Il y a des fois où le masque est aussi connu que le gardien qui l'a porté. C'est le cas ici.

Ken Dryden, c'est les triomphes mémorables, les championnats, les arrêts acrobatiques... et le masque. Ce masque. Un masque que le gardien ontarien s'est mis à porter en 1974, après avoir été atteint en plein visage par un tir de Dennis Hull lors de la finale contre Chicago en 1973. C'est à ce moment-là que notre héros s'est rendu compte que son vieux masque blanc plein de trous ne faisait plus l'affaire.

«Mon premier masque était en train de craquer; vers la fin, il tenait avec du ruban adhésif, c'était devenu trop dangereux, se souvient-il. J'ai alors pris contact avec Carl Lamb, qui m'avait offert de dessiner un nouvel uniforme. Je lui ai plutôt demandé de me dessiner un nouveau masque.»

On a toujours cru que le fameux masque de Dryden représentait une cible. Erreur. «En fait, ce que je désirais, c'était trois C aux couleurs de l'équipe, c'est-à-dire un C bleu, un blanc et un rouge. C'est seulement à ma retraite que j'ai appris que les gens voyaient une cible sur mon masque.»

Aujourd'hui, le masque bleu, blanc et rouge de Ken Dryden est considéré comme l'un des masques mythiques de l'histoire de la LNH. Des répliques ont été fabriquées, le peintre Serge Lemoyne en a fait un tableau et des copies en carton ont été offertes dans le cadre d'une campagne de publicité.

Pour le principal intéressé, tout ça est plutôt surprenant. «Quand j'ai porté le masque pour la première fois en 1974, les gens étaient déçus. Ils aimaient le premier masque. Ils me reconnaissaient avec le masque.

blanc à trous, et c'était comme si je changeais de visage. C'était un peu étrange pour eux. Que le masque soit encore très populaire de nos jours, c'est quelque chose que je n'aurais jamais pu deviner.»

Et où est le fameux masque de Ken Dryden aujourd'hui? Pas au Temple de la renommée à Toronto. «Ils ont appelé, mais je leur ai fait savoir que je préférais le garder. Il y a de ces objets comme ça qui sont importants. Le masque est chez moi et je ne vais pas m'en départir.»