Les joueurs du Canadien et des Bruins ont passé la saison à se fabriquer une bonne main de poker, c'est maintenant le temps de dévoiler son jeu.

«On dirait que nous étions faits l'un pour l'autre», a convenu Michael Cammalleri sur le fait de retrouver les Bruins en première ronde.

«On dirait que les choses tendaient dans cette direction depuis un bon moment. Pas seulement à cause de la façon dont nos matchs face aux Bruins se sont déroulés, mais aussi parce qu'en fin de saison, les positions au classement se sont cimentées. On sentait que ça allait arriver.»

La recrue Lars Eller a rappelé qu'en dépit des défaites de 8-6 et de 7-0 qui ont frappé l'imaginaire et qui ont secoué le Canadien, l'équipe peut quand même bâtir sur les succès obtenus dans les quatre autres rencontres.

Le jeune Danois se disait excité à quelques heures de son premier match éliminatoire en carrière. A-t-il reçu des conseils des vétérans en vue de cette série?

« Oui, ils m'ont : réveille-toi, tab... ! », a lancé Eller... en jurant en anglais, bien sûr.

Benoit Pouliot a-t-il reçu le même conseil?

L'attaquant franco-ontarien doit se douter que les séries qui s'amorcent ce soir seront lourdes de conséquences pour son statut avec le Canadien. Il est le premier à l'admettre: le moment est propice à la rédemption.

«Avec tout ce qui m'est arrivé durant les deux dernières saisons, j'ai beaucoup appris, a assuré Pouliot. Ça n'a pas toujours été facile, mais les séries me permettent de recommencer à zéro.

«Ça n'a peut-être pas été la fin de saison que j'espérais au plan personnel, mais là on recommence. C'est une deuxième chance pour tous les joueurs qui ont eu un peu plus de misère cette année.»

Contrer l'avantage physique des Bruins

L'intensité promet d'être à son comble dès le premier match. D'aucuns s'attendent à ce que les Bruins fassent valoir leur domination tôt dans le match en imposant leur présence physique.

Peut-être bien, mais si tel est le cas, ça ne prendra pas le Canadien par surprise.

«C'est toujours un gros défi de venir jouer à Boston, a convenu Pouliot. Les Bruins ont de gros bonhommes et ça frappe en masse. De notre côté, on n'est pas les plus gros, mais on est capable de se débrouiller, on a des joueurs qui sont capables de faire ce que les Bruins font au plan physique. Même nos plus petits attaquants sont des gars acharnés qui travaillent fort.

«On ne doit pas faire un gros plat avec le fait que les Bruins aient ce style de jeu-là.»

Jeff Halpern, qui prend du mieux mais qui ne participera pas au match de ce soir, trouve lui aussi que la question de la robustesse est un peu exagérée.

«La seule chose qui est ressortie cette saison à propos de la différence de poids des deux équipes - dans un match ou deux, vraiment - c'est l'inégalité des forces pendant les combats, a soutenu Halpern. Ils ont de meilleurs bagarreurs.

«Pour le reste, c'est vrai qu'ils ont quelques attaquants qui offrent une grosse présence physique ainsi que quelques gros arrières. Mais il s'agit pour nous de jouer autour de ces éléments-là.»

Selon Jacques Martin, c'est avec un bon positionnement et un bon travail du bâton que les joueurs du Tricolore pourront le mieux contrer cet avantage physique que détiennent les Bruins.

Protéger Price

Le CH devra également veiller à ce que les Lucic, Horton, Campbell et compagnie ne se ruent pas trop sur Carey Price.

«Les deux gardiens vont recevoir de la visite, c'est sûr, car ce sont les séries éliminatoires, soulignait Price plus tôt cette semaine.

«Je sais qu'il n'y a rien de nécessairement «juste» en séries - les équipes font ce qu'elles ont à faire pour gagner - mais il faut que les gardiens soient protégés. Je suis sûr que les arbitres vont faire leur travail.  

«Les gardiens sont toujours dans une position vulnérable, donc je vais me fier à mes défenseurs pour nettoyer le devant du filet et sur les arbitres pour signaler les infractions.»

Le robuste Paul Mara, que Jacques Martin a choisi de laisser de côté pour le premier match de la série, à l'instar de Yannick Weber, a reconnu l'importance de faire du nettoyage devant Price.

«Il faudra lancer un message aux Bruins dès le début de la série, a dit Mara. Dès la première fois qu'ils s'approcheront du demi-cercle du gardien, il faudra être prêt à les tasser.

«Carey est la clé de notre succès, on se doit donc de le protéger.»