La réaction de Tom Brady, cette semaine, quand on lui a appris que c'est lui qui avait gagné le prix du retour de l'année dans la NFL? Un haussement des épaules. Et quelques mots pour rire. «Je ne savais pas que j'avais effectué le retour de l'année, alors merci. Je pense que ma mère a voté, mon père aussi... et j'ai voté trois fois pour moi-même!»

Cette réponse, c'est du Tom Brady tout craché. On le dit arrogant? Dans les faits, il est l'un des joueurs les plus modestes du football américain. On le dit prétentieux? En fait, il est exactement le contraire: humble, effacé, et souvent blagueur.

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On allait presqu'oublier: il est aussi un sacré joueur de football. D'où ce titre du retour de l'année au football américain.

Ce prix, le quart des Patriots de la Nouvelle-Angleterre ne l'a pas volé. Pas après cette saison 2008 passée à l'écart, loin de l'équipe, en raison d'une grave blessure au genou gauche, survenue au premier match de la saison. Pour Brady, la saison 2008 aura été douloureuse de toutes les façons possibles. Douloureuse pour lui et ce genou gauche qui était à refaire, douloureuse aussi pour son équipe, qui a dû rater les séries malgré une fiche de 11-5.

Mais ça, c'est du passé. Le présent, c'est autre chose, et ça inclut ce premier match des séries, demain face aux Ravens de Baltimore. Brady, bien sûr, y sera, en forme plus que jamais, lui qui vient de conclure le calendrier régulier avec 4398 verges de gains, et 28 passes de touché.

«J'adore jouer et j'adore être avec mes coéquipiers, a-t-il expliqué plus tôt cette semaine, à Foxborough. J'ai joué 15 années de suite sans jamais avoir à rater un match, que ce soit au secondaire, à l'université ou chez les pros. À chaque fois qu'on quitte le terrain, on se sent béni. Ce qui s'est passé pour moi l'an dernier, plus que n'importe quoi, c'était une grande leçon de vie.»

Que Tom Brady reprenne le boulot comme si de rien n'était, qu'il passe le cap des 4000 verges malgré tout, finalement, cela n'est peut-être pas si surprenant. Après tout, on parle ici d'un quart qui est peut-être le plus grand de son époque, qui a trois Super Bowl en poche, et qui détient le record pour le plus grand nombre de passes de touché en une saison, 50, en 2007.

Rien de surprenant, donc.

«Tout ce que Tom fait, il le fait bien, a expliqué cette semaine l'entraîneur des Patriots, Bill Belichick. Il est intelligent. Il est bien préparé. Il peut composer avec tous les aspects de la stratégie au football: la course, la passe, la feinte de course et la passe, convertir un troisième essai. Il a beaucoup d'expérience, il est déjà passé par là auparavant.»

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Revoici donc Brady et les Patriots en séries. La dernière fois, disons-le, ça ne s'était pas si bien terminé... Incroyable mais vrai, le dernier match des Patriots en séries, c'est le 42e Super Bowl. La fois où les surprenants Giants de New York avaient mis un terme à la perfection.

Tom Brady s'en souvient trop bien.

«Oui, je pense que celle-là, on ne va jamais l'oublier... Ce qu'il faut se souvenir, c'est que (les Giants) avaient un club qui ne semblait pas avoir de chance, je crois qu'ils étaient les sixièmes de leur conférence cette saison-là. Ce que ça veut dire, c'est qu'une fois en séries, toutes les équipes ont une chance, que ce soit un club de sixième place dans la conférence comme les Ravens, ou un club de troisième place comme nous. Il n'y a plus que 12 équipes encore en vie, il y a des joueurs qui sont à la maison, et puis nous, on a la chance de pouvoir jouer encore. Il faut saisir l'occasion, je crois.»

La bonne nouvelle pour Brady et les Patriots, c'est qu'ils entreprennent la «vraie saison» à la maison, là où ils n'ont pas été vaincus cette saison. Brady et les Patriots n'ont jamais perdu un match des séries en Nouvelle-Angleterre. En fait, les Patriots ont gagné les 11 derniers matchs éliminatoires présentés devant leurs fans.

À Foxborough, leur dernière défaite en séries remonte au... 31 décembre 1978!

«Nous avons très bien joué par ici au fil des ans, de reconnaître le quart des Pats. Et je pense qu'on a toujours bien joué par temps froid aussi; on s'entraîne dehors dans ces conditions, on est habitués. Et la foule nous aide, aucun doute là-dessus... Les Ravens sont forts à la maison, alors je suis content de savoir qu'ils doivent venir jouer ici!»