Bob Gainey, vêtu d'un pantalon de ville, a supervisé son premier entraînement matinal, mardi, avant que le Canadien n'affronte les Oilers d'Edmonton.

Certes, c'est surtout Doug Jarvis qui a dirigé les opérations lors de ce court exercice de 18 minutes. Mais Gainey avait quand même son message à livrer aux joueurs.

«On doit alléger le travail de notre gardien et alourdir celui du gardien adverse, a-t-il d'abord répété.

«Mais il faut que lorsqu'on compte un but, ce but-là compte. Qu'on soit en mesure de la maintenir au tableau sans qu'on en donne un à notre tour peu de temps après.

«Il faut aussi que les joueurs soient prêts à prendre un coup sur la gueule pour que l'autre équipe écope de punitions», a ajouté Gainey.

En le revoyant endosser le rôle d'entraîneur-chef, Gainey n'est-il pas en train de se mettre la tête sur le billot?

«C'est une situation normale, a-t-il répondu. Si l'équipe ne performe pas, il faut s'attendre à ce que le travail des hommes de hockey soit réévalué.

«Mais ce sera fait au mois d'avril ou mai. Pour l'instant, nous sommes cinquièmes au classement et nous sommes impliqués dans une lutte serrée.»

Gainey n'a pas voulu se prononcer à savoir si son retour derrière le banc était une mesure intérimaire ou une solution qu'il pouvait envisager à plus long terme.

«Je ne suis pas en mesure de répondre. On vient de me demander si je serai là tout court l'an prochain, alors on va y aller une étape à la fois», a-t-il ironisé.

Un certain nombre de changements

Gainey a eu le temps de rencontrer quelques joueurs dans les dernières heures, mais il a préféré ne pas donner l'impression de faire complètement table rase.

«Je ne veux pas enterrer les joueurs sous une tonne de 'voici comment les choses vont aller dorénavant'», a-t-il expliqué.

Néanmoins, on peut s'attendre à un certain nombre de changements. D'abord, le matin des matchs, le Tricolore s'entraînera à Brossard plutôt qu'au Centre Bell. Sur le plan des entraîneurs, Gainey s'attend à ce que Don Lever, promu des Bulldogs de Hamilton, s'affirme comme une voix nouvelle au sein du personnel.

«Je veux qu'il teste les autres entraîneurs et moi-même avec des questions et de nouvelles idées», a mentionné Gainey.

«Il connaît les jeunes joueurs de l'organisation et il sait d'où ils proviennent. Il est capable de reculer et de s'ajuster. Il va nous aider à soutirer davantage de tous nos joueurs.»

Les rôles de Roland Melanson de Kirk Muller pourraient être appelés à changer. Melanson - qui a trouvé un curieux moment pour aller voir Cédrick Desjardins le week-end dernier à Hamilton - a souvent piloté des exercices les journées d'entraînement. Mais il ne sera plus là tous les jours.

«Il est là pour s'occuper des gardiens, mais les gardiens font partie de l'équipe et ils sont sous le parapluie de l'entraîneur-chef», nous a dit Gainey.

Price de retour contre les Oilers

Du côté des joueurs, Gainey a décidé de réunir Mike Komisarek et Andrei Markov.

«Ce sont deux joueurs qui ont déjà connu du succès ensemble, a noté Gainey.

«Ils nous donnent une bonne combinaison. L'un a beaucoup de finesse et l'autre est plus robuste.

«Mais on veut changer les idées à Komisarek, un joueur qui peut jouer mieux qu'il ne le fait depuis quelques semaines.»

Mathieu Schneider sera jumelé à Josh Gorges tandis que Roman Hamrlik évoluera ce soir avec Ryan O'Byrne.

Gainey a décidé de faire confiance à Carey Price pour affronter les Oilers, mais il n'est pas allé jusqu'à le confirmer dans le rôle de numéro un. Simplement parce que Gainey navigue à court terme pour l'instant.

«J'aimerais le voir gagner ce soir, a dit le patron. J'ai parlé avec Jaroslav Halak. Il était très malade la semaine dernière et il en est encore à retrouver toutes ses forces.

«Mais toute notre attention est portée vers le match de ce soir.»

Gainey compte également redonner à Matt D'Agostini la chance de retrouver sa touche. Le jeune ailier complètera le trio de Tomas Plekanec et Alex Kovalev. Max Pacioretty sera laissé de côté, tout comme Patrice Brisebois.