La ligne à l'attaque n'a pas été épargnée l'année dernière, alors c'est nécessaire de le dire: les immenses et gentils messieurs devant Anthony Calvillo jouent extrêmement bien cette saison.

Au fait, les Alouettes sont passés du dernier au premier rang de la ligue pour les sacs permis. Ils en ont concédé 68 en 2007, seulement 18 en 16 matchs jusqu'ici.

 

Au centre de cette heureuse transformation, il y a évidemment le fameux système implanté par Marc Trestman et le coach de la ligne, Vince Martino, mais il y a aussi le centre lui-même, Bryan Chiu, qui disputera le 200e match de sa carrière avec les Alouettes cet après-midi.

«Ç'a été un privilège de jouer aussi longtemps pour les Alouettes. Ce n'est pas un job pour moi, c'est ce que j'aime, a déclaré le centre au sujet de ses 200 matchs, hier. Je n'ai jamais eu un plan à long terme au football, ce n'était pas mon objectif d'être un joueur professionnel. Je jouais parce que j'aimais ça et que c'était la chose à laquelle j'étais bon. Douze ans plus tard, je suis encore ici et j'ai autant de plaisir. Et c'est la clé.»

Lorsqu'on demande de décrire Chiu, l'homme, au garde Paul Lambert, qui évolue à sa gauche depuis six ans, il est tout de suite question de sa bonne humeur contagieuse.

«C'est un gars qui est toujours heureux, qui aime son travail. Même si ce n'est pas une bonne journée, il garde toujours le sourire.»

«Bryan est un joueur étoile depuis longtemps dans cette ligue. Il nous place toujours en bonne position sur la ligne et il prend toujours les bonnes décisions. Il lit très bien les défenses adverses», ajoute Lambert en parlant cette fois de Chiu le joueur.

Jouer intelligemment

Les qualités de lecture de jeu de Chiu semblent faire l'unanimité.

«Je n'ai jamais été l'athlète le plus doué, admet le centre. Je suis un joueur ordinaire au milieu de ce vestiaire. Ce que je peux faire, c'est de faire comprendre l'importance de jouer intelligemment et de bien se préparer. Dans les rangs professionnels, ce n'est plus tant une question d'aptitudes physiques, le niveau des joueurs est presque identique. C'est l'aspect mental qui fait toute la différence.»

Chiu a connu une saison difficile l'année dernière et est le premier à le reconnaître. On a beau parler du système - et les problèmes de la ligue provenaient beaucoup plus de là qu'on ne l'avait d'abord cru -, il n'en demeure pas moins que les cinq membres de l'unité jouent mieux, à commencer par lui.

«On s'est toujours fait une fierté de notre ligne à l'attaque pendant les 12 années où j'ai été ici. C'était anormal qu'on concède autant de sacs, que nos quarts se fassent blesser derrière la ligne d'engagement. Mon ego et celui des autres gars de la ligne en a pris un coup. Mais on croyait en nous, et Marc aussi. Il a gardé les mêmes joueurs et grâce en partie au nouveau système, on a recommencé à performer à un haut niveau.»

À son 200e match, Chiu affrontera les Blue Bombers, qui ont remporté quatre de leurs six derniers matchs et qui sont assurés de terminer au deuxième rang de la division Est.

«On sait très bien qu'on pourrait les revoir dans deux semaines en finale de l'Est, dit Chiu. Ils voudront démontrer qu'ils peuvent gagner ici, mais on va se concentrer sur notre propre jeu. On veut jouer 60 bonnes minutes de football.»

C'est le message de la semaine...

«Je veux qu'on dispute un match complet», a déclaré Trestman, qui estime que le défi principal de sa défense sera de contenir le jeu au sol des Bombers, fort productif depuis un mois ou deux. Trestman s'attend à une dure opposition.

«On affronte une équipe qui a pris son envol. Leur saison est encore bien en vie et ça leur donne des ailes. Ce ne sera pas facile.»

Et cette fois, il a peut-être raison.