Parmi les choses ayant fait du bien aux Québécois en cette année de tumulte, la conquête d’une première Coupe Grey en 13 ans par les Alouettes de Montréal a certainement une place dans le haut de la liste.

D’ailleurs, au terme de ce match à Hamilton, l’entrevue d’après-match du maraudeur Marc-Antoine Dequoy est devenue virale rapidement. Des millions de personnes ont vu, entendu et surtout ressenti la passion, la colère et la fierté du joueur des Alouettes.

Proulx tenait le micro lorsque Dequoy s’est emporté. Et aux dires de l’intervieweur, ce moment a failli ne jamais devenir une scène d’anthologie.

« Je lui ai demandé s’il voulait parler. Il a dit oui, mais en me disant qu’il ne savait pas quoi dire. Il n’arrêtait pas de le dire. Donc, je lui ai juste demandé comment il se sentait. Et effectivement, au début, il ne savait pas quoi dire. »

Puis, à un moment, Dequoy a remercié tous les partisans à la maison pour leur soutien. Et ce mot a été, selon Proulx, le « déclic » dans la tête du numéro 24.

« Et il s’est mis à gueuler, se rappelle-t-il. Et je me suis juste reculé pour lui laisser toute la place. Et là, je vois la bave sortir. Et je me suis dit qu’il était en train de se passer de quoi. Et honnêtement, à un moment donné, j’ai failli m’interposer. Parce que je ne voulais pas qu’il dépasse les bornes. »

Proulx s’est finalement retenu. Une sage décision, croit-il, avec le recul.

« Il était tellement dedans. Et ça va vite dans ta tête. Mais je suis passé de penser à ma prochaine question à essayer de comprendre ce qui se passait. Mais il fallait que je le laisse aller. »

C’était extraordinaire ce qu’il était en train de faire et en train de dire.

Matthieu Proulx

Ayant été dans les souliers de Dequoy en 2010, il s’est senti coupable un bon moment de l’avoir placé dans cette position. « Parce que c’est moi qui ai posé la question et qui tenais le micro. »

Mais à voir comment les Québécois ont réagi au message porté par le joueur des Alouettes, il est fier d’avoir fait partie de ce petit moment historique dans la grande histoire du football québécois.

« J’ai trouvé ça sincèrement beau. C’est un gars qui vivait les émotions les plus pures que tu pouvais vivre dans le monde du sport. C’est un moment dont je vais me souvenir toute ma vie. »