Les seules fois où les Alouettes goûtent un peu à ce que les autres équipes vivent en affrontant Anthony Calvillo, c'est lorsqu'ils jouent contre les Eskimos d'Edmonton. Calvillo et Ricky Ray sont de loin les deux meilleurs passeurs de la LCF.

Le quart des Alouettes est en train de réécrire le livre des records, et celui des Eskimos démontre que sa mauvaise saison de l'année dernière était une anomalie. Ce n'est donc pas un hasard si ce sont les deux meilleures attaques qui seront à l'oeuvre, ce soir, au stade Percival-Molson. Les Oiseaux marquent une moyenne de 32,5 points par match, les Eskimos en inscrivent 28,2.

Les statistiques de Ray et Calvillo sont presque identiques. Ray possède un coefficient d'efficacité de 108,1, il a réussi 66,1% de ses passes et il totalise 11 touchés, 1718 verges et 4 interceptions. Les chiffres de Calvillo: coefficient de 106,6, 66,4% de passes réussies, 1834 verges, 12 touchés et 3 interceptions.

Comme Ray en 2010, Calvillo a connu une saison à oublier, en 2007. Et comme ce fut le cas pour son rival des Eskimos, l'année dernière, il a subi quelques blessures et a été victime de sacs en quantité industrielle. Ray espère que la suite de son histoire ressemblera tout autant à ce qu'elle a été pour Calvillo.

«Je ne m'en plaindrais pas si c'était la même chose, car les Alouettes ont participé au match de la Coupe Grey tous les ans depuis ce temps!», a fait remarquer le quart des Eskimos.

Défense de type «3-4»

Marc Trestman a souligné à maintes reprises cette semaine que la défense des Alouettes devait réussir à exercer plus de pression sur le quart-arrière, elle qui ne totalise que sept sacs après six matchs. En comparaison, Odell Willis, des Blue Bombers de Winnipeg, en a obtenu huit...

Opposée à Ray, ce serait le bon temps pour la défense montréalaise de mettre fin à cette disette. L'absence du receveur Fred Stamps, qui mène la LCF avec 619 verges de gains par la passe, pourrait les aider, de même qu'une légère altération à leur système défensif. Les Alouettes pourraient utiliser une défense de type «3-4» un peu plus souvent, comme ils l'ont d'ailleurs fait la semaine dernière à Toronto.

«Je ne sais pas si on évoluera vers un tel système défensif, mais on continuera certainement de l'utiliser à l'occasion. On réévaluera la situation à chacun de nos matchs», a indiqué Trestman, tout en soulignant que l'équipe pouvait ainsi faire appel à ses quatre principaux secondeurs (Chip Cox, Ramon Guzman, Shea Emry et Diamond Ferri) simultanément, ce qui n'est pas le cas dans une défense de type «4-3».

Que ce soit en raison de la présence de quatre bons secondeurs, des blessures sur la ligne défensive, ou afin d'être plus créatifs pour exercer de la pression sur le quart, il est probable que les Alouettes opteront plus souvent pour une formation composée de trois joueurs de ligne et quatre secondeurs au cours des prochaines semaines.

«Ce que j'aime dans cette formation, c'est que ça permet à Diamond de jouer davantage. Il est l'un de nos meilleurs joueurs défensifs, et il provoque toujours des choses lorsqu'il est sur le terrain», a exprimé Cox.

«On va peut-être utiliser le 3-4 plus régulièrement, mais ça ne deviendra pas pour autant notre défense de base», croit toutefois Ferri, qui occupe le deuxième rang de l'équipe avec deux sacs.

Peut-être pas, mais si Cox et Ferri forcent Ray et les autres passeurs qu'ils pourchasseront à dégainer plus rapidement grâce à leur vitesse, la défense des Alouettes pourrait devenir un modèle hybride, un peu comme le sont celles des Patriots de la Nouvelle-Angleterre et des Ravens de Baltimore (je sais, c'est comparer des pommes avec des oranges).

Hecht veut s'établir comme partant

Même si Étienne Boulay ratera les neuf prochains matchs de l'équipe en raison de sa commotion cérébrale, Trestman et les Alouettes ne semblent pas inquiets de leur situation au poste de maraudeur. Jeff Hecht et Tad Crawford continueront de se partager le travail pour l'instant, et Marc-Olivier Brouillette et Paul Woldu pourraient jouer à cette position au besoin.

De ces quatre joueurs canadiens, Hecht détient probablement l'avantage. Trestman semble très satisfait du rendement de la recrue, qui estime par ailleurs connaître le système défensif en sa totalité.

«À ce stade, je dirais que je le maîtrise à 100%. La chose que je veux le plus améliorer, c'est la qualité de mes plaqués, en particulier mes angles de poursuite. Je ne souhaite pas de malheur à qui que ce soit, mais j'ai l'intention de conserver le poste de partant. Je veux réussir assez de jeux afin de le mériter», a dit Hecht.

Duval brille par son absence

Toute une surprise, Damon Duval n'est pas venu rencontrer les médias francophones, hier après-midi. Tous les joueurs des Eskimos y étaient, sauf lui. Le botteur a profité de son passage à Montréal pour passer du temps en famille, ce qui est compréhensible.

Mais le gendre de Larry Smith aurait peut-être pu prendre une heure ou deux de son précieux temps pour venir répondre à quelques questions, d'autant plus qu'il serait arrivé à Montréal, mardi soir. L'uniforme a changé, pas l'homme.