Le nom de Vincent Lecavalier résonnait dans le vestiaire du Canadien, hier, à Boston.

Il écorchait les oreilles de Tomas Plekanec et Josh Gorges, deux des joueurs dont les noms sont associés à la rumeur qui envoie Lecavalier à Montréal.

Et il sortait souvent de la bouche de l'entraîneur-chef Guy Carbonneau, qui n'avait d'autre choix que de calmer un peu une tempête qui secouait son équipe.

«C'est dur de ne pas se laisser déranger ou distraire par cette rumeur à cause du nom de Vincent et des noms des joueurs de notre équipe qui sont sortis», a dit Carbonneau, qui tentait toutefois de garder la tête froide face à cet autre épisode impliquant le Canadien et Vincent Lecavalier.

«Ça fait trois ans que je suis revenu à Montréal et ça fait trois ans que j'entends des rumeurs concernant Vincent et le Canadien. Je vais donc y croire quand ça arrivera. D'ici là, on a un match à préparer et il n'est pas question que je perde du sommeil parce que je rêve de voir Vincent dans mon équipe», a tranché Carbo.

Sans être renversé par l'ampleur prise par cette rumeur, Carbonneau s'est assuré de ne pas l'amplifier. Il a donc refusé d'aborder le sujet avec son équipe et surtout avec les joueurs évoqués dans la rumeur: Tomas Plekanec et Josh Gorges, qui étaient avec l'équipe à Boston, Chris Higgins, qui se remet d'une blessure à l'épaule à Montréal, le jeune défenseur P.K. Subban et deux choix de première ronde.

«Pourquoi j'irais rassurer des gars alors que je ne sais même pas ce qui arrive? Et si je vais les rassurer aujourd'hui et qu'ils sont échangés dans deux jours, j'aurais l'air niaiseux. Alors, j'aime mieux ne pas en parler», a tranché l'entraîneur-chef du Canadien.

Il faut dire que Carbonneau a été échaudé par le passé.

Depuis qu'il est à la barre du Canadien, le Tricolore a fait des pieds et des mains pour obtenir les services des Brendan Shanahan, Daniel Brière et Mats Sundin, et ces trois vedettes ont tourné le dos à son organisation.

Plekanec n'aime pas trop le soleil...

Les joueurs ne savaient pas trop à quoi s'en tenir eux non plus.

«J'ai lu mon nom sur des dépêches, mais au-delà de ça, je ne sais pas grand-chose. On doit faire abstraction de tout ça et penser au match de ce soir», a déclaré Tomas Plekanec, qui a esquissé une moue lorsque La Presse lui a demandé s'il n'aimerait pas se retrouver sous le soleil de la Floride.

«Honnêtement, je ne suis pas très fort sur le soleil ! En vacances, oui, comme tout le monde, mais trop longtemps, je ne suis pas sûr», a lancé le joueur de centre tchèque.

Gorges préfère en rire

Par dépit ou par nervosité, allez savoir, Josh Gorges tentait quant à lui de rire de la situation.

«Honnêtement, je ne sais pas trop comment réagir. Je dois me concentrer sur mon travail et m'assurer que nous remportions la victoire ce soir. Le reste suivra son cours», a indiqué le défenseur.

Mais ce doit être flatteur d'entendre son nom associé à celui de Vincent Lecavalier?

«J'imagine que c'est une bonne nouvelle de savoir qu'on évalue ton jeu à un niveau assez élevé pour faire partie d'une compensation pour obtenir un joueur comme lui.

« Mais est-ce que cela arrivera vraiment? Peut-être. Peut-être que non.»

Gorges s'accroche aussi à un vieux principe selon lequel c'est quand il n'y a pas de rumeurs que les choses se corsent...

Il l'a appris à ses dépens il y a deux ans lorsqu'il est passé des Sharks de San Jose au Canadien avec un premier choix (Max Pacioretty), en retour de Craig Rivet, à la date limite des transactions.

«Je n'avais rien vu venir. Je n'avais rien entendu non plus.

« Joe Thornton m'avait dit de ne pas m'en faire. Selon lui, l'équipe ne procéderait à aucun changement majeur. Au pire, quelques choix au repêchage seraient échangés. Quelques jours plus tard, je faisais mes valises. Je vais me servir de cette expérience pour rester bien calme et me dire que je saurai bien assez vite ce qui adviendra», a conclu Gorges.