Alors que la saison des Packers de Green Bay va bientôt se terminer dans la déception, Aaron Rodgers n'a toujours pas de retour de dernière minute et de victoire à l'arraché à son palmarès.

Ce qui ne signifie pas nécessairement que sa première campagne dans le rôle de quart partant a été un échec. Les Packers ont bien des problèmes qui font en sorte qu'ils seront exclus des séries cette année, mais Rodgers n'est pas un de ceux-là.La saison de Rodgers a commencé dans un contexte difficile, alors qu'il a été la cible de la colère des partisans à la suite de la dispute entre le populaire Brett Favre et la direction de l'équipe. Il s'est ensuite blessé à l'épaule et il a joué malgré de graves douleurs. Maintenant, on met en doute sa capacité à bien réagir sous pression.

A l'approche du dernier match du calendrier régulier contre les Lions de Detroit, dimanche, Rodgers a affirmé que le fait d'avoir vécu tout cela lui a appris plusieurs choses. Notamment, à mettre en application une attitude dont bien des athlètes parlent, mais ont de la difficulté à adopter: arrêter de s'inquiéter des choses qu'ils ne peuvent contrôler.

«Aucun doute, c'est quelque chose qu'on apprend à la longue, a déclaré Rodgers. Ce n'est pas une qualité qu'on a de façon naturelle. Parce que les gens disent des choses blessantes, lancent des attaques personnelles, à l'endroit de ta famille - et ça t'atteint vraiment. Mais c'est tellement hors de ton contrôle que tu n'as pas le choix: soit que tu deviens fou à force de t'en faire, soit tu décides que tu ne laisseras pas ces choses-là t'affecter.»

Au chapitre des statistiques, Rodgers se classe parmi les 10 meilleurs passeurs de la ligue pour les touchés (25), les verges gagnées (3730), le coefficient d'efficacité (91,4) et les jeux de plus de 25 verges (28). Il devance Favre dans chacune de ces catégories.

Outre l'absence de retours de dernière minute, Rodgers a montré qu'il peut bien faire dans les situations corsées. Son coefficient à titre de passeur lors de troisièmes essais est de 104,1, le troisième dans la NFL. Et les Packers ont marqué 15 touchés au quatrième quart cette saison, pour une égalité au deuxième rang dans la ligue.

Sauf que les Packers ont subi la défaite à leurs cinq derniers matchs, et le scénario à l'occasion de leurs quatre derniers a été plutôt similaire: Rodgers et l'attaque effectuent une poussée qui permet à l'équipe de prendre les devants au quatrième quart, mais les unités spéciales et la défensive gâchent tout en permettant à l'adversaire de reprendre l'initiative. Puis, Rodgers qui est incapable de compléter une autre poussée pour que les Packers ravissent l'avance à nouveau.

«Il y a eu des hauts et des bas, mais c'est certain que j'ai beaucoup appris, a dit Rodgers. J'ai emmagasiné beaucoup d'expérience qui me servira tout au long de ma carrière. C'est décevant de ne pas réussir à remporter les matchs serrés.»

Bien que Rodgers soit on ne peut plus déçu de la fiche des Packers, il réussira à atteindre un des principaux objectifs personnels qu'il s'était donné cette saison, c'est-à-dire amorcer chacun des 16 matchs des siens.

«Bien des gens doutaient de ma résistance ou disaient que je ne finirais pas la saison, a souligné Rodgers. Et ce dimanche, ce sera mon 16e départ de suite. Aucun doute, c'est là quelque chose que j'espérais réussir cette saison.»

Ce qui n'a pas été facile. Rodgers s'est blessé à l'épaule droite à Tampa Bay, le 28 septembre, et il a joué pendant plus d'un mois malgré une douleur si intense qu'il ne pouvait faire grand-chose à l'entraînement. Sa blessure pourrait l'obliger à subir une intervention chirurgicale durant la saison morte. Rodgers admet que son état était pire qu'il ne l'avait laissé entrevoir.

«J'avais le sentiment que si je pouvais quand même produire malgré la douleur, je ne voulais pas avoir des excuses toutes prêtes, a dit Rodgers. Ce n'est pas de cette façon que je fonctionne.»

Rodgers refuse aussi de se servir de la longue saga entourant Favre comme excuse, même si celle-ci a transformé le camp d'entraînement des Packers en cirque et incité certains partisans à faire de lui leur souffre-douleur.

«Souvent, c'est difficile quand tu ne sais pas de quoi ton avenir sera fait et que celui-ci dépend de quelqu'un d'autre, a noté Rodgers. C'est toujours difficile dans un tel contexte. Mais c'est à ce moment-là que j'ai commencé à me concentrer sur les choses que je pouvais contrôler, c'est-à-dire ma préparation et mon travail lors des séances d'entraînement. C'était difficile, mais je pense que ça m'a permis de devenir une meilleure personne et de solidifier la détermination de l'équipe.»