La cour du tsar Alexandre était en émoi, vendredi.

Non seulement les Capitals de Washington ont échappé le premier match face au Canadien, mais Alex Ovechkin n'a eu aucun impact sur le résultat de la rencontre.

Enfin, si.

S'il avait été juste un peu plus impliqué, il aurait probablement fait la différence!

Or, le Canadien a réussi à l'empêcher de marquer pour la quatrième fois en cinq affrontements entre les deux équipes cette saison.

C'était également le premier match dans la carrière d'Ovechkin où il était blanchi autant sur la feuille de pointage qu'à la colonne des tirs au but.

«J'ai dit à Bruce (l'entraîneur Bruce Boudreau) que je ne sentais pas ma puissance habituelle», a confié Ovechkin, vendredi, pendant qu'une quinzaine de coéquipiers prenaient part à un entraînement facultatif.

Est-il ennuyé par une blessure?

Autant Ovechkin que son entraîneur ont balayé cette hypothèse du revers de la main.

Ça pourrait davantage être une question d'humeur.

Malgré tout le talent qu'on lui connaît, Ovechkin est reconnu comme un joueur vulnérable à la frustration. Il l'a lui-même admis, vendredi, en ajoutant que le fait d'être devenu le capitaine des Capitals n'avait rien changé à sa personnalité.

«Je suis le même gars, le même joueur, et je sais que je peux devenir frustré ou nerveux quand ça ne va pas.

«Les quelques jours entre la fin de la saison régulière et le début des séries ont créé beaucoup d'attente. On a pensé beaucoup. On était peut-être un peu nerveux et un peu trop excité...»

Mais alors, que peut faire l'entraîneur pour remettre son attaquant vedette dans de meilleures dispositions?

«Lui faire un massage?» a proposé Boudreau en boutade.

Tout un plat pour rien

Jeudi soir, après la rencontre, Boudreau a résumé la prestation de son capitaine en disant qu'il «n'avait pas été très bon».

«C'était une évaluation assez catégorique mais parfois, ça ne sert à rien de dorer la pilule», a indiqué l'ailier Mike Knuble, qui évolue sur le même trio qu'Ovechkin.

«Pour avoir de bons résultats, nos meilleurs joueurs doivent être les meilleurs.»

«Quand l'entraîneur dit de telles choses sur toi, tu as le sentiment qu'il faut apporter des changements, et c'est ce que je vais faire, a répondu Ovechkin.

«Mais la plupart des gars doivent changer car ils n'ont pas joué le hockey dont ils sont capables. Boudreau, au lendemain du revers de son équipe, ne comptait pas en beurrer plus épais sur la performance d'Ovechkin.

«On en fait tout un plat pour rien, a déploré Boudreau. Il a eu un mauvais match et le Canadien s'est très bien défendu face à lui. On espère que ça ira mieux demain.

«Car lorsqu'il est au sommet de son art, la façon dont l'adversaire tente de le contrer n'y change absolument rien.»

Un style contagieux

La machine offensive des Capitals ne se limite pas à Alexander Ovechkin. D'ailleurs, le fait qu'ils aient maintenu une fiche de 7-2-1 en son absence cette saison en dit long sur leurs ressources.

Toutefois, Ovie demeure leur source d'inspiration.

Leur dynamo, tiens, puisqu'il est de Moscou.

«Quand il impose sa loi, qu'il tire et qu'il frappe, il élève le niveau d'énergie de toute l'équipe, a raconté le défenseur Mike Green. Ce n'est pas ce qu'il a fait hier, mais il le sait.»

Le Sherbrookois Éric Bélanger, arrivé chez les Capitals à la date-limite des transactions, est un fan avoué d'Ovechkin. Il a demandé un peu de clémence à l'égard de la super-vedette.

«Ça a été une longue saison pour lui en raison des Jeux olympiques et du fait qu'il s'est battu pour le titre de premier compteur de la ligue jusqu'à la toute fin, a rappelé Bélanger.

«Il y aura de ces matchs où tu ne te sens pas à 100% ou que tu n'as pas tout à fait en jambes. C'était peut-être l'une de ces soirées pour lui, hier.

«Parfois, Alex en met peut-être trop sur ses épaules. C'est sûr qu'il est déçu. Il veut faire la différence à tous les soirs.

«Je suis pas mal sûr qu'il va prendre cela du bon côté et que l'on verra du grand Ovechkin samedi.»