Les besoins de toutes les équipes de la LNH ont été scrutés à la loupe dans les semaines précédant le repêchage. Tout le monde a concocté son ébauche de repêchage en ayant en tête les lacunes de chaque organisation.

Mais tout cela doit être pris avec un camion de gros sel! Car la grande majorité des équipes vont repêcher non pas en fonction de leurs besoins, mais selon le principe du «meilleur joueur disponible».

Comment arrive-t-on à déterminer qui est le meilleur joueur disponible?

«La question qu'il faut se poser est la suivante: si je démarrais une concession de la LNH demain matin, sur quel joueur est-ce que je voudrais construire ma franchise?» suggère Simon Nolet, des Flyers de Philadelphie.

De son côté, Trevor Timmins, responsable du recrutement chez le Canadien, détermine le meilleur joueur disponible en fonction de sa valeur au sein de la ligue. «On va par exemple considérer qu'un joueur de centre imposant a plus de valeur qu'un ailier au plus petit gabarit», explique-t-il.

Ce phénomène de rareté est l'argument avec lequel Timmins a défendu la sélection de Max Pacioretty il y a deux ans.

«Les attaquants de puissance sont des joueurs qui ne sont jamais disponibles dans des transactions et qui sont difficiles à embaucher sur le marché des joueurs autonomes, rappelle Timmins.

«Puisque leur rareté augmente leur valeur, ça se reflète sur nos listes.»

«Il te plaît, tu le prends»

Les équipes suivent à la lettre la liste de priorité qu'ils ont méticuleusement établie. Dans leur recherche du meilleur joueur disponible, elles doivent deviner le jeu des équipes qui repêchent avant elles.

De cette façon, elles peuvent mieux anticiper qui est à leur portée.

«Mais il suffit qu'une seule équipe fasse un choix surprise pour que tout le reste déboule», souligne Guy Lapointe, du Wild du Minnesota.

«Il ne faut pas essayer de jouer au plus fin. S'il y a un joueur que tu aimes, tu ne dois pas parier qu'il sera encore là en telle ou telle ronde.

«Il te plaît, tu le prends.»

Le meilleur joueur disponible peut être celui qui a la meilleure chance d'atteindre la Ligue nationale. Mais ça peut aussi être celui qui offre le meilleur potentiel.

«Il faut que tu sois capable de prendre des risques, croit Michel Dumas, des Blackhawks de Chicago. C'est souvent de cette façon que tu vas prendre le meilleur joueur. Parfois, un jeune va avoir 21 ou 22 ans avant de comprendre ce qu'est la vie.

«C'est seulement là qu'il va atteindre son plein potentiel.»

Repêcher selon ses besoins et choisir le meilleur joueur disponible sont deux choses différentes. Mais il peut arriver que les circonstances soient propices pour faire d'une pierre deux coups.

«Quand tu repêches parmi les 10 premiers - ou que tu te retrouves avec un bassin de talent qui s'équivaut autant que celui de cette année -, tu peux te permettre d'y aller davantage selon tes besoins», admet Trevor Timmins.

Mais du côté du Canadien, c'est surtout dans les dernières rondes que les choix au repêchage aident à combler des trous organisationnels.