Dans la Ligue nationale, c'est devenu tendance de tenter d'effacer un déficit de 0-3 dans une série. Les Red Wings de Detroit sont les prochains à tenter leur chance.

Après les Flyers de Philadelphie il y a un an, après les Blackhawks de Chicago cette saison en première ronde contre Vancouver, c'est maintenant au tour des joueurs de Detroit. Ce soir à San Jose, contre les Sharks, ce sont eux qui vont tenter de remporter une série 4 de 7 après avoir échappé les trois premières parties.

Les Hawks ont tout juste raté leur coup à Vancouver au premier tour, mais les Flyers ont réussi l'exploit de survivre à un retard de 0-3 contre Boston il y a un an. Auparavant, seuls les Islanders de New York (1975) et les Maple Leafs de Toronto (1942) avaient pu y parvenir.

Les Sharks et les Wings ont conclu le calendrier régulier avec un écart d'un seul point entre les deux formations. C'était chaud en saison, c'est chaud aussi en séries.

«Nous avons une occasion, et c'est tout ce qu'on pouvait demander, a fait savoir Mike Babcock, entraîneur des Wings, lors d'un point de presse hier à Detroit. C'est une série qui aurait pu aller d'un côté comme de l'autre; ils auraient pu gagner tous les matchs, on aurait pu gagner tous les matchs.»

Avant tout, ce sont deux équipes au passé bien différent qui s'affrontent ce soir pour le droit de passer en finale de l'Association de l'Ouest. D'un côté, il y a ces tenaces Red Wings, sans doute le club modèle des 15 dernières saisons, avec 6 présences en grande finale, et 4 triomphes.

De l'autre, il y a ces Sharks qui ont trop souvent déçu, et qui attendent toujours d'obtenir leur billet en grande finale, eux qui font partie de la liste sélecte des favoris depuis au moins cinq ans.

À ce chapitre, on pourrait croire que les Wings vont débarquer à San Jose ce soir en conquérants. Après tout, l'expérience des grands soirs, ils connaissent ça. «Le leadership des vétérans, c'est bien, mais la détermination, c'est encore mieux», a tenu à dire un Mike Babcock manifestement prudent avant le départ d'hier.

Les Sharks devront tenter de ralentir - est-ce seulement possible? - l'attaquant russe Pavel Datsyuk, meilleur compteur du club en rouge et blanc avec 14 points en 10 matchs des séries. Au moment du départ vers San Jose, le vétéran de 32 ans a confié aux médias là-bas que son équipe et lui ont retrouvé confiance.

«Nous sommes peut-être un peu plus confiants, a-t-il dit hier. Ça va être un match difficile, mais certainement, il y a plus de confiance dans notre camp avec une égalité de 3-3 dans la série.»

Le défenseur Nicklas Lidstrom, en bon vétéran, a tenu à rappeler que sa bande et lui n'ont toujours rien gagné. «Nous n'avons rien accompli... Nous n'avons pas gagné la série. On veut aller à San Jose pour gagner un match, on ne se dit pas qu'on a déjà accompli quelque chose. Ce n'est pas le cas.»

Même devant leurs fans, les Sharks ne peuvent certes pas entreprendre ce match décisif avec un optimisme renouvelé. Il y a tout d'abord l'attaquant Ryan Clowe, leur meilleur pointeur en séries, qui a dû rater la sixième rencontre en raison d'une blessure. L'équipe prendra une décision dans son cas tout juste avant le début du match.

Ensuite, les Sharks ont un autre problème de taille: leur attaquant-vedette Patrick Marleau, pourtant leur meilleur compteur en saison régulière avec 73 points en 82 matchs, est maintenant porté disparu. En fait, le joueur de 31 ans n'a réussi qu'un seul tir au but dans le sixième match, mardi soir à Detroit.

Marleau a ses critiques (dont Jeremy Roenick), et il leur offre gentiment toutes les munitions du monde depuis le début de l'affrontement contre Detroit. L'attaquant est toujours à la recherche d'un premier point dans cette série...