Les Colts d'Indianapolis ont complété la saison régulière avec une séquence de neuf victoires et, de ce fait, sont devenus l'équipe que personne ne veut affronter lors des séries éliminatoires de la Ligue nationale de football.

Mais les nouvelles n'ont pas toutes été bonnes pour les hommes de Tony Dungy ce week-end. La défaite des Broncos de Denver aux mains des Chargers lors du dernier match du calendrier régulier dimanche soir, fait que les Colts devront l'emporter à San Diego samedi prochain pour accéder au deuxième tour des séries.

Et les Chargers, plus encore que les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, ont eu le don de causer des ennuis aux Colts au fil des ans.

Néanmoins, les Colts ont été établis favoris par un point en grande partie grâce à leur fiche cumulative de 12-4 comparativement au dossier de 8-8 des Chargers. Ces derniers ont dû gagner leurs quatre derniers matchs de la saison, et compter sur trois défaites consécutives des Broncos, pour terminer au premier rang dans la section Ouest de l'Association américaine.

Étrangement, les quatre équipes qui devront jouer en terrain hostile lors du premier tour des séries de la NFL, le week-end prochain, ont été établies favorites par les preneurs aux livres de Las Vegas.

Ces cotes s'expliquent peut-être en partie par le fait que deux des quatre derniers champions du Super Bowl, les Giants de New York l'an dernier et les Steelers de Pittsburgh en 2005, ont réussi l'exploit sans même terminer au premier rang de leur section respective.

«Nous pouvons réussir. Les Giants l'ont fait l'an dernier et pour cette raison, nous savons que c'est possible», a déclaré le quart Donovan McNabb, des Eagles de Philadelphie, après que son équipe se soit qualifiée grâce à une éclatante victoire de 44-6 contre les Cowboys de Dallas, dimanche.

Les Titans du Tennessee (13-3) et les Steelers de Pittsburgh (12-4) profiteront d'une semaine de congé dans l'Association américaine, tout comme les Giants (12-4) et les Panthers de la Caroline (12-4) dans l'Association nationale.

Voici un aperçu des duels de premier tour des séries éliminatoires de la NFL.

AFC : Indianapolis (12-4) à San Diego (8-8)

Les Colts ont mis fin à une séquence de trois défaites face aux Chargers grâce à un gain de 23-20 à San Diego le 23 novembre. Un botté de précision de 51 verges de Adam Vinatieri alors qu'il ne restait plus de temps au cadran a fait la différence.

L'issue de ce match s'est en partie décidée sur les lignes de côté, où Tony Dungy détient un net avantage sur Norv Turner. Et cette situation pourrait se répéter samedi soir.

La pire erreur des Chargers lors de cette rencontre aura été de demander un temps d'arrêt avec 1:30 à écouler au quatrième quart avant que Nate Kaeding ne réussisse un placement permettant d'égaler le score. De ce fait, le quart Peyton Manning a eu amplement de temps pour mener les Colts en position pour inscrire le botté de précision décisif.

De plus, les Colts ont eu l'opportunité de faire reposer quelques-uns de leurs joueurs vedettes le week-end dernier. Face aux Broncos dimanche, les Chargers ont vu deux de leurs joueurs importants subir des blessures, mais le demi LaDainian Tomlinson et l'ailier rapproché Antonio Gates ont annoncé qu'ils joueront contre les Colts. Si Tomlinson est en santé, lui et Darren Sproles pourraient causer des ennuis à la très moyenne défensive des Colts contre la course.

AFC : Baltimore (11-5) à Miami (11-5)

Ce duel met en présence deux entraîneurs en chef recrue, John Harbaugh (Ravens) et Tony Sparano (Dolphins), qui ont reçu des votes de confiance sans avoir occupé un poste de coordonnateur ou sans faire partie du «cercle fermé» des entraîneurs de la NFL.

