Jim Popp a fait du bon boulot depuis la défaite de son équipe au match de la Coupe Grey. Le directeur général des Alouettes est parvenu à garder tous les joueurs-clés du club à Montréal et a trouvé un peu de renfort à moyen terme pour les deux lignes lors du récent repêchage canadien. Popp est en Caroline, où il met les dernières touches à sa formation. La Presse s'est entretenue avec lui.

Q Le camp d'entraînement s'amorcera dans moins d'un mois. Êtes-vous satisfait de votre équipe ou cherchez-vous encore à l'améliorer?

R On aime notre équipe comme elle est présentement, mais on pourrait décider d'ajouter quelques autres joueurs. La dernière étape importante de notre saison morte aura lieu le 16 mai, lors d'une évaluation en Caroline. Les joueurs qui nous impressionneront ce jour-là pourraient obtenir une invitation pour notre camp.

 

Q Le repêchage canadien s'est déroulé le week-end dernier. Avez-vous opté pour la stratégie du «meilleur joueur disponible», ou avez-vous plutôt tenté de combler des lacunes précises?

R On est très satisfaits de notre repêchage. On a généralement opté pour le meilleur espoir disponible, mais on cherchait aussi du renfort à quelques positions précises. Par exemple, on voulait obtenir un spécialiste des longues remises, et c'est ce qu'on a fait en repêchant Martin Bédard (Université du Connecticut) en deuxième ronde. On était également très heureux que Dylan Steenbergen (Université de Calgary) soit toujours disponible au septième rang de la première ronde; Dave Mudge a pris sa retraite et Luke Fritz joue maintenant à Winnipeg, on n'avait donc plus aucun bloqueur canadien à l'exception de nos deux partants (Josh Bourke et Jeff Perrett).

Q Vous avez repêché trois joueurs québécois, dont Nickolas Morin-Soucy, qui est ainsi devenu le plus haut choix de la jeune histoire des Carabins de l'Université de Montréal (23e au total). Que pouvez-vous nous dire à propos de Morin-Soucy?

R Il possède beaucoup de talent. À mon avis, il est le diamant brut de notre repêchage. On voit très rapidement en regardant les enregistrements qu'il donne tout ce qu'il a. Il pourrait continuer de s'améliorer substantiellement. On pense qu'il sera un joueur d'impact au sein de nos unités spéciales et, s'il ajoute un peu de masse musculaire, on croit qu'il pourrait éventuellement contribuer à titre d'ailier défensif. On fonde beaucoup d'espoirs en lui.

Q Selon bien des observateurs, l'une des faiblesses de votre équipe en 2008 était l'absence d'un secondeur à l'intérieur typique. Croyez-vous que ce soit le cas?

R Reggie Hunt a fait du très bon boulot à l'intérieur l'année dernière, même si ce n'était pas sa position naturelle. Compte tenu du système de jeu qu'on emploie, je ne pense pas qu'on ait besoin d'un secondeur qui soit dans le même moule qu'un Barrin Simpson, par exemple. Puisque nos quatre joueurs de ligne sont très agressifs et que leur mandat principal est de presser le quart, on doit posséder des secondeurs qui sont d'abord et avant tout très rapides et qui couvrent beaucoup de terrain.

Q Vous avez surpris plusieurs personnes en concluant une nouvelle entente de quatre saisons avec le receveur Jamel Richardson, que bien des gens voyaient déjà dans la NFL. Pourquoi Richardson a-t-il choisi de demeurer à Montréal aussi rapidement?

R On a clairement indiqué à Jamel et à son agent qu'il y avait une date butoir qui accompagnait notre meilleure offre. Lorsqu'ils ont réalisé que les choses ne débloqueraient pas aussi rapidement qu'ils le souhaitaient dans la NFL, ils ont accepté notre offre. Jamel voulait d'abord et avant tout une certaine sécurité. Et ce n'est pas comme s'il n'avait jamais tenté sa chance dans la NFL, ce qu'il a fait à quelques reprises par le passé. Au bout du compte, Jamel aime bien sa vie au Canada, et de notre côté, Ben Cahoon ne rajeunit pas et on jugeait qu'il était impératif de préparer l'avenir en s'assurant de posséder l'un des meilleurs receveurs de la LCF. Et je pense que Jamel a démontré la saison dernière qu'il faisait partie de ce groupe.

Q Marcus Brady a quitté son poste de quart afin de devenir le nouvel entraîneur des receveurs de l'équipe. Adrian McPherson devient-t-il le nouveau second d'Anthony Calvillo?

R Je sais que Marc (Trestman) et Scott (Milanovich) ont beaucoup confiance en Brad Banks, qui fera certainement lui aussi partie de la compétition. Tous nos quarts-arrières ont connu un bon camp l'année dernière, ce qui explique pourquoi on en a gardé autant avec l'équipe (six). On voulait intégrer quelques jeunes quarts à notre formation et c'est ce qu'on a fait, notamment avec McPherson. Faudra maintenant voir si ces jeunes seront assez confortables dans le système de Marc, ce qui n'est pas évident pour un jeune quart.

Q En plus de Brady qui remplace Jamie Elizondo, Tim Tibesar est le nouvel entraîneur des secondeurs et Jonathan Himebauch celui de la ligne à l'attaque. Croyez-vous que ces changements auront une incidence sur votre équipe?

R Je ne crois pas que le départ de Jamie aura un grand impact - même si c'est un très bon entraîneur -, car c'est comme si on avait deux coordonnateurs à l'attaque avec Marc et Scott. On s'ennuiera de toute l'expérience qu'apportait Vince Martino, mais Himebauch est un très bon jeune entraîneur. En défense, Tim Burke (le coordonnateur) et Tibesar se connaissent très bien, alors je n'entrevois pas vraiment de problème.

Q Il reste deux années à écouler à votre contrat. Songez-vous déjà à 2011?

R Il est probablement trop tôt pour discuter d'un nouveau contrat. Et je dois d'abord réfléchir à ce que je veux faire avant de négocier. Pour l'instant, je fais mon boulot et j'essaie de mettre la meilleure équipe que je peux sur le terrain.

Q Après avoir atteint et perdu le match de la Coupe Grey en 2008, la prochaine saison sera-t-elle considérée un échec si elle ne se conclut pas par un championnat?

R Cela va sans dire. On a eu plusieurs chances de remporter la Coupe Grey au cours des dernières années, mais malheureusement, on n'a qu'un championnat. On continuera de se retrousser les manches, en espérant que le ballon roule un peu plus pour nous en finale si on y retourne. Tout ce qu'on peut faire, c'est de continuer d'améliorer l'équipe. Certaines personnes ont l'impression que notre équipe est vieillissante en raison de la présence de quelques vétérans comme Anthony Calvillo, Ben Cahoon, Bryan Chiu et Anwar Stewart, mais c'est plutôt le contraire. On a considérablement rajeuni l'équipe depuis deux ans, et je pense que l'avenir est prometteur.