Ce n'est pas le genre de match dont raffole Jacques Martin: une défense qui perd ses repères, un gardien qui n'est pas dans son assiette et des unités spéciales qui ne profitent pas de leurs chances.

Mais l'entraîneur du Canadien est prêt à ravaler plusieurs critiques lorsque ses troupes obtiennent les deux points! «On savait que ce serait un match difficile, a-t-il mentionné. C'est un adversaire contre lequel on avait perdu à Edmonton en début de saison et qui, avant de se faire battre à Ottawa il y a deux jours, avait blanchi les Devils du New Jersey en créant 14 chances de marquer.»

Mais il y a des raisons qui expliquent pourquoi les Oilers sont les derniers de la Ligue!

L'entraîneur Pat Quinn avait reconnu en matinée que son équipe donnait beaucoup trop de revirements à l'adversaire.

Cela a semblé obnubiler les attaquants du Canadien, qui, par moments, ont oublié leur défense afin de se porter à l'attaque. «C'est une équipe qui a un bon jeu de transition et un des deux défenseurs n'hésite pas à se porter à l'attaque, a expliqué Brian Gionta à ce sujet. Or, avec un quatrième joueur qui attaque, on restait à l'affût des surnombres dont on pouvait tirer profit.»

«Ça paraît bien, mais ça ne donne rien»

Le jeu débridé à forces égales ne s'est pas transposé en supériorité numérique, où le Canadien a été blanchi en sept occasions. Cela comprend des chances ratées lors d'un 5 contre 3 et d'autres lors d'un 4 contre 3. Tout compte fait, l'avantage numérique n'a marqué que deux buts en 19 occasions depuis le retour du congé olympique.

«Ça n'a pas de sens, on a eu tellement de chances, a lâché Benoît Pouliot. On se passait trop la rondelle. Ça paraît bien, mais ça ne donne rien!»

Gionta, lui, a proposé une vision des choses différentes.

«Il faut qu'on soit patients et que l'on ne précipite pas nos gestes, a-t-il suggéré. En prenant le temps de s'installer, les ouvertures finiront par se révéler.»

«Si nous n'avons pas marqué, c'est donc dire que nous avons mal joué, a pour sa part résumé Andrei Markov. On ne marquera pas de l'extérieur de l'enclave. Ça nous prend un joueur dans l'enclave.»

Le trio de Moore s'impose

«Notre troisième trio a été le plus dominant ce soir, a indiqué Jacques Martin. On a besoin de la contribution de toutes nos unités et les troisième et quatrième trios ont haussé leur niveau de jeu depuis la pause olympique.»

Est-ce que cela à avoir avec l'arrivée de Dominic Moore?

Le principal intéressé n'allait surtout pas s'attribuer le mérite! «On a marqué deux buts, mais on aurait pu en marquer plusieurs autres avec toutes les chances qu'on a eues», a préféré répondre Moore. Il y a une chimie qui se forme avec Sergei (Kostitsyn) et Travis (Moen) et on l'a senti ce soir à mesure que le match avançait. On sait de plus en plus où les deux autres se trouvent.»

Moore a eu de bons mots pour Sergei K., choisi la première étoile du match. «Il a beaucoup de vitesse et des mains extraordinaires, a décrit Moore. Lorsqu'il joue avec confiance, il devient très dangereux.»

Sergei a fait une superbe manoeuvre de récupération dans le fond de la zone adverse, en troisième période, avant de revenir dans l'enclave, d'où il a battu Devan Dubnyk d'un tir du poignet.