Jacques Lemaire est de retour à la barre des Devils du New Jersey, une équipe qu'il avait quittée en 1998, quelque temps avant d'aller guider les destinées du Wild du Minnesota.

Si, dans l'esprit de bien des gens, c'est comme si Lemaire n'était jamais parti, le principal intéressé, lui, trouve que les choses ont bien changé au New Jersey.

«Il n'y a que quatre ou cinq joueurs qui étaient là à l'époque, les Rolston, Elias, Pandolfo, Brodeur...», a noté Lemaire, qui est bien également heureux de profiter des installations du Prudential Center au lieu du vétuste Brendan Byrne Arena.

Mais Lemaire lui-même a-t-il changé?

Au moment de commenter son retour avec les Devils, cet été, Coco avait dit qu'il voulait imposer un style un peu plus offensif que celui qu'il avait appliqué aux Devils dans les années 90.

«Je n'ai pas le choix car toutes les équipes sont meilleures maintenant en défensive, a-t-il précisé. Autrefois, les gens issus de l'organisation du Canadien avaient un avantage stratégique car ils avaient été formés pour jouer dans les deux sens de la patinoire.

«Aujourd'hui, les jeunes qui arrivent dans la LNH savent tous jouer défensivement. S'ils ont de la difficulté, c'est très rare qu'ils demeurent dans la ligue. Alors, il faut essayer de se démarquer un peu plus en offensive.»

S'adapter plutôt qu'imposer son style

Selon Martin Brodeur, le Jacques Lemaire version 2.0 n'est plus le même par rapport à son premier séjour au New Jersey.

«Il a changé énormément, affirme le gardien de 37 ans. Son système, sa façon d'expliquer, son interaction avec les joueurs...

«Jacques nous prépare différemment pour chaque équipe. Il nous explique précisément pourquoi l'équipe qu'on affronte a du succès ou non, et il nous dit exactement quelle faille on peut exploiter.

«Le match suivant, ce sera complètement autre chose. Il y a une base à notre système, mais on s'ajuste énormément à l'autre équipe.

«Et ça, c'est intéressant pour les joueurs car c'est toujours un nouveau défi pour eux.»

Et en effet, des attaquants comme Zach Parise se plaisent dans ce genre d'environnement. «Il a d'incroyables qualités d'enseignant, soutient la jeune vedette des Devils. Il porte attention à chaque petit détail afin de créer un plan de match qui nous fait essayer de nouvelles choses à tous les jours.

«Cela dit, on ne change pas mer et monde à chaque rencontre!»

Là-dessus, cependant, Lemaire est resté fidèle à ses convictions. Il n'est pas dans la foulée de ces entraîneurs qui veulent «imposer leur plan de match».

«J'ai été critiqué à certains moments car des joueurs trouvaient que je parlais trop de l'autre équipe, a confié Lemaire. «Mais il faut qu'ils puissent savoir ce qui s'en vient.»

Sutter et Lemaire, deux styles

Malgré une présence en séries éliminatoires dans 15 des 16 dernières saisons, et la conquête de trois Coupes Stanley, il y a eu 10 changements d'entraîneurs-chef au New Jersey pendant cet intervalle.

Lemaire a pris le pris le relais de Brent Sutter, qui pilote aujourd'hui à Calgary. Malgré le changement de coach, Lemaire n'a pas senti le besoin de trop changer les habitudes.

«Ça n'a pas tellement changé parce que les Devils ont connu une saison régulière extraordinaire l'an passé, a observé l'entraîneur de 64 ans. Ils ont quand même récolté 42 victoires!»

Il reste que Brent Sutter et Jacques Lemaire possèdent deux styles de coaching complètement différents.

«Jacques est avant tout un enseignant qui va permettre aux jeunes joueurs d'en apprendre davantage, souligne le vétéran Patrik Elias. Il excelle dans l'art de nous faire comprendre ce qui doit être fait.

«Brent, lui, avait une approche différente. Il était vraiment strict. Mais en même temps, on a accompli le travail avec lui aussi!»