Les dirigeants de la NFL affirment toujours qu'il faut recourir au repêchage pour former le noyau d'une équipe, puis recourir au marché des joueurs autonomes pour combler les lacunes.

Ils en seront d'autant plus convaincus à l'issue du Super Bowl de cette année.

Jetons un coup d'oeil sur la composition des formations partantes des Packers de Green Bay et des Steelers de Pittsburgh. C'est comme si ces équipes à la riche histoire avaient emprunté la même vieille recette, car elles présentes des chiffres semblables:

- Seize de leurs 22 possibles partants sont des choix au repêchage qui n'ont jamais quitté l'équipe.

- Deux autres ont été mis sous contrat après qu'ils aient été ignorés au repêchage.

- Les quatre autres ont été obtenus sur le marché. Mais même ces embauches ont été le fruit d'un dépistage sérieux plutôt qu'une guerre d'enchères.

Le demi de coin des Packers Charles Woodson et le secondeur des Steelers James Farrior constituent des joueurs de premier plan, tous les deux assumant le rôle de capitaine. Les deux se sont joints à leur équipe respective parce que personne ne voulait d'eux.

«Nous avions, mon agent et moi, logé de nombreux appels téléphoniques sans résultat», a rappelé Woodson, qui a quitté Oakland avec la réputation d'avoir plus d'intérêt pour la fête que pour le football.

Puis les Packers lui ont fait signe.

«Finalement, j'ai visité Green Bay et on connaît la suite.»

Farrior ne trouvait pas sa place avec les Jets de New York. Il était jugé trop lent pour agir comme secondeur extérieur, trop petit pour être utilisé comme secondeur intérieur. Mais les Steelers l'ont considéré comme le candidat idéal pour leur système.

Il affirme d'ailleurs aujourd'hui: «Je suis né pour jouer comme secondeur intérieur avec les Steelers de Pittsburgh.

«J'avais le sentiment d'être désiré, a-t-il ajouté. Je pense qu'ils font un formidable travail pour trouver les joueurs qui conviennent à leur système. Ça toujours été le cas des Steelers. Ils ont toujours été en mesure d'évaluer la bonne personne, le bon profil, les bons joueurs. C'est pourquoi les Steelers ont connu autant de succès au fil des ans.»

Les Steelers et les Packers ont une riche tradition et une idée précise de la façon les choses doivent se faire. Dans les deux cas, il ne s'agit pas d'une destination populaire pour les joueurs autonomes de renom et les propriétaires ne sont pas du genre à débourser une fortune pour deux ou trois joueurs afin d'attirer l'attention des médias.

Ils ne doivent pas se tromper s'ils veulent avoir du succès. Parfois, ça exige de la patience et de la confiance. Les Packers ont démontré ces deux qualités avec le directeur général Ted Thompson malgré ses décisions impopulaires auprès des amateurs - utiliser un choix de première ronde pour réclamer Aaron Rodgers alors que l'équipe comptait sur Brett Favre.

«Nous avons des lignes directrices pour évaluer un joueur, a expliqué l'entraîneur des Packers, Mike McCarthy. Lorsque le personnel de direction se réunit avant le repêchage et que les discussions autour de la table se portent sur un joueur, nous avons la certitude au moment de la décision finale que Ted l'a scruté et qu'il a fait son travail avec diligence. C'est la raison principale pour laquelle nous choisissons le bon candidat.»

Thompson a fait ses classes auprès de Ron Wolf, qui a été l'architecte des équipes que Favre a menées à deux participations au Super Bowl. Il s'agit du premier Super Bowl de Thompson dans son rôle, mais il y a aucune raison de penser que ce sera son dernier. La majorité des joueurs partants de l'équipe sont dans la vingtaine et Rodgers a fait oublier Favre.

Dans l'autre camp, les Steelers participent au Super Bowl pour la troisième fois au cours des six dernières saisons, grâce principalement à leurs choix judicieux au repêchage. Le grand responsable se nomme Kevin Colbert, le directeur des opérations football.

Huit de leurs 10 derniers choix de première ronde sont aujourd'hui titulaires, ce qui est d'autant plus impressionnant que les Steelers sélectionnent habituellement parmi les derniers en première ronde. Parmi leurs autres bons coups au repêchage, il suffit de penser au garde Chris Kemoeatu et au receveur Antonio Brown en sixième ronde, et à l'ailier défensif Brett Keisel en septième.

Et qui dire de James Harrison, un joueur recrue autonome en 2002 qui a été retranché trois fois avant de devenir le joueur défensif de l'année de l'Associated Press en 2008 - un an avant que Woodson remporte le titre avec les Packers.