Depuis le temps que le Canadien avait des ennuis en l'absence d'Andrei Markov, il fallait bien que d'autres défenseurs prennent le relais et réussissent enfin à pallier à son absence.

C'est ce que le duo formé de Jaroslav Spacek et Roman Hamrlik a été en mesure de faire lors du séjour de six matchs à domicile du Tricolore.

«La dernière fois qu'on a joué ensemble à la ligne bleue, nous avions environ 19 ans, s'est souvenu Spacek. Ça fait longtemps!

«Nous avons également été sur l'équipe olympique tchèque ensemble, mais nous n'étions pas sur le même duo.»

Le temps d'utilisation des vétérans est la première donnée qui saute aux yeux puisque avec Markov sur la touche, Hamrlik joue en moyenne 24:58 par match, et Spacek à peine quelques secondes de moins (24:46).

Après la victoire de lundi, au cours de laquelle les deux arrières ont trouvé le fond du filet, Jacques Martin a salué leur contribution.

Une contribution d'autant plus bienvenue qu'ils sont appelés plus souvent qu'autrement à affronter le meilleur trio adverse.

Mais aux yeux de Spacek, s'inscrire enfin au pointage a été un soulagement.

«J'avais eu plusieurs chances de marquer lors des derniers matchs, donc je suis content d'avoir enfin pu récolter un but, a indiqué le défenseur de 35 ans.

«Sans dire que ça me dérangeait, disons que j'avais ça en tête.»

Spacek a ouvert la marque, lundi, lorsqu'il a profité d'une superbe pièce de jeu de Glen Metropolit derrière le filet adverse.

«Je me suis faufilé par la porte d'en arrière, a raconté Spacek. Il le faut bien car de nos jours, marquer un but de la ligne bleue tient presque du miracle. Les défenseurs bloquent tellement de tirs qu'il y a de moins en moins de rondelles qui touchent le filet.»

Quant à Hamrlik, qui a marqué le but vainqueur en appuyant l'attaque à quatre contre quatre, il récoltait déjà un troisième but cette saison, lui qui en a marqué six en 81 matchs l'an dernier.

Attention aux Penguins... et aux revirements

Le Canadien tentera de transposer sur la route les succès qu'il vient de connaître au Centre Bell. Or, les affrontements à Pittsburgh mercredi et Chicago vendredi ne seront pas de tout repos!

«Ce sont deux matchs difficiles qui vont nous indiquer où nous en sommes», a soutenu Spacek.

Les Penguins ont eu beau remporter la Coupe Stanley le printemps dernier, leur présente fiche de neuf victoires et deux revers démontrent qu'ils n'en ont pas ressenti les contrecoups.

«Leurs piliers sont des joueurs assez jeunes, et c'est ce qui explique qu'ils n'aient pas vécu de lendemain de veille après leur conquête», a suggéré Jacques Martin.

L'entraîneur du CH mise entre autres sur les progrès de son équipe en échec-avant pour poursuivre ses succès à l'étranger.

«On s'est beaucoup amélioré à partir du match à Edmonton, a précisé Martin. Avant, on était incapables de le soutenir pendant 60 minutes. On avait de la difficulté à gérer les changements de rythme dans les matchs.»

On a vu face aux Islanders de New York que cet échec-avant permettait au Tricolore de provoquer plusieurs revirements.

Le hic, c'est que la défense montréalaise est elle aussi vulnérable sur ce plan-là.

Hal Gill s'est rendu coupable de 18 revirements, ce qui le classe au premier rang de la ligue à ce chapitre. Hamrlik est troisième avec 15 et Spacek est ex-aequo au cinquième rang avec 14...

D'ailleurs, Gill va renouer mercredi avec ses anciens coéquipiers des Penguins. S'attend-t-il à ce que les Crosby et compagnie exploitent les failles qu'ils connaissent dans son jeu?

«Je suis pas mal un livre ouvert, mon jeu n'a pas de secret, a répondu Gill avec candeur. Je suis sûr qu'ils voudront tirer profit de tout ce qu'ils peuvent. «En ce qui nous concerne, il ne faudra pas essayer de les battre à un contre un car ils ont trop de joueurs de talent. Il va falloir qu'on se tienne.»