Les Ravens ont vaincu les Dolphins 27-13 le 19 octobre à Miami, une victoire qui a lancé les Ravens vers une séquence de neuf gains lors de leurs 11 dernières rencontres. Par ailleurs, le seul triomphe des Dolphins en 2007 avait été obtenu aux dépens des Ravens, 22-16, après 13 défaites consécutives.

Les Ravens pourraient être trop dominants, physiquement, pour les Dolphins. Le secondeur Ray Lewis et le maraudeur Ed Reed sont les premiers joueurs que l'on remarque au sein de l'unité défensive des Ravens, mais Haloti Ngata, et ses 350 livres, peut démolir à lui seul une attaque adverse, peu importe s'il se poste sur la première ligne ou parmi les secondeurs. Peut-être pourrait-il même se tirer d'affaires au sein de la tertiaire!

Autre point : après avoir battu les Jets et remporté le championnat de la section Est dimanche, les joueurs des Dolphins se comportaient comme «s'ils étaient heureux d'être là». Et après une saison de 1-15, peut-on les blâmer?

NFC : Atlanta (11-5) en Arizona (9-7)

Les Falcons méritent de participer aux séries éliminatoires, mais pas les Cardinals. Ces derniers se sont qualifiés parce qu'ils évoluaient au sein d'une faible division, et peut-être aussi parce que les 49ers de San Francisco ont amorcé la saison avec l'entraîneur en chef Mike Nolan et le quart J.T. O'Sullivan, au lieu de Mike Singletary et Shaun Hill, respectivement.

Singletary et Hill ont mené les 49ers vers un dossier de 5-4 et s'ils avaient été en place dès le début de la saison, ils auraient peut-être supplanté les Cardinals au premier rang de la section Ouest.

C'est vrai que ce duel mettra aux prises un quart recrue, Matt Ryan, et un vétéran, Kurt Warner, qui a mérité le titre de joueur par excellence en deux occasions. Mais quand Warner et ses coéquipiers des Cardinals ont rendu visite à des équipes telles Philadelphie et la Nouvelle-Angleterre, ils ont subi des revers par des scores de 48-20 et 47-7. En d'autres termes, les Cardinals ont présenté une fiche cumulative de 6-0 contre les clubs de leur section et un dossier de 3-7 contre tous les autres.

C'est certain que les Cardinals pourraient gagner ce match, parce qu'ils joueront à domicile où ils ont gagné six de leurs huit rencontres cette saison. Aussi, Ryan pourrait ressentir la nervosité associée aux joueurs qui vivent les séries éliminatoires pour la première fois. Mais les visiteurs forment la meilleure équipe.

NFC: Philadelphie (9-6-1) au Minnesota (10-6)

Il n'y a aucun doute possible : les Eagles forment l'équipe la plus énigmatique à s'être qualifiée aux séries éliminatoires cette saison. La raclée qu'ils ont infligée aux Cowboys dimanche a suivi une désolante défaite de 10-3 aux mains des Redskins de Washington, un match où ils ont été affreux.

Avec beaucoup de panache, les Eagles ont battu les Giants à New York mais ils ont aussi été limités à un verdict nul contre les Bengals de Cincinnati à l'issue duquel le quart Donovan McNabb a admis ne pas savoir qu'un match de la NFL en saison régulière pouvait se terminer sans qu'il y ait un vainqueur.

À leur mieux, les Eagles sont certainement supérieurs aux Vikings, qui ont eu besoin d'un placement de 50 verges pour battre les Giants, dimanche, malgré que ces derniers aient disputé la majeure partie de la rencontre avec des réservistes.

Mais ce gain des Vikings pourrait s'avérer salutaire face aux Eagles parce que ces derniers emploient des blitz semblables à ceux des Giants. Steve Spagnuolo, le coordonnateur de la défensive des Giants, vient de Philadelphie et à travaillé avec Jim Johnson, le coordonnateur à défensive des Eagles. Et bien sûr, Brad Childress, l'entraîneur en chef des Vikings, a déjà été le coordonnateur à l'attaque des Eagles ce qui signifie qu'il connaît bien ses rivaux.

Bref, l'issue de ce match dépendra du plan de vol des Eagles.