ça permet de parler de tout sans craindre de heurter des susceptibilités. La communication est très bonne.»

Price lui-même n'a pas hésité à parler des attentes de ses coéquipiers à l'égard de Scott Gomez, qui doit rebondir après une saison désastreuse.

«Scott a beaucoup de caractère et c'est un gars qui veut vraiment gagner, a indiqué Price. Un joueur compétitif comme lui ne peut faire autrement que de se sentir mal lorsqu'il n'est pas à son mieux.

«Mais je sais qu'il a eu un très bon été et nous nous attendons tous à de grandes choses de sa part.»

Pacioretty pressé de jouer

À l'instar de Carey Price, Max Pacioretty est débarqué à Laval-sur-le-Lac libre de tout tracas. Il n'a plus la pression de devoir se tailler un poste et il a l'assurance d'un contrat à sens unique. Il peut se concentrer uniquement sur les succès de l'équipe.

Dire que Pacioretty a hâte de reprendre l'action est un euphémisme. Plus tôt cela arrivera, plus tôt il mettra de côté ses appréhensions.

«Je suis prêt à jouer, sauf que je n'ai pas encore reçu de grosse mise en échec, a-t-il dit. Il va peut-être falloir que je demande à un coéquipier d'y voir!»

Pacioretty, on le sait, avait reçu le feu vert pour revenir au jeu si le Canadien avait poursuivi sa route en séries éliminatoires. Mais même si l'été a passé, l'Américain doit continuer de prendre soin de son cou. Ça tombe bien: le nouveau venu Erik Cole s'est lui aussi fracturé des vertèbres cervicales par le passé, et il en a longuement parlé à Pacioretty.

«Non seulement nous pratiquons le même style de jeu, mais nous avons subi aussi une blessure identique, constate Pacioretty. En une semaine et demie seulement, il m'a déjà aidé beaucoup. Il m'a donné des conseils à propos des traitements que je devrais suivre pour prendre soin de mon cou, et à quel moment les suivre.»

Renouer avec la compétition permettra aussi à Pacioretty de tourner la page sur l'assaut de Zdeno Chara. En attendant, les Bruins de Boston affronteront le Tricolore deux fois en 24 heures en matchs préparatoires.

«Ces matchs vont me servir à retrouver mon synchronisme, mais ils n'ont pas la même signification au plan de la rivalité», avertit d'emblée Pacioretty.