Si les Alouettes connaissent autant de difficultés contre les Lions de la Colombie-Britannique depuis leur retour dans la LCF - ils n'ont pas gagné à Vancouver depuis 2000 -, c'est souvent parce que l'attaque montréalaise réussit moins de jeux-clés que la défense des Lions, qui carbure aux interceptions et aux sacs depuis plusieurs années.

Même si Cameron Wake est parvenu à se tailler une place chez les Dolphins de Miami, les Lions ont mené la LCF avec 45 sacs cette saison, ce qui est tout de même 23 de moins qu'en 2008... Le Canadien Ricky Foley en a récolté 12, au premier rang de la ligue à égalité avec John Bowman et Stevie Baggs, alors que six autres joueurs du club en ont obtenu au moins quatre.

Mais curieusement, les Lions sont passés maîtres dans l'art de presser le passeur en utilisant très peu souvent le blitz.

«Ce qui étonne, c'est qu'ils réussissent à faire ça à quatre ou cinq joueurs seulement. Et lorsque vous parvenez à exercer de la pression avec seulement cinq joueurs, et que les autres sont aussi solides en couverture homme à homme qu'en défense de zone, ça cause toujours des problèmes à l'adversaire», a expliqué Anthony Calvillo, hier.

En plus de produire des sacs, la pression sur le quart mène bien sûr à des interceptions. Encore là, les Lions se débrouillent plutôt bien. Ils ont terminé au troisième rang de la LCF avec 21 interceptions, mais si on additionne leurs 27 de l'année dernière, aucune autre équipe n'a intercepté plus de passes depuis deux ans.

«On sait que plusieurs joueurs de leur tertiaire sont capables de réussir des jeux importants; je devrai m'assurer de bien suivre mes progressions et de lancer le ballon au bon joueur. Je pense l'avoir bien fait cette saison, et ce sera primordial de le faire à nouveau», a indiqué Calvillo.

«C'est une défense qui compte sur plusieurs vétérans, particulièrement à la tertiaire. Les joueurs de ligne sont imposants et forts, Jojuan Armour est un très bon secondeur, plusieurs d'entre eux ont gagné la Coupe Grey par le passé... Bref, ils savent ce qu'ils font sur le terrain. C'est un très bon groupe, composé de joueurs intelligents», a résumé l'excellent garde Scott Flory.

Selon Marc Trestman, Flory et ses coéquipiers de la ligne à l'attaque devront disputer un très bon match, dimanche, meilleur que ceux qu'ils ont livrés face aux Lions cette année. Calvillo a été pressé à plusieurs occasions et a été victime de trois sacs à chacun de ces deux matchs.

«Anthony a été frappé solidement lors des deux rencontres et on devra faire un meilleur boulot en protection. La bataille à la ligne d'engagement risque d'être un élément central du match», a dit Trestman.

Or, même si la défense des Lions est réputée pour les revirements, et les sacs qu'elle engrange - et même si elle a terminé au dernier rang de la ligue pour les verges accordées au sol -, Trestman n'entend pas changer de stratégie, dimanche.

«On essaie toujours d'être agressifs, et c'est ce qu'on va faire, dimanche. On ne changera pas notre style d'attaque. La clé sera de bien protéger le quart», a-t-il souligné une deuxième fois.

Un slogan d'équipe

Le slogan de Trestman et les Alouettes cette saison est Win the Day. Et ses joueurs adhèrent au concept. La preuve, Keron Williams a fait préparer des t-shirts sur lesquels apparaît le slogan, pour chacun des joueurs de l'équipe.

«On veut tout gagner à l'heure actuelle. J'essaie présentement de gagner cette entrevue», a même lancé Avon Cobourne, qui estime bonnes les chances des siens de gagner, dimanche.

«Les Lions sont physiques, rapides, et fournissent toujours un bon effort. Ils forment une bonne équipe, et ce sera peut-être un match serré, mais je pense qu'on en sortira vainqueurs», a prédit le porteur de ballon, l'un des neuf joueurs des Alouettes à avoir obtenu une place au sein de l'équipe d'étoiles de la LCF, dont la composition a été annoncée, hier.

Calvillo, Flory, Williams, Kerry Watkins, Anwar Stewart, Chip Cox, Damon Duval et Larry Taylor sont les autres. Neuf joueurs, et ça aurait franchement dû être davantage.