Le chandail que Paul Henderson portait le soir où il a donné la victoire au Canada contre les Russes en 1972 a été vendu 1 067 538 $ hier soir. Avec les frais d'encan, l'acheteur a dû allonger 1 275 707 $ pour devenir propriétaire de l'emblème de la série du siècle.

C'est l'homem à la tête de SmartCentres, l'Ontarien Mitchell Goldhar, qui a remporté l'encan mené par la maison Classic Auctions, située à Delson. «En tant qu'amateur de hockey depuis toujours, je sais ce que le but gagnant d'Henderson en 1972 signifie pour les Canadiens», a déclaré M. Goldhar ce matin.

Le nouveau propriétaire du chandail a bataillé ferme pour l'acheter. Les miseurs se sont disputé l'uniforme jusqu'à la toute fin de l'encan hier soir.

Des entreprises comme Molson, le groupe Forzani, Canadian Tire et l'homme d'affaires Jim Pattison se sont tour à tour montrés intéressés au cours des dernières semaines.

Le propriétaire du chandail, un collectionneur américain, a pour sa part préféré garder l'anonymat.

La semaine dernière, le propriétaire de Classic Auctions, Marc Juteau, avait évoqué du bout des lèvres le montant de 500 000 $ pour le chandail, ajoutant qu'il valait «ce qu'un collectionneur est prêt à mettre».

De son propre aveu, l'engouement autour du chandail d'Henderson a de loin dépassé ses attentes.

Jamais un chandail de hockey n'a atteint autant de valeur. Le record était auparavant de 191 000 $ pour un chandail de l'année recrue de Bobby Orr.

Interrogé à la radio ce matin au sujet de la vente de son chandail, Henderson s'est dit «heureux que le chandail soit de retour au Canada».

«On m'a dit qu'il voulait exposer le chandail, a-t-il ajouté. Je sais qu'il y aura beaucoup de pression pour qu'il le prête au Panthéon des sports canadiens. On verra...»

Mitchell Goldhar a pour sa part précisé qu'il entend d'abord exposer le chandail un peu partout au Canada.

Le chandail est en bonne condition, mais les manches et la doublure intérieure ont été coupées par Henderson lui-même. Les matchs étaient exigeants, et beaucoup de joueurs ont altéré leur équipement eux-mêmes, question d'être plus confortables.

Devant l'enthousiasme suscité par son chandail, Paul Henderson s'est montré plutôt flatté. «Ce but m'accompagne tous les jours. J'en parle presque chaque jour avec des gens dans la rue, dit-il. Je trouve ça fantastique. Ça démontre l'intérêt des Canadiens pour le hockey.»

Une partie des profits générés par la vente du chandail iront à des oeuvres choisies par Paul Henderson.

Avec La Presse Canadienne