Les millions de fidèles qui dévorent cette chronique savent combien il est agréable de rire des Jets de New York, mais aujourd’hui, on va rire des Lions de Detroit.

Nous voici à la huitième semaine de jeu, mesdames, messieurs, et on se demande encore pourquoi certains experts voient en ces Lions un club qui pourrait aspirer à de grandes choses. On se le demande encore plus depuis dimanche dernier, quand ils sont allés à Baltimore pour y subir une sublime rincée de 38-6 face aux Ravens.

Bien sûr, il est possible de se remettre d’une telle humiliation ; les gars de Guns N’ Roses font encore des stades 15 ans après Chinese Democracy, après tout, et si les Lions ont besoin d’inspiration, ils peuvent toujours se tourner vers Axl Rose, qui se présente chaque soir même si c’est souvent sans sa voix.

Mais comment, au juste, ces Lions sont-ils devenus la saveur du mois ? À cause des Chiefs.

Rappelons-nous, le tout premier match de la saison opposait les deux clubs, les Chiefs revenant à peine d’un Super Bowl. Mais les Lions ont gâché le party avec une victoire de 21-20, et ce soir-là, personne n’aurait pu les arrêter, pas même Taylor Swift.

Les Lions ont perdu leur match suivant contre Seattle, mais ensuite, ils se sont monté une belle fiche sur le dos des plus faibles : Green Bay, Caroline, Tampa. Depuis la deuxième semaine de jeu, ils ont donc battu un seul club à la fiche supérieure à ,500, soit Atlanta.

Pour citer Shania Twain : ça ne m’impressionne pas tant.

Le pire, c’est que le reste du parcours ne sera pas vraiment parsemé d’embûches. Les Raiders sont à l’horaire lundi soir, et ensuite, ce sera les Chargers, les Bears, les Packers, les Saints, les Bears une autre fois, et les Broncos.

Les Lions pourraient avoir une fiche de 12-2 à Noël et se pavaner comme des prétendants, alors qu’il faudra plutôt les voir pour ce qu’ils sont : l’équivalent d’un imitateur d’Elvis dans un marché aux puces de Laval.

Bref, ne nous laissons pas berner par cette équipe au lourd passé, qui a échappé Barry Sanders, le meilleur joueur de son histoire, parce que ce pauvre Barry n’en pouvait plus des défaites à seulement 31 ans. Et tant qu’à être dans les beaux souvenirs, rappelons aussi que la dernière victoire des Lions en séries remonte à janvier 1992.

Les poètes anglais ont un nom pour ce genre de clubs : des champions de papier. C’est exactement ça.

Le football de la NFL, aussi appelé le vrai football, est un sport de contact, comme on le sait tous, et bien malheureusement, cela vient aussi avec des conséquences parfois lourdes.

La preuve est faite quand on jette un coup d’œil sur les listes des blessés en vue de la fin de semaine. Aucun doute, il y a des poolers qui vont manger leurs émotions : Brock Purdy, Tyreek Hill et Ryan Tannehill, entre autres, font partie des cas « incertains », ce qui nous rappelle qu’il n’y a jamais rien de certain dans la vie.

Cela dit, on va se le dire : on aime pas mal mieux les cas incertains que les blessures dans le haut ou dans le bas du corps. Ça, c’est vraiment fatigant.

Par ailleurs, qui d’autre dans cette salle trouve que les arbitres de la NFL commencent à ressembler à ceux de la LNH ? Ce qui n’est pas un compliment, en passant.

C’est fou parce qu’il y a au moins deux ou trois décisions très douteuses chaque dimanche, parfois plus. Cette semaine, Jim Irsay, propriétaire des Colts, a fait savoir que selon lui, toutes les décisions des arbitres devraient être admissibles à la reprise vidéo. On sympathise avec lui, puisque ses Colts ont été victimes de deux décisions très douteuses vers la fin du match de dimanche dernier face aux Browns…

Il paraît que la NFL a présenté ses excuses à Irsay cette semaine, mais bon, ça, c’est un peu comme le comptoir de location qui s’excuse de ne plus avoir votre Mustang, mais qui vous offre une Mitsubishi Mirage à la place.

Que fera-t-on de notre dimanche, demandez-vous ? C’est simple, on va se mettre à 30 cm de la télé pour critiquer à haute voix les schémas offensifs de notre équipe favorite pendant trois heures.

Ça tombe bien, parce qu’on aura le choix. Les Cowboys vont accueillir les Rams en espérant rappeler au reste de la ligue qu’ils sont sérieux, les Seahawks vont recevoir les Browns et le quart P.J. Walker, qui va peut-être se dire qu’il devrait faire autre chose dans la vie, et puis enfin, dans la bataille des marécages au New Jersey, les Jets vont affronter les Giants dans le cadre d’un choc des titans entre Tyrod Taylor et Zach Wilson, ce qui n’est pas sans rappeler les grands affrontements de naguère, tels Brady-Manning ou Montana-Marino.

Ou peut-être pas, finalement.