Au terme de son premier tour de piste à la barre des Alouettes, en 2008, Marc Trestman n'avait pas la prétention de bien connaître le football canadien. Le pilote était par contre convaincu d'une chose: la tertiaire du club devait être améliorée, et de façon substantielle.

Des contrats ont alors été offerts à Jerald Brown et Billy Parker, qui n'avaient jamais posé les pieds sur un terrain de 150 verges auparavant. À défaut d'être expérimentés, Brown et Parker étaient capables de couvrir un receveur, et ils sont rapidement devenus les demis défensifs réguliers de l'équipe.

La tertiaire des Oiseaux joue mieux depuis ce temps, une amélioration qui s'est avérée essentielle aux championnats de 2009 et 2010. Faut croire que ce n'était toutefois pas suffisant aux yeux de Jim Popp et Trestman, puisque l'unité a accueilli un nouveau membre à l'hiver... et pas n'importe lequel. Parmi tous les demis de coin et les demis défensifs de la Ligue canadienne, Dwight Anderson est peut-être le meilleur.

«Son rendement est excellent depuis plusieurs années, et il connaît très bien la ligue. Son acquisition a été la plus importante de notre équipe au cours de la saison morte», a estimé Trestman cette semaine.

Anderson est à la fois robuste et agile, et est aussi bon en couverture homme à homme qu'en défense de zone. Il occupera un poste de demi défensif avec sa nouvelle formation, mais l'Américain de 30 ans peut jouer n'importe où dans la tertiaire. Les demis qui offrent une latitude semblable à leur équipe sont très rares dans la LCF.

«Je peux être physique en jouant plus à l'intérieur, ou encore être davantage un demi de coin de finesse, je m'adapte aux besoins de la défense. Je dirais que cette polyvalence représente ma principale force», croit Anderson.

Une cohabitation difficile?

La rivalité entre les Stampeders de Calgary et les Alouettes a été l'une des plus intenses au cours des dernières années. Reconnu pour être très bavard entre les lignes de touche, Anderson y a mis son grain de sel et a été engagé dans quelques prises de bec avec des membres des Alouettes.

«Je ne savais pas à quoi m'attendre en arrivant ici, mais les gars m'ont très bien accueilli. Ils comprennent que ça fait partie du football, et que ce n'était rien de personnel. Les gars sont heureux que je sois maintenant de leur côté, et je le suis tout autant d'être ici. C'est un bon groupe de gars.»

Anderson traîne la réputation d'être fort en gueule, ce qui fait croire à certains observateurs que la cohabitation entre Trestman et lui sera difficile. À tout le moins, leur relation a commencé du bon pied.

«Il apprend rapidement et il s'intègre bien à notre groupe. C'est facile de discuter avec lui», a commenté l'entraîneur-chef.

«Je crois que je vais bien m'acclimater, car les choses fonctionnaient de façon similaire à Calgary. Trestman et John Hufnagel sont des entraîneurs qui se ressemblent, ils n'entendent pas à rire et ne perdent pas leur temps. Je ne changerai pas mon attitude. La seule chose que m'a demandée Marc, c'est de ne pas nuire à l'équipe. Elle passera toujours avant le reste, et c'est parfait ainsi.»

Trestman n'affectionne pas le jeu des comparaisons. Lorsqu'on lui a demandé si la tertiaire actuelle de son équipe était la plus talentueuse qu'il avait eue sous la main depuis son arrivée à Montréal, il n'a pas voulu se prononcer. Avec des joueurs comme Anderson, Brown, Parker et Mark Estelle, qui est l'un des meilleurs du circuit en couverture homme à homme, il n'y a pas vraiment de doutes.