Il a beau n'avoir que 18 ans, Tyler Seguin possède déjà une qualité importante pour jouer dans la Ligue nationale: il ne se laisse pas impressionner.

«Tout le monde a l'air plus anxieux que moi de voir comment les choses vont aller», confiait avant son premier match préparatoire le premier choix des Bruins de Boston - deuxième au total - au repêchage de juin dernier.

Durant la semaine précédant ce repêchage, à Los Angeles, on ne cessait de vanter le calme et la maturité de l'attaquant ontarien. Et ça ne cesse de se confirmer à mesure qu'il s'approche d'un poste dans la Ligue nationale.

«Pour l'instant il se débrouille vraiment bien, raconte Patrice Bergeron. Il s'améliore d'une journée à l'autre.

«J'ai eu la chance de jouer avec lui lors d'une rencontre intra-équipe, lundi, et j'ai pu constater que c'est un joueur avec une excellente vision du jeu. Sa rapidité l'aide beaucoup aussi.»

Et lorsqu'il y a des doutes, des questions qui émergent, Mark Recchi - qui est de 24 ans son aîné - n'est jamais très loin pour prodiguer des conseils au meilleur espoir de l'organisation.

«Je suis comme une éponge pour absorber tout ce qu'il sait», indique Seguin.

On peut se demander si, à 18 ans, le manque de maturité physique n'est pas le seul élément qui puisse empêcher un talent de cette trempe d'accéder à la LNH.

Mais Seguin juge que s'il fait son boulot comme il faut, rien ne saurait convaincre ses patrons de le retourner à Plymouth, dans la Ligue junior de l'Ontario.

«Il s'agit seulement pour moi de saisir les opportunités qui me sont présentées, a expliqué le jeune prodige. J'ai travaillé très fort cet été et je suis arrivé préparé. Mais si ce n'est pas suffisant, je retournerai dans le junior.»

Il ne faudrait pas compter là-dessus. D'une part, il n'a plus rien à prouver dans le junior, où il a inscrit 48 buts et 106 points en 63 matchs la saison dernière.

Mais les circonstances font aussi en sorte que la porte lui est grande ouverte à Boston.

Claude Julien pensait utiliser Seguin à l'aile, mais les nouvelles concernant l'état de santé de Marc Savard ne laissant pas présager un retour au jeu à court terme, Seguin pourrait être appelé à pivoter son propre trio.

C'est d'ailleurs au centre qu'il a évolué face au Canadien.

Des pensées pour Savard

En l'absence de Savard, toujours aux prises avec des symptômes post-commotion cérébrale, les Bruins pourraient quand même compter sur Bergeron, Seguin et Krejci au centre de leurs trois premiers trios.

Si plusieurs équipes rêveraient d'une telle ligne du centre, ça n'empêche pas les joueurs des Bruins d'espérer le retour en forme de leur coéquipier.

«Notre soutien et nos pensées sont avec Marc pour qu'il récupère, a mentionné Patrice Bergeron. La priorité c'est sa santé. Ce sera à nous tous, et non pas à un seul joueur, de se retrousser les manches en son absence. Tu ne remplaces pas un joueur comme Marc.

«Mais ce n'est pas la première fois que l'on fait face à l'adversité, on a été passablement affligés par les blessures dans les dernières années.»