C'est à la fin de la soirée qu'on reconnaît les meilleurs danseurs, et il en est de même au golf. Stuart Anderson, de Victoria en Colombie-Britannique, a signé une carte de 63 pour remporter par quatre coups le sixième Omnium de Montréal, hier.

Anderson, avec son score de 263, a donc touché 32 000 $ de la bourse globale de 200 000 $. Il a devancé l'Américain Clayton Rask (267), qui a joué une dernière ronde de 67. Quant au Chilien Hugo Leon, meneur au début de la journée, il a eu besoin d'un aigle au 18e trou pour jouer la normale (71), pour un grand total de 268 et une troisième place.

Émotif, Anderson, un colosse de six pieds, deux pouces et 230 livres, avait la larme à l'oeil lors de sa rencontre avec les représentants des médias, lui qui a signé sa troisième victoire en carrière sur le circuit canadien et sa première depuis 2006 au Championnat des joueurs du circuit canadien. «Je suis étouffé par l'émotion. Aujourd'hui, j'ai fait confiance à mon élan et j'ai réussi de bons coups de golf. J'attribue mes succès aux heures passées à m'exercer en début de semaine», a affirmé Anderson.

Par ailleurs, les Québécois ont été en évidence lors de ce tournoi présenté sur le parcours numéro deux du club Saint-Raphaël. Marc-Étienne Bussières (271), un amateur, et Yohann Benson (271) ont en effet réécrit le livre des records de l'Omnium de Montréal en réussissant les deux meilleurs pointages cumulatifs, pour des Québécois, dans l'histoire de cette compétition.

Bussières a eu besoin d'une dernière ronde de 65, tandis que Benson a signé une dernière carte de 69 pour se retrouver à égalité au dixième rang, le troisième meilleur classement pour des Québecois à l'Omnium de Montréal.

Par le passé, chez les professionnels, les meilleurs résultats avaient été l'affaire de Dave Lévesque (quatrième en 2004 avec un total de 211 dans un tournoi écourté à trois rondes), Kevin Senécal (septième en 2005 avec 283), Carl Desjardins (25e en 2006 à 278 et 36e en 2007 à 284) et Benson (33e en 2008 à 283).

Chez les amateurs, les meilleurs efforts avaient été ceux de Marc-André Roy (31e place en 2005 à 290 au club de l'Île de Montréal) et Louis-Pierre Godin (47e place en 2006 avec 283 au club Les Quatre-Domaines).

«J'ai bien amorcé ma ronde et j'ai réussi des gros coups sur l'aller pour inscrire un total de 31. Puis, sur le retour, j'ai eu besoin de 34 coups. J'ai commis mon seul boguey de la journée au 11e trou et je suis revenu immédiatement avec un oiselet», a souligné Bussières, qui a célébré son 23e anniversaire de naissance vendredi.

Bussières n'aura toutefois pas accès à la bourse de 4000 $ remise aux quatre meilleurs joueurs québécois par le Casino de Montréal, dans le cadre du programme Élan, puisqu'il est encore amateur.

Benson (271), Mathieu Rivard (283), Desjardins (284) et Christophe Bélair (285) auront droit à ce montant. Éric Landreville (285) avait pour sa part déclaré dès le début du tournoi qu'il n'avait pas l'intention de s'inscrire à une qualification pour un circuit professionnel.

Que retient Bussières de cette première expérience à l'Omnium de Montréal? «Au collège, tu peux gagner en jouant la normale. Contre des professionnels, il faut jouer sous la normale, sinon on recule au classement.»

Quant à Benson, il a certes été un exemple de régularité avec quatre rondes sous la normale (68-65-69-69). «Je suis fier de cette régularité. Mais je savais en arrivant ce matin qu'il me faudrait une ronde record pour gagner le tournoi. Malgré tout, j'ai adoré ma semaine. C'est agréable de jouer chez moi.»

Et Benson espère bien pouvoir disputer ses deux prochains tournois au Québec, au club Montcalm, lors du Championnat Taylor Made, et au club Les Quatre Domaines, lors du Championnat des joueurs Choisy. Par la suite, Benson se concentrera sur les qualifications de la PGA, où Desjardins profitera de la bourse acquise à l'Omnium de Montréal pour tenter sa chance à nouveau.

«J'ai 34 ans et je veux tenter ma chance une autre fois, a noté Desjardins, qui avait atteint l'étape finale en 2004. Je ne peux pas lâcher. Je dis à mes garçons qu'ils ne doivent pas abandonner en jouant au hockey. Cela serait un bien mauvais exemple, si je lâchais.»