Avant de mettre le cap sur New York pour y affronter les Rangers ce soir, le Tricolore a encore travaillé à chercher des solutions pour relancer son attaque à cinq.

Ses lacunes ont été analysées sous toutes leurs coutures. Et pourtant, un élément n'a jamais été abordé jusqu'ici: depuis le début de la saison, le Canadien a mis fin à 21 supériorités numériques en écopant à son tour d'une punition.

Au cumulatif, c'est près de 12% de ses attaques massives que le Tricolore a lui-même neutralisés.

Alex Tanguay, qui n'est pourtant pas d'un naturel indiscipliné, est celui qui a été le plus souvent pris en défaut avec cinq infractions. Avant de se blesser, Tanguay récoltait 38% de ses punitions en avantage numérique.

Alex Kovalev a été puni à quatre reprises alors que son équipe avait l'avantage d'un homme, dont trois fois lors des 10 derniers matchs.

«C'est vrai qu'il y a plusieurs situations qu'on sabote nous-mêmes, reconnaît Tomas Plekanec. Mais à la quantité d'occasions qu'on a eues d'évoluer en avantage numérique, on aurait dû être capable d'en profiter d'une façon ou d'une autre.»

Aux yeux de Guy Carbonneau, les insuccès de l'équipe sur l'attaque à cinq génère de la frustration et, conséquemment, des pénalités.

«L'avantage numérique peut devenir une situation extrêmement frustrante, rappelle Carbo. Quand cela se produit, les joueurs en mettent plus, notamment lors des mises en jeu et dans les batailles de rondelles.»

L'entraîneur a déploré que ses hommes perdent trop souvent la mise en jeu en territoire adverse lorsque s'amorce un avantage numérique. C'est l'une des raisons pour lesquelles on risque de voir plus souvent le trio Lapierre-Latendresse-Kostopoulos à cinq contre quatre.

Maxim Lapierre s'est grandement amélioré au cercle de mise en jeu. «On n'a rien à perdre car on ne peut pas aller beaucoup plus bas», a laissé tomber Carbo, qui voit son équipe végéter au 27e rang du circuit avec un taux d'efficacité de 13,4%.

«Ce n'est pas un secret qu'en avantage numérique, ça te prend du talent et de l'instinct, mais aussi des joueurs qui travaillent.»

Guillaume Latendresse est bien conscient qu'il s'agit là d'un retour d'ascenseur.

«En général, quand tu lui en donnes, Carbo t'en remet, mentionne Latendresse. Or, notre trio joue bien depuis trois semaines. Il s'agit de ne pas baisser de régime. Mais je crois qu'on est capables d'en donner encore plus.»

Le souvenir de la saison dernière est encore vif à l'esprit des joueurs. «Si on avait l'avantage numérique de l'an dernier, on serait à deux points des Bruins de Boston aujourd'hui, estime Latendresse.

«L'an passé, on faisait mal à l'adversaire avec notre attaque à cinq. Cette année, c'est à nous-mêmes qu'on fait mal.

«On manoeuvre beaucoup près de la bande. On se complique la tâche à attendre le jeu parfait. Et quand on attend, ça devient plus facile pour l'adversaire de mettre de la pression.»

Les autres équipes n'ont plus le respect qu'elles avaient pour l'attaque à cinq du Canadien.

Serait-il temps de faire appel à Yannick Weber pour changer la donne? Le défenseur suisse n'avait pas encore reçu le signal de son coach, hier.

C'est Josh Gorges qui évoluait encore à la pointe sur la première unité. Lorsqu'on lui a demandé ce qu'il apportait à l'avantage numérique, la réplique de Gorges a été spontanée: «Je me le demande moi-même à chaque fois!»

Le Canadien a bousillé 21 avantages numériques en écopant d'infractions mineures. Voici le nombre d'infractions dont chaque joueur s'est rendu coupable :

Alex Tanguay 5

Alex Kovalev 4

Robert Lang 3

Saku Koivu 2

Tomas Plekanec 2

Andrei Kostitsyn 1

Andrei Markov 1

Patrice Brisebois 1

Matt D'Agostini 1

Max Pacioretty 1