Les sourires sont revenus à Ottawa. Le soleil brille. Il ne reste que quelques traces de neige. Les tulipes sortiront bientôt de terre et les Sénateurs ont remporté six de leurs sept derniers matchs.

Pas de doute possible, le printemps se pointe.

Mais contrairement aux 12 derniers printemps, le hockey fera faux bond aux tulipes cette année.

Car en dépit de leurs récents succès, les Sénateurs seront exclus des séries pour la première fois depuis le printemps 1996.

Mais en dépit des sourires qui réapparaissent dans leur vestiaire, les joueurs des Sénateurs n'ont pas le coeur à la fête. Et ce n'est pas le rôle de trouble-fête qui sauvera l'année.

«On était en finale de la Coupe Stanley il y a deux ans. On a fait les séries 11 années de suite. C'est bien beau de sortir des clubs de la course aux séries. Sauf que nous n'y sommes pas en séries et c'est pour gagner la Coupe Stanley que nous jouons. Alors non! Je ne peux pas dire que je sois très fier de simplement jouer les trouble-fêtes», a lancé un Mike Fisher amer dans le vestiaire des Sénateurs.

«Mike a raison, il s'agit d'une bien mince consolation d'être confiné à ce rôle. Mais en même temps, je dois dire que les récents succès font beaucoup de bien, car ils nous permettent d'entrevoir l'avenir avec plus d'optimisme. Surtout que par moments, cet hiver, c'était loin d'être drôle ici», ajoute le vétéran défenseur Chris Phillips.

Même s'ils sont loin d'apprécier le rôle de trouble-fêtes qui leur est accolé depuis quelques semaines, les Sénateurs le jouent très bien.

Ils ont donné un sérieux coup de main au Canadien et aux autres clubs qui se défendent pour rester en séries dans l'Est en remportant une deuxième victoire de suite contre les Sabres de Buffalo mardi.

Et après quatre revers cette saison contre Montréal, les Sénateurs aimeraient profiter de la dernière escale du Tricolore à Ottawa pour sauver la face.

Mais le Canadien débarque à Montréal au lendemain de la mise au point de Guy Carbonneau sur son congédiement. Une source de motivation dont les Sénateurs se seraient bien passés.

«La dernière fois que nous sommes passés à Montréal, ils étaient aux prises avec de la mauvaise presse - association des frères Kostitsyn et de Roman Hamrlik avec un membre du crime organisé - et je crois qu'on a eu à faire face à la plus forte opposition depuis que je suis à la barre des Sénateurs. Ils avaient pris le contrôle complet de la rencontre. Il faudra éviter de leur permettre de prendre les devants et rivaliser avec eux», a indiqué le nouvel entraîneur-chef, Cory Clouston.

Malgré le fait qu'il semble tout juste sorti du cégep - comme étudiant et non comme professeur - tant il est jeune, Clouston abat du travail solide à Ottawa.

Les Sénateurs ont une fiche de 12-6-3 depuis qu'il a succédé à Craig Hartsburg.

Et même s'ils sont pratiquement éliminés des séries depuis les Fêtes, les Sénateurs ont plusieurs fois comblé des déficits de deux, voire trois buts pour remporter l'une ou l'autre de ces victoires.

«Les insuccès de cette saison ont soulevé beaucoup de questions reliées au caractère de cette équipe. Des questions qui ont piqué certains joueurs au vif et la réponse des dernières semaines démontre le caractère de notre formation», a souligné Clouston.

Comme cela a été le cas à Chicago, à New York et en Caroline, le changement d'entraîneur-chef semble porter ses fruits à Ottawa.

«L'ancien entraîneur n'était pas le seul responsable. Mais pour toutes sortes de bonnes et de moins bonnes raisons, nous n'arrivions pas à bien faire dans le système qu'il préconisait. Notre jeu est plus agressif maintenant. On prend plus de chances et des fois on paye les conséquences, mais cela nous rend beaucoup plus actifs et impliqués. On a retrouvé du plaisir à jouer et les résultats le démontrent», a conclu Chris Phillips.