Habillé d'un chic complet et tenant dans les mains deux bâtons, Mathieu Schneider affichait un beau sourire lorsqu'il est sorti de la salle où il venait de se doucher.

Malgré la rencontre solide qu'il venait de disputer et le fait que le Canadien venait d'accéder aux séries, le vétéran défenseur a perdu son sourire dès qu'il a été question de la blessure à l'épaule subie samedi dernier à Toronto.

Il affichait même un peu, pas mal, de dépit.

«Cette blessure n'a jamais été aussi grave qu'on l'a laissé entendre. Je peux assurer qu'il n'a jamais été question d'une opération. Je suis en forme, je suis à 100 % et j'étais en mesure d'offrir mon plein rendement ce soir», a lancé Schneider qui a raté deux rencontres et qui s'est rendu à New York pour y subir un deuxième examen.

Qu'est-ce que lui a dit le médecin new-yorkais.

«Ces informations sont personnelles. Elles relèvent du secret professionnel entre un patient et son médecin», a insisté Schneider qui n'entendait pas à rire.

Il s'est toutefois repris en vantant le travail de son jeune coéquipier Yannick Weber.

«Il a été excellent. Il y avait pas mal de pression et il a su composer avec la situation», a simplement commenté Schneider avant de tourner les talons.

Bob Gainey s'est assuré de revenir sur la question de l'état de santé de Schneider après le match.

«J'étais très heureux de pouvoir compter sur Mathieu au sein de notre attaque à cinq. Les résultats prouvent son importance. Je ne savais pas jusqu'à cet après-midi s'il serait en mesure ou non de jouer. C'était sa décision et il tenait à être du match. Tout était gris dans son cas. On m'a reproché de ne rien confirmer, mais je ne pouvais pas le faire en raison de l'incertitude qui persistait. Je ne considérais pas avoir l'obligation de vous dire quoi que ce soit et le reste n'a été que de la spéculation de la part de nos médias», a lancé Bob Gainey à un collègue de Boston.

Un autre blessé retenait l'attention dans le vestiaire du Canadien : le propriétaire Georges Gillet.

Sa main droite arborait un support et une tige métallique installés pour replacer des os déplacés à la suite d'une vieille blessure subie en ski. Si la victoire de son équipe et sa place assurée en séries a permis d'arracher un sourire au propriétaire du Canadien, M. Gillett s'est vite réfugié dans la salle réservée aux entraineurs avant même d'avoir pu lui poser une question reliée au hockey... ou à la vente de son équipe!

Matt D'Agostini, avec deux buts et une place en séries, avait trois raisons plutôt qu'une de sourire après le match.

«Ça faisait un bon bout de temps - depuis le début du mois de février - que je n'avais pas contribué à l'attaque. Le mot d'ordre était de décocher des tirs et d'atteindre la cible le plus souvent possible. La différence, c'est que la rondelle a trouvé le fond du filet ce soir, alors qu'elle ne le faisait pas lors des derniers matchs. C'est un soulagement d'avoir marqué et de voir les efforts d'une saison être récompensés avec une place en séries.»