(Kingston, Ontario) La présence d’Anthony Calvillo et de Danny Maciocia ne passerait jamais inaperçue dans un barbecue d’avant-match de football. À plus forte raison quand ledit barbecue a lieu à peine six jours après que les Alouettes ont remporté la Coupe Grey.

Au tailgate des Carabins, à la Coupe Vanier, les amateurs étaient donc nombreux à solliciter Maciocia – directeur général des Alouettes – et Calvillo – coordonnateur offensif – pour des photos. Tout ça en français, maintenant que Calvillo parvient à échanger avec les amateurs dans la langue de Gabriel Grégoire.

« J’ai travaillé trois ans à l’Université de Montréal, j’ai coaché certains des joueurs, j’ai coaché avec Marco [Iadeluca], racontait Calvillo, quelques heures avant le triomphe des Carabins. Toutes les équipes veulent finir avec un championnat. On a fini le nôtre la semaine dernière et on est ici pour soutenir les Carabins pour que ça finisse de la même façon. »

Maciocia, Calvillo et l’entraîneur-chef des Alouettes, Jason Maas, ont donc roulé trois heures entre Kingston et Montréal pour venir encourager les Carabins, mais aussi prendre un bain de foule.

« AC a des liens avec les Carabins et Jay veut s’impliquer dans la communauté. Il voulait le faire avant de repartir à la maison lundi », explique Maciocia.

C’était un bain de foule, un peu de recrutement aussi – « C’est le département de Danny, ça ! », se défend Calvillo –, mais aussi des retrouvailles. De nombreux anciens des Carabins sont venus faire leur tour, et le monde du football est un petit milieu. Irv Smith, membre des Alouettes de 1996 à 2001, est venu saluer Calvillo. Il se trouve que le fils de Smith, Kaylyn St-Cyr, évolue pour les Carabins.

Le contact des partisans a permis à Maciocia de mesurer encore plus l’impact du triomphe des Alouettes. « Ce qui me frappe, ce sont les visages des Montréalais, des Québécois, qui nous remercient. Je trouve ça bizarre de me faire dire merci. Mais ça prouve à quel point la ville en avait besoin. On avait besoin de bonnes nouvelles. Avec tout ce qui se passe à travers le monde et chez nous, on avait besoin de se sentir bien. »

Pour la cause

Parlant de se sentir bien, les Montagnards ne font que ça, distribuer du bonheur.

Les Montagnards, ce sont en quelque sorte les Ultras des Carabins, des partisans toujours présents, beau temps, mauvais temps. Ils étaient donc là, sur un terrain gazonné adjacent au stade, terrain où le gazon cède encore du terrain à la boue parce que le mercure demeure au-dessus du point de congélation, avec leur kiosque, leurs casquettes, leurs chandails « Le Jo Show » pour le quart Jonathan Sénécal. C’est le bon Martin Sasseville, que la communauté Twitter connaît sous le nom de Pucktavie, qui nous a mis la puce à l’oreille.

PHOTO GUILLAUME LEFRANÇOIS, LA PRESSE

Quelques Montagnards, dont Tamylia Elkadi (à gauche) et Martin Sasseville (à droite)

Les Montagnards, c’est une centaine de membres en règle, comme on dit dans le monde interlope. À 40 $ par année, en plus des profits générés par les dons amassés dans les tailgates, le groupe est parvenu, depuis six ans, à offrir deux bourses de 1500 $ par année à des joueurs des Carabins.

« On n’en donne pas à des boursiers, mais à des joueurs de l’extérieur qui ont besoin de bourses, explique Tamylia Elkadi, responsable des médias sociaux de l’organisation. C’est pour aider des joueurs à rester plus longtemps dans le programme, des joueurs qui n’arriveraient juste pas, avec le travail en plus du football et des études. »

L’ambiance était déjà festive avant le match. On devine que c’était guilleret quatre heures plus tard.