Lorsque Mark Recchi s'est retrouvé à Atlanta en décembre 2007 après avoir été offert à toutes les équipes de la LNH par le biais du ballottage, nombreux étaient les observateurs qui croyaient sa carrière terminée.

Limité à deux petits buts et à huit points en 19 matchs disputés avec les Penguins de Pittsburgh, Recchi était convaincu du contraire. Trois ans plus tard, après avoir marqué 63 buts et récolté 180 points en 267 parties, le plus vieux joueur de la LNH prouve qu'il avait raison.

Malgré ses 43 ans bien comptés et le fait qu'il complète sa 22e saison dans la LNH, Recchi ne se contente pas de prolonger sa carrière en accumulant les matchs et en récoltant des points ici et là.

Que non! Il occupe un rôle de premier plan au sein du meilleur trio des Bruins. Et s'il est vrai que six de ses dix buts et 15 de ses 36 points ont été amassés lors d'attaques massives, Recchi était le deuxième pointeur de son équipe avant le match de mercredi et il présentait un différentiel de +15.

Comment expliquer pareil rendement en dépit du poids des années et du fait que la LNH n'a jamais autant foisonné de jeunes joueurs rapides?

«Le talent est une chose, l'éthique de travail en est une autre. Un gars peut avoir tout le talent au monde, s'il ne travaille pas il n'arrivera pas à l'exploiter. Mark Recchi est un exemple en matière d'éthique de travail. C'est pour cette raison qu'il est encore là et qu'il est un rouage important au sein de notre équipe», assurait l'entraîneur-chef Claude Julien mercredi.

Et s'il est vrai que Julien ménage les vieilles jambes de son vétéran ailier droit en lui offrant régulièrement des congés d'entraînement, le principal intéressé assure que ses coéquipiers sont son élixir de jeunesse.

«Les gars me gardent jeune. J'ai du plaisir à les côtoyer et j'ai encore le même plaisir de jouer qui m'habite après toutes ces années. J'ai un rôle important, avec une excellente équipe, je contribue aux succès du club et nous gagnons. Je ne peux rien demander de plus», assurait Recchi qui disputait face au Canadien sa 1625e partie en carrière. Dans 10 matchs, il rejoindra Scott Stevens au sixième rang des joueurs les plus occupés de l'histoire de la LNH. S'il dispute toutes les rencontres des Bruins d'ici à la fin de la saison, il dépassera Dave Andreychuk (1639) et délogera Chris Chelios (1651) au quatrième rang.

Prévoit-il poursuivre cette ascension et rejoindre Ron Francis (1731), Mark Messier (1756), voire Gordie Howe (1767) ?

«Je me fixe des objectifs à court terme. Mon but premier demeure de gagner une troisième Coupe Stanley. Une fois la saison terminée, je verrai quels messages mon corps me livrera. Si je suis en forme, que les Bruins veulent de moi et que je suis en mesure de tenir mon bout, je pourrais continuer. Sur le plan personnel, mes enfants - il en a cinq âgés entre 3 et 15 ans - sont à Pittsburgh et ce n'est pas toujours évident. Mais pour l'instant, je me concentre sur la saison en cours et sur ce que je dois faire pour aider les Bruins à gagner.»