Les joueurs de golf et de tennis du Québec peuvent reprendre bâtons et raquettes. Et ils sont prêts.

La petite balle blanche et la jaune velue vont en manger toute une mercredi.

Après des semaines à pratiquer leur élan dans leur cour ou devant un mur, des dizaines de milliers de joueurs de golf et de tennis québécois retrouvent enfin leurs terrains de jeu. Avec de nouvelles consignes à respecter, mais le soleil pour les accompagner.

« Mère Nature et la Santé publique sont de notre côté, on ne peut pas demander mieux. C’est comme si on voulait nous récompenser. »

Un peu passé midi, mardi, Martin Ducharme parcourait la grille du lendemain au club de golf Château Bromont. De 6 h 24 à 17 h 12, le directeur général n’y voyait que des cases remplies.

Au total, il attendait au moins 222 golfeurs, même s’il a espacé les heures de départ de 8 à 12 minutes pour s’assurer de pouvoir respecter les mesures sanitaires et permettre à tout le monde de s’adapter.

« Ça se compare à de grosses journées d’été », a souligné M. Ducharme, qui est aussi président de l’Association des clubs de golf du Québec (ACGQ).

Appelez dans n’importe quel club de golf, c’est pareil. Trouver un départ dans la prochaine semaine est extrêmement difficile.

Martin Ducharme, directeur général du club de golf Château Bromont

David Skitt, lui, s’élancera à 7 h 30, premier départ au club de golf de Saint-Lambert. Après son neuf trous, le directeur général de l’ACGQ suivra le déroulement des activités dans les plus de 350 clubs québécois.

« Réponse incroyable »

Ces derniers attendaient avec impatience la première phase du déconfinement sportif, annoncée la semaine dernière par la ministre responsable du secteur du Loisir et du Sport, Isabelle Charest.

« La réponse des gens a été incroyable », a observé M. Skitt, qui s’attend à ce que plus de 50 000 golfeurs et golfeuses foulent les terrains partout dans la province mercredi.

C’est un moment historique, l’ensemble des clubs de golf au Québec ouvriront tous la même journée. Ça ne s’est jamais fait.

David Skitt, directeur général de l’Association des clubs de golf du Québec

Au club Le Portage, à L’Assomption, la première journée s’est remplie en 26 minutes. Le reste de la semaine a suivi en quelques heures.

« C’est la folie, a résumé le directeur général Dany Rousseau. Une bonne journée, on a de 240 à 250 golfeurs. Là, c’est 312 mercredi, 320 jeudi et 323 vendredi. C’est complet de 6 h 30 à 5 h le soir. »

Plusieurs consignes ont été mises en place afin de respecter les directives de la Santé publique : ne pas arriver plus de 30 minutes avant son départ, lavage des mains à l’arrivée et au départ, une personne à la fois par voiturette, ne pas toucher aux drapeaux (qui seront équipés d’un mécanisme pour récupérer la balle), retrait des râteaux et lave-balles, fermeture des pavillons et vestiaires, etc.

« Agissez en golfeur responsable, a imploré M. Skitt. Ce sera tolérance zéro. On ne veut surtout pas devoir fermer quelques semaines plus tard parce que des gens ne suivent pas l’étiquette. »

Dany Rousseau, du Portage, n’a pas senti de craintes particulières de sa clientèle, « relativement plus âgée » par rapport à d’autres sports. « Au contraire, les gens ont vraiment hâte de sortir. »

Il note par ailleurs un rajeunissement des nouveaux membres. « J’en ai 42 depuis deux semaines et je dirais que leur moyenne d’âge est de 35 ans. Les gens n’auront pas de ligues de soccer, de baseball et de hockey. »

Au club Trois-Saumons, à Saint-Jean-Port-Joli, seul le champ de pratique sera ouvert mercredi, suivi du 18 trous jeudi.

« Je voulais donner 24 heures de plus aux employés de terrain », explique le nouveau directeur général Daniel Poulin, qui s’attend à une bonne saison malgré la pandémie. Au club Saguenay Arvida et Baie-Comeau, l’ouverture est prévue vendredi.

Les courts de tennis pris d’assaut

Au tennis, qui fait partie de la douzaine d’activités sportives extérieures autorisées à partir de mercredi, les terrains libres s’annoncent rares.

Les quatre courts actuellement disponibles de 8 h à 21 h au centre du parc Jarry se sont envolés en quelques minutes. Les sept autres terrains sont en réfection et n’ouvriront qu’à la fin de juin. Seul le jeu en simple est autorisé et aucune leçon n’est permise.

PHOTO DANIEL LEAL-OLIVAS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le tennis fait partie de la douzaine d’activités sportives extérieures autorisées à partir de mercredi au Québec.

Tennis Québec recommande aux joueurs de marquer leurs balles pour ne pas les partager.

« Il y aura des gens sur les terrains un peu partout au Québec », a indiqué le directeur général Jean-François Manibal.

« Les gens communiquaient avec nous depuis quelques semaines. Des municipalités avaient préparé les terrains et installé les filets. Mais toutes ne seront pas nécessairement prêtes. J’ai l’impression que des gens vont se présenter à des endroits et ne pourront jouer. »

Si tout se passe bien, M. Manibal s’attend à ce que le gouvernement permette assez rapidement la présence de quatre joueurs sur un court et autorise les leçons.

L’aviron fait aussi partie des sports autorisés à partir de mercredi. Pour l’heure, ça ne change pas grand-chose, sinon pour la dizaine de propriétaires de skifs situés sur un terrain privé, a fait savoir Daniel Aucoin, président intérimaire d’Aviron Québec.

Les clubs comme celui de Terrebonne, dont il est directeur général, doivent d’abord faire approuver les mesures qu’ils mettront en place par la fédération canadienne. Ensuite, les municipalités, qui possèdent les terrains, devront donner leur accord pour la reprise des activités, uniquement en solo, sauf pour les rameurs habitant sous le même toit.

« J’espère être sur l’eau en fin de semaine avec mes meilleurs rameurs », a anticipé Aucoin, qui rêve de participer « au plus grand été de recrutement de l’histoire en aviron ». 

Même son de cloche aux clubs de Lachine et de Boucherville, qui attendent une autorisation rapide de leur municipalité.