Marian Hossa avait projeté de prendre part à la finale de la Coupe Stanley quand il a offert ses services aux Red Wings de Detroit, l'été dernier. Ce que le talentueux Slovaque n'avait pas prévu, c'est d'y retrouver son ancienne équipe.

«C'est une question difficile, a répondu Hossa avec un brin d'hésitation dans la voix, vendredi, quand on lui a demandé s'il aurait préféré affronter d'autres rivaux que les Penguins de Pittsburgh.

«Ils sont en finale et c'est pleinement mérité parce qu'ils sont une des meilleures équipes de la Ligue nationale, a-t-il renchéri. Ils ont vaincu d'excellentes équipes. Ça va être plaisant, un très gros défi à relever.»

Cela dit, Hossa a dit n'avoir aucun regret quant à la décision qu'il a prise parce qu'il se retrouve en finale de la Coupe Stanley, comme il le souhaitait.

«C'était un choix déchirant à faire. Dans la vie, vous êtes parfois confronté à des décisions difficiles. C'en était une. À la fin, c'était entre Detroit ou Pittsburgh. Je pourrais être un bon recruteur parce que ce sont les deux équipes qui se retrouvent en finale près de 11 mois plus tard», a-t-il ajouté en souriant.

«L'avenir dira si j'ai fait le bon choix», a-t-il résumé, en n'ayant que de bons mots à l'endroit de ses anciens coéquipiers et de l'organisation des Penguins.

Hossa a préféré joindre les rangs des Red Wings pour une seule saison plutôt que d'accepter l'offre fort lucrative que les dirigeants des Penguins lui ont soumise.

Les joueurs des Penguins ont évité la controverse, vendredi, mais on sait pertinemment qu'il n'y a rien qui leur ferait plus plaisir que de faire regretter à Hossa sa décision. Plus les séries progressaient, plus on salivait à l'idée d'un éventuel affrontement contre Hossa et les Red Wings.

«On est en finale de la Coupe Stanley. Si ce n'est pas suffisant comme unique source de motivation, on a un gros problème», a souligné le défenseur Philippe Boucher, en soutenant que le sujet ne fait pas grandement jaser au sein de l'équipe.

Maxime Talbot n'a pas caché que ça lui ferait un petit velours de serrer la main à Hossa à titre de champion de la Coupe Stanley, à la conclusion de la finale.

«Ce serait spécial d'avoir l'occasion de lui souligner qu'il a choisi la mauvaise équipe, a admis Talbot, tout en enchaînant: mais nous n'avons pas besoin d'une source de motivation additionnelle rendu en finale de la Coupe Stanley. On ne doit pas commettre l'erreur d'essayer de battre un joueur. Ce sont les Red Wings qu'on doit vaincre quatre fois, c'est là-dessus qu'on doit se concentrer. Je n'ai rien à dire contre lui parce que c'est un bon gars. Il n'a pas quitté pour une question d'argent. On doit respecter la décision qu'il a prise.»

Une situation inusitée

Hossa se retrouve dans une situation peu banale. Il est le premier joueur depuis 1964 qui change de camp, à l'occasion d'une confrontation-revanche en finale. Il n'est que le deuxième de l'histoire de la LNH qui se retrouve dans cette position. L'autre a été l'attaquant John MacMillan, qui a été impliqué dans les deux finales opposant les Maple Leafs de Toronto et les Red Wings de Detroit en 1963 et en 1964. MacMillan a d'abord pris part à un match de la finale de 1963 comme porte-couleur des Maple Leafs, avant ensuite de disputer quatre rencontres l'année suivante dans l'uniforme des Red Wings.

Les Penguins avaient fait l'acquisition de Hossa des Thrashers d'Atlanta, à la date limite des échanges en 2008. Le geste a rapporté des dividendes. Hossa a été le troisième meilleur marqueur de la LNH en séries éliminatoires avec 26 points (12 buts, 14 passes) en 20 matchs.

«C'est une équipe qui regorge de joueurs talentueux et qui préconise un style de jeu attrayant, tout à l'attaque, avait affirmé Hossa, après s'être entendu avec les Wings, le 2 juillet. C'est de cette façon que je veux jouer. Les Penguins jouaient un style très semblable, et j'appréciais. Mais tout est centré sur la réussite à Detroit et c'est ce que je veux.»

Vendredi, Hossa a apporté un bémol en disant qu'il avait pris en compte d'autres facteurs, comme celui de côtoyer un groupe d'athlètes aguerris. Il a évoqué les noms des Nicklas Lidstrom, Chris Chelios, Kris Draper et Kirk Maltby.