La légende de Bill Belichick se ternit peu à peu depuis le départ de Tom Brady de la Nouvelle-Angleterre. Avec le recul, la seule conclusion logique est que Brady était la clé des succès des Patriots.

La signature de Tom Brady avec les Buccaneers de Tampa Bay en 2020 marquait la fin d’une ère à Boston. Après six conquêtes du Super Bowl, le divorce entre Brady et Belichick était inimaginable seulement quelques années auparavant. Mais le quart-arrière avait besoin d’aller se prouver ailleurs.

Pendant toute sa carrière, le 199e choix du repêchage de 2000 s’est fait répéter par ses détracteurs que sa réussite et sa montée dans l’histoire étaient dues au génie de son entraîneur.

Cependant, Belichick est démuni depuis le départ de son quart-arrière. À l’inverse, Brady a été en mesure de gagner un Super Bowl, à Tampa Bay, sans le bon Bill.

Ce dernier est en voie de connaître la pire saison depuis son arrivée avec les Patriots. L’équipe affiche un dossier de deux victoires et huit défaites. Les deux autres pires saisons de Belichick à la barre des Pats étaient en 2000, avec cinq victoires, et en 2020, avec sept gains. En 2000, Brady n’était pas encore partant et en 2020, il avait déserté. Laissant Bill Belichick bien seul.

Belichick est incapable de faire produire Mac Jones, pourtant un quart-arrière intelligent avec un style semblable à celui de Brady. Nous y reviendrons.

Mais l’apport de TB12 ne s’est pas fait sentir seulement sur le travail de l’entraîneur-chef. Tous les coordonnateurs à l’attaque ayant gravité autour de Tom Brady pendant ses années de gloire ont été incapables de voler de leurs propres ailes, contrairement à lui.

Bill O’Brien, coordonnateur offensif des Pats en 2011, n’a rien fait d’extraordinaire pendant six ans à la barre des Texans de Houston. Le passage de Josh McDaniels, l’acolyte de Brady, a été laborieux avec les Raiders de Las Vegas. Charlie Weis n’a jamais été en mesure de se trouver un poste d’entraîneur-chef dans la NFL après son départ de la Nouvelle-Angleterre.

Idem pour les receveurs. Qu’ont fait Chris Hogan, Danny Amendola et Julian Edelman sans Tom Brady ? À peu près rien.

Depuis trois saisons, les partisans des Patriots se morfondent, avec une seule participation aux éliminatoires. Brady leur manque cruellement. Peut-être plus qu’on ne l’avait anticipé, car le génie de Belichick est peut-être moins grand que ce qu’on croyait.

Mac Jones moins mauvais qu’il n’y paraît

Pour la première fois en 23 ans chez les Patriots, le poste de quart-arrière partant est à l’enjeu. Mac Jones ne fait pas le travail. Cependant, il n’est pas le seul. Il est impossible de demander à son pivot de faire des miracles lorsque les trois cibles principales dont il dispose sont Kendrick Bourne, Demario Douglas et Hunter Henry.

PHOTO MARTIN MEISSNER, ASSOCIATED PRESS

Le quart-arrière des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, Mac Jones

Brady est entré dans la légende notamment parce qu’il a été en mesure de faire produire des joueurs de l’ombre, des inconnus dont les autres équipes ne voulaient pas.

Jones est incapable d’en faire autant. Ce serait irréaliste de le comparer au plus grand quart de l’histoire, mais son potentiel était énorme. Rappelez-vous à quel point il a été dominant avec le Crimson Tide d’Alabama en 2021. Il était le candidat tout indiqué pour remplacer Brady sans chambouler l’identité des Patriots. Jones est un quart de pochette pouvant briller dans un bon système. Or, le système de Belichick a des failles.

Puis, malgré tout, lorsqu’on s’attarde aux statistiques de Jones, on se rend compte que son rendement est loin d’être affreux. Depuis trois saisons, le 15e choix de l’encan 2021 a réussi 66,2 % de ses passes, lancé 46 passes de touché et 34 interceptions et a compilé 8829 verges par la voie aérienne.

À titre de comparaison, le premier choix au total, Trevor Lawrence, a un rendement de 64 % de passes réussies, 48 touchés, 31 interceptions et 10 136 verges.

En descendant la liste, ce n’est guère mieux. Le deuxième choix, Zach Wilson, a réussi 56,5 % de ses passes, inscrit 21 touchés, subi 25 interceptions et lancé pour 5966 verges. Le troisième choix, Trey Lance, n’a tout simplement jamais éclos. Le 11e choix, Justin Fields, a réussi 60,4 % de ses passes, lancé 36 passes de touché et 27 interceptions, et a compilé 5482 verges par la voie aérienne.

Mac Jones en arrache, mais il n’est pas le seul responsable des déboires des Patriots. Il est simplement tombé sur la mauvaise équipe. Son prochain match, contre les Giants de New York, sera déterminant pour la suite des choses.