C'est drôle, mais même à Washington, ceux qui font jaser, ce sont les méchants. Les Cowboys de Dallas.

Je suis ici depuis mercredi, et pourtant, j'ai l'impression d'être au Texas quand j'allume la télé ou quand j'ouvre les journaux. Le petit doigt de Tony Romo par-ci, la promesse de Jerry Jones par-là (le proprio des Cowboys a promis une participation aux séries, au cas où vous l'auriez raté), sans oublier les déclarations de notre ami T.O.

 

C'est sans doute pour ça que les Cowboys sont America's Team; parce qu'ils aiment ça quand c'est toute l'Amérique qui parle d'eux.

Bon, voilà pour le fla-fla. La réalité, maintenant: les Cowboys affrontent les Redskins demain soir au FedEx Field, et s'ils veulent encore qu'on les prenne au sérieux, ils vont s'arranger pour gagner. Parce qu'une défaite, et ce sera la fin des émissions pour ces gars-là.

L'entraîneur Wade Phillips, celui pour qui la pensée magique n'a plus de secret, a refusé de peser sur le petit bouton rouge de la panique cette semaine. En fait, Phillips semblait presque détendu lors d'un entretien téléphonique avec les médias de Washington. Tenez, il en a profité pour nous rappeler une importante vérité: pour l'emporter, il faut marquer des points.

«On ne gagne pas souvent quand on n'obtient pas au moins 200 verges de gains, a-t-il dit. On l'a fait contre Tampa, mais pas contre les Giants il y a deux semaines.»

Vous m'en direz tant.

C'est pourquoi les Cowboys demeurent optimistes malgré ces nuages gris qui les suivent depuis au moins un mois. Parce que leur as, leur leader, leur quart vedette, sera de retour demain soir.

Oui, Tony Romo sera là. Dans quel état? Ça, c'est dur à dire. Il aura à porter une attelle pour ce petit doigt amoché. Cela mis à part part, monsieur Jessica ne sera pas loin d'être à 100% de ses capacités, selon les rapports en provenance du Texas.

Romo, évidemment, a dû rater les trois derniers matchs de sa bande, et les Cowboys ont dû se contenter d'une seule victoire en son absence. Brad Johnson et Brooks Bollinger ont lamentablement échoué (surtout Johnson, en fait), et voilà que tous les espoirs des Cowboys reposent sur les épaulettes du gars au maillot numéro 9.

Pression, vous dites?

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Évidemment, le retour de Tony Romo va faire beaucoup de bien à une équipe dont l'attaque semble figée dans la boue depuis au moins un mois. Romo, c'est le bras, la tête. C'est les jambes qui peuvent fabriquer quelque chose même quand tout s'écroule. Romo, c'est avant tout celui qui passer la balle très très loin, ce que le vieux Johnson a été incapable de faire récemment.

Mais Tony Romo ne joue pas en défense. Il ne joue pas au sein des unités spéciales non plus. Les problèmes des Cowboys, ne l'oublions pas, ne se limitent pas à l'attaque. Si la défense joue aussi mollement qu'il y a deux semaines à East Rutherford, Romo ou pas, ça ne va pas changer grand-chose.

Mais avec Romo sur le terrain, l'adversaire ne pourra plus tricher avec sept ou huit gars sur la ligne. Avec Romo, l'adversaire devra respecter le jeu aérien. L'adversaire devra être «honnête», comme on le dit dans le milieu. Juste pour ça, les Cowboys peuvent (probablement) entrevoir le reste du calendrier avec un peu d'optimisme.

C'est quand même drôle. En septembre, les Cowboys avaient l'air des Patriots de 2007, prêts à écraser tout sur leur passage. Deux mois plus tard, ces mêmes joueurs se battent pour leur survie.

«C'est un match que les deux équipes doivent gagner», a déclaré le quart des Redskins, Jason Campbell. En effet. Les Redskins ne veulent surtout pas perdre les Giants de vue, et une victoire contre les rivaux du Texas leur permettrait de rester au sommet de la division.

Mais ce n'est pas une question de vie ou de mort pour les Redskins. Pour les Cowboys? Mettons que ça commence à ressembler à ça.