Qu’ont en commun Tyrice Beverette, Shawn Lemon et Darnell Sankey ?

Ils ont tous été déterminants dans la conquête de la Coupe Grey des Alouettes de Montréal. Mais ils ont aussi en commun le fait de devenir joueurs autonomes le 13 février, à midi.

Pour Danny Maciocia, la priorité est de les convaincre de rester avec l’équipe.

La lune de miel est donc déjà terminée pour le directeur général. Une semaine après le défilé célébrant le triomphe de l’équipe, la page est officiellement tournée. Et le travail en vue de la saison 2024 est déjà entamé.

Maciocia, accompagné de l’entraîneur-chef Jason Maas et du président de l’équipe, Mark Weightman, a rencontré les membres des médias dans le vestiaire des Alouettes, au Stade olympique, mercredi matin, pour dresser le bilan de cette saison que peu de gens oublieront. Le point de presse a eu lieu sur les terrains de pickleball que les membres de l’équipe ont tracés au sol pour y jouer pendant la saison.

Évidemment, la situation des joueurs autonomes a fait surface rapidement. Les Alouettes ont battu les Argonauts de Toronto et les Blue Bombers de Winnipeg notamment en raison de leur brio défensif, et trois joueurs extrêmement importants au sein de la brigade seront libres comme l’air à la mi-février.

« On est déjà sur le coup. Nous avons eu des conversations. Les trois joueurs font partie des fondations de cette équipe. La bonne nouvelle, c’est que l’organisation veut qu’ils reviennent et les trois veulent revenir », a assuré Maciocia.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Danny Maciocia

Le travail du DG

Sur la liste des joueurs sans contrat, on retrouve également Kristian Matte, William Stanback, Jeshrun Antwi, Walter Fletcher et Ciante Evans.

« Ce sera impossible de garder tout le monde, a tenu à rappeler Maciocia. On est près de régler certains dossiers dans les prochains jours, dans les prochaines semaines. […] C’est unanime que tout le monde veut garder le même noyau en place. »

En même temps, le meilleur argument de vente pour convaincre les joueurs se trouvait à sa droite. Le trophée peut sans doute aider les négociations à venir. Il peut également être utile pour attirer des joueurs d’autres marchés.

Ce qu’on entend à travers la ligue, c’est qu’il y a des joueurs qui aimeraient jouer à Montréal.

Danny Maciocia

À son avis, des Américains, des Canadiens de l’ouest du pays et des Québécois ont compris à quel point Montréal pouvait soudainement devenir une option à considérer.

« Le défilé a aidé beaucoup de joueurs locaux, qui jouent ailleurs, à regarder et à se dire que c’est quelque chose qu’ils aimeraient vivre un jour. »

Maciocia a répété que les Alouettes sont à « deux extrêmes différents » en comparaison de l’année dernière, où à pareille date, il n’avait même pas de fonds disponibles pour s’entendre avec des joueurs sur la signature de contrats.

Les infrastructures

L’histoire se répète, toutefois, sur le plan des infrastructures. L’organisation est toujours sans centre d’entraînement, sans domicile permanent et obligée de louer le stade Percival-Molson pour disputer ses matchs à domicile.

Lors de leurs derniers matchs de la saison, au BMO Field de Toronto et au Stade Tim Hortons de Hamilton, certains joueurs et entraîneurs de l’équipe ont vanté la qualité et la proximité des installations, jaloux de ne pas pouvoir bénéficier de pareilles infrastructures à la maison. Tout était si neuf, accessible et moderne.

Questionné à ce sujet, Mark Weightman a plaidé la patience, puisque l’organisation n’en est qu’à son huitième mois sur un plan quinquennal.

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Mark Weightman

« C’est encore trop tôt pour faire des annonces quelconques, mais je peux confirmer que visiter toutes les installations à Hamilton nous a donné toute la motivation dont on avait besoin. »

D’entrée de jeu, le président a ciblé les trois domaines prioritaires sur lesquels était fondé ledit plan sur cinq ans : les résultats sur le terrain, l’expérience au stade et l’implication de l’équipe dans la communauté.

Le premier et le dernier point ont tous les deux été respectés admirablement au cours de la dernière année. Mais le bât qui blesse se trouve quelque part entre les deux, au sens littéral et figuré.

« Il n’y a pas juste une façon de régler ce problème en construisant quelque chose. Il faut comprendre les besoins qu’on a et le nombre d’heures et le nombre de journées dans une année qu’on a pour construire une installation de la sorte. Il y a définitivement une volonté. On en a parlé avec M. Péladeau, il y a un besoin et c’est très clair. »

Reste que le bilan est positif pour l’organisation, malgré un stade vétuste. Selon les données fournies par Weightman, la vente de billets individuels a augmenté de 24 % cette saison, les billets de groupe de 53 %, les loges de 28 % et les revenus de l’équipe ont bondi de 16 %.