Ce n’est pas un secret, il y a des métiers difficiles dans la vie.

Éboueur, ce n’est sans doute pas de tout repos, tout comme astronaute, et quand on y pense, qui voudrait devenir inspecteur de centrale nucléaire ? Chaque journée peut virer à la catastrophe, comme on a pu le voir dans un célèbre épisode des Simpson.

Ce qui nous mène à Dak Prescott.

Il est le quart des Cowboys, et s’il fallait nommer un boulot difficile dans l’univers du sport, quart-arrière à Dallas arriverait en haut de la liste. Pourquoi ? Parce qu’il y a une tradition d’excellence à perpétuer chez les Cowboys, et le passeur qui n’y finit pas sa carrière avec au moins une bague aux doigts est à jamais considéré comme un perdant. Danny White et Tony Romo, par exemple, ont eu de très belles carrières, mais chaque lundi matin, des partisans à Dallas les auraient échangés contre un sac de Doritos.

C’est maintenant au tour du pauvre Dak de subir pareil traitement.

L’humiliante défaite de dimanche soir chez les 49ers était à peine confirmée que le réseau social X, d’ordinaire un endroit où les débats intelligents et les analyses étoffées aiment se côtoyer, était envahi par quantité d’experts à quatre abonnés qui affirmaient que les Cowboys ne gagneraient jamais rien avec Prescott.

Prescott a-t-il ce qu’il faut, au fait ? La question n’est pas la bonne parce qu’au fil du temps, des gars comme Jim McMahon, Trent Dilfer et Nick Foles ont fini par gagner, autant de rappels qu’il est possible de toucher au sublime au moins une fois dans sa vie, un peu comme le chanteur de Despacito l’a fait le temps d’un été. À l’inverse, peut-on gagner avec n’importe qui pour lancer le ballon ? Non, comme les Jets de New York aiment nous le rappeler chaque dimanche depuis 1969.

La bonne question, c’est plutôt celle-ci : Prescott est-il bien entouré, bien dirigé ? À ce sujet, le match de dimanche a permis de constater toutes sortes d’horreurs chez les receveurs des Cowboys, qui ont passé la soirée à se marcher sur les pieds (littéralement) et à effectuer des tracés mal dessinés ou mal exécutés, c’est selon.

Les receveurs doivent savoir où ils vont, mais les patrons doivent s’arranger pour qu’ils aillent au bon endroit, et rappelons ici que les Cowboys ont embauché Mike McCarthy en janvier 2020 parce que monsieur est censé être un génie de la chose offensive.

Les Cowboys s’en vont chez les Chargers lundi soir, et une victoire leur ferait le plus grand bien. Entre autres pour McCarthy, qui doit déjà commencer à sentir la soupe chaude, parce que le propriétaire Jerry Jones n’est pas exactement reconnu pour sa grande patience.

Pendant ce temps, il appert que Mac Jones va conserver son poste de partant du côté de Foxboro, ce qui s’explique d’une seule façon : il n’est pas aussi mauvais que les deux autres options à ce poste, c’est-à-dire Will Grier ou Bailey Zappe. D’ailleurs, qui voudrait donner le ballon à un gars qui s’appelle Bailey Zappe ? Au football, il y a de ces prénoms qui n’inspirent aucune forme de confiance, comme Bailey, Todd ou Anatole. C’est comme ça.

PHOTO GREG M. COOPER, ASSOCIATED PRESS

Mac Jones

Ce pauvre Mac Jones, au fait, s’est fait sortir avant la fin lors des deux dernières semaines. Pendant ce temps, Bill Belichick a l’air d’un homme au bord de la crise de nerfs, et vous savez à qui ça fait de la peine ? Personne.

Un autre sujet qui fait jaser dans le monde de la NFL ces temps-ci, tout juste après Taylor Swift : le piteux état des terrains, en particulier ceux faits de gazon artificiel.

De plus en plus, des voix s’élèvent pour réclamer que tous les stades de la ligue offrent aux joueurs des terrains en gazon véritable, puisque le faux gazon commence à faire bien des victimes : Aaron Rodgers, bien sûr, et tout récemment Matt Milano, l’excellent secondeur des Bills, qui s’est blessé à un genou sur un terrain de piètre qualité en Angleterre.

PHOTO SETH WENIG, ASSOCIATED PRESS

Aaron Rodgers (8) s'est blessé dès le premier match avec sa nouvelle équipe, victime du gazon synthétique.

Le débat est donc ouvert, et ça tombe bien parce que des matchs de la Coupe du monde de soccer seront présentés dans des stades de la NFL en 2026. Rappelons ici que la FIFA exige que ses matchs soient présentés sur du gazon véritable, ce qui est beaucoup plus agréable pour la peau quand vient le temps de se rouler par terre pendant 90 minutes.

Suggestion : après le départ des comédiens, on pourrait peut-être laisser le gazon en place et l’imposer dans tous les stades de la ligue ?

À part ça, l’arrivée du temps froid nous donne une autre excuse pour ne pas sortir de la maison, et ça tombe bien, puisque le menu du week-end sera solide.

Les Eagles vont tenter de conserver leur fiche immaculée en allant rire des Jets à New York, les Lions vont essayer de prouver qu’ils sont sérieux à Tampa, puis Cowboys et Chargers, les clubs les plus décevants des deux dernières décennies, vont se retrouver sous les projecteurs du lundi soir, dans une bataille qui se disputera sous le signe de la fierté.

Si ça ne vient pas vous tirer quelques larmes, je ne peux rien pour vous